Afficher le sommaire Masquer le sommaire
C’est la 14ème édition sans vainqueur du côté du parc de Frozen Head dans le Tennessee. La Barkley (aussi appelée Barkley Marathons), l’une des courses les plus dures au monde, avait vu beaucoup de « finishers » lors des deux éditions précédentes, un point qui explique probablement la difficulté du parcours de cette année.
5 boucles de plus de 30 km, en pleine forêt, sur un parcours escarpé, à parcourir en moins de 60 heures. C’est le défi du « Barkley Marathons », l’une des courses les plus dures du monde. En 2023, trois coureurs ont terminé la course dont Aurélien Sanchez, premier et seul français à avoir réalisé cet exploit, et l’année dernière, cinq coureurs ont touchés la barrière jaune qui fait office de ligne d’arrivée, dont Jasmin Paris, seule femme à avoir terminé l’épreuve.
Seulement 2% de coureurs ont fini les cinq boucles dans les temps, sur les 800 ultra traileurs qui s’y sont essayés, avoir huit finisseurs en deux éditions c’est beaucoup trop. C’est peut-être la raison qui explique pourquoi il n’y a pas de finisseur cette année, Gary Cantrell a probablement augmenté la difficulté cette année, pour retrouver des standards habituels.
Comment est née la Barkley, la course qui ne doit pas avoir de gagnants…
« Ma vision était celle d’une course qui ne demanderait pas seulement de courir, mais qui exigerait une variété de compétences dans la nature. Les coureurs ont l’habitude de suivre un tracé. Ils traversent les bois, mais ils ne voient jamais rien. Si vous enlevez la prochaine flèche, ou la prochaine rubalise, ils sont perdus. Une bonne course est une expérience totale, pas juste se pointer, sortir de sa voiture, courir et rentrer chez soi. Une bonne course aide les coureurs à trouver quelque chose en eux-mêmes, c’est un défi, une incertitude, tout cela réuni. » Voilà comment son créateur Gary Cantrell, dit Laz ou Lazarus Lake, décrit sa création.
À lireLes notes de Sporting Portugal – OM : Paixao (6) a essayé, Emerson (2) a fautéOn raconte que Gary Cantrell aurait inventé cette course après avoir lu l’histoire de l’évasion de James Earl Ray, l’assassin de Martin Luther King Jr, du pénitencier d’État de Brushy Mountain. En 1967, le fugitif parcourt 8 miles (13 km) en 55 heures dans les bois, une distance ridicule selon Laz qui se moque de cette performance ridicule. Lazarus Lake aurait donc inventé cette épreuve au milieu de la forêt avec comme objectif de frôler les limites humaines.
Après une dizaine d’années de tests, Laz trouve enfin son format en 1995, 100 miles (environ 160km) à parcourir en 5 boucles et en moins de 60 heures. Dans la forêt, seuls et perdus, les coureurs sont livrés à eux-mêmes. Mais avant ça il y a le départ, donné entre minuit et midi quand Gary allume sa cigarette, une heure après qu’il ait donné le signal en soufflant dans un conque. Ensuite, c’est à eux de trouver le parcours au milieu des arbres et des ronces, de nuit comme de jour, avec comme objectif de récupérer la page d’un livre aux différents points de contrôle. Sans ces petites feuilles de papier, inutile de finir la boucle, vous n’aurez pas le droit de continuer l’aventure.
Toujours dans le côté atypique et inédit de cette course, aucun site ou adresse mail n’est prévu pour l’inscription. C’est aux coureurs de trouver le contact de Laz par leurs propres moyens, souvent par d’anciens participants, c’est ensuite à lui seul que revient le choix des 40 participants. De plus, quand vous êtes inscrits, la première fois que vous participez, vous devez offrir à Laz une plaque d’immatriculation de votre pays, et ensuite à chaque édition, Gary Cantrell demande un cadeau à chaque participant. Des chaussettes, une chemise, une veste, ou encore un paquet de cigarette, ça peut être tout et n’importe quoi, sachant que l’inscription coûte 1,60 $, 1 cent par kilomètre.
Epuisé, John Kelly, meilleur coureur de cette édition, finit par craquer
Sur les 40 participants de l’édition 2025, seuls neuf ont résisté à la première boucle de cet ultra trail dans le Tennessee. Aurélien Sanchez, pourtant finisher pour sa première participation il y a deux ans, aura fait partie de cette hécatombe. Malgré son abandon, deux français étaient encore en lice, Sébastien Raichon et Maxime Gaudin, et tous deux ont réalisé une performance remarquable en faisant partie des quatre coureurs ayant l’autorisation de se lancer sur la troisième boucle.
À lireSporting Portugal – OM : comment Roberto De Zerbi est passé à côté de son matchFinalement avec dix minutes d’avance sur les 40 heures maximales autorisées, l’Américain, John Kelly fut le seul à finir le « Fun Run » (bouclé les 3 premiers tours, Ndlr) dans les temps, avant d’abandonner quelques kilomètres plus tard, totalement épuisé. Maxime Gaudin abandonne assez vite durant ce troisième tour, tandis que Sébastien Raichon réussit à revenir au camp de base dans les temps, mais sans toutes les pages de livre attestant du bon suivi du parcours sur cette troisième boucle.