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Quelques mois après ses exploits en Ligue des Champions, le Stade Brestois est revenu à la dure réalité et traverse une période d’austérité qui peut faire craindre à son avenir au plus haut niveau.
Le week-end dernier, après la défaite de son équipe à Toulouse (0-2), Eric Roy s’était interrogé sur la situation financière du Stade Brestois. « Je suis étonné qu’on ait un budget inférieur à Metz », avait lâché l’entraîneur des Bretons, qui doit faire cette saison avec un budget de 35 M€ (contre 40 M€ pour Metz, un des promus).
« On m’a dit qu’on n’avait pas les moyens »
Avant le déplacement à Lens, il est revenu sur le sujet, en conférence de presse. « On m’a dit qu’on avait pas de moyens et j’ai constaté qu’effectivement, on était le 16e budget du championnat… ça veut dire qu’on n’a pas de moyens pour recruter (…) Est-ce que je suis content de cette situation, non forcément, parce que tu as envie d’être proactif sur le marché. Malheureusement, on n’a pas les moyens de le faire. Ce n’est pas un message que j’envoie à mes dirigeants mais aux supporters, pour leur dire d’être conscients de la situation. Je ne suis pas là pour vendre du rêve. »
Un discours qui reflète la situation du club, pourtant auteur d’une étonnante campagne européenne (battu en barrages par le PSG, futur vainqueur) qui a rapporté près de 60 M€. Finalement, cette somme a surtout servi à combler l’absence de droits TV, tout en remboursant les dettes cumulés lors des saison 2019 à 2022 (diminution des recettes en raison du Covid et des droits TV, augmentation de la masse salariales « joueurs »… Sans cette campagne européenne, le club serait-il encore en Ligue 1 ? Pas sûr.
Non seulement aujourd’hui, le club n’a pas les moyens d’investir dans son équipe, mais il a aussi connu beaucoup de départs. Certains joueurs, comme Marco Bizot ou Mahdi Camara, ont profité de la lumière de la Ligue des Champions, quand d’autres ont pris d’autres directions, comme Pierre Lees-Melou, transféré au PFC, Karamoko Dembélé, parti à QPR (Championship) ou Mathias Pereira Lage, parti libre en Bundesliga (St Pauli).
Prêtés, Abdallah Sima (Brighton), Soumaïla Coulibaly (Dortmund), Romain Faivre (Bournemouth) Edmilson Farnendes (Mayence), Abdlouyae Ndiaye (Troyes) ou Ibrahim Salah (Rennes), tous des joueurs qui ont joué un rôle important dans le turnover de Roy, sont repartis dans leur club.
Des départs pas compensés
En contrepartie, le club breton s’est montré très prudent dans le sens des arrivées. En dehors de l’option d’achat de Ludovic Ajorque (2 millions payés à Mayence), Brest n’a fait qu’un seul achat : le milieu international espoir de Montpellier, Joris Chotard (2,4 millions d’euros). Le remplaçant de Bizot, Radoslaw Majecki est prêté par Monaco, tout comme le jeune défenseur central de Troyes, Junior Diaz, alors que Daouda Guindo, latéral gauche de 22 ans, est arrivé libre de Salzbourg. Rien de transcendant, même si le club breton vient de se mettre d’accord pour le prêt (avec option d’achat) d’Eric Junior Dina Ebimbé (Francfort).
À lireTransferts : comment Michele Kang compte faire venir Endrick à l’OLLe joueur formé au PSG, aujourd’hui âgé de 24 ans, sera en Bretagne dès lundi pour combler les départs. Pas sûr toutefois que cela puisse rassurer complètement Eric Roy, qui, heureusement, peut se réjouir du retour de Bradley Locko, victime d’une rupture du ligament croisé du genou en tout début de saison dernière. A condition qu’il reste, parce que le latéral de 23 ans, sous contrat jusqu’en 2027, ne manque pas de courtisans.
Eric Roy, qui, comme tout le monde, constate que « l’effectif s’est beaucoup affaibli », met les points sur le i. Son équipe vise le maintien, pas plus. « Cela risque d’être une saison très compliquée », prévient l’entraîneur brestois, tout en affichant son optimisme. « Mais avoir un point après 2 matches après avoir reçu Lille et s’être déplacé, et on en aura peut-être toujours qu’un après Lens, ça ne veut pas dire qu’on ne va pas atteindre notre objectif ,qui sera de se maintenir. »
