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- Une prime à la signature comprise entre 100 et 150 millions d’euros
- Droits à l’image : Mbappé obtient un accord inédit au Real Madrid
- Un portefeuille de sponsoring à forte valeur ajoutée
- Des revenus totaux estimés entre 90 et 110 millions d’euros par an
- L’impact économique immédiat pour le Real Madrid
- Une performance sportive alignée sur les attentes
- Un cadre fiscal favorable aux joueurs étrangers en Espagne
- Une rupture nette avec le modèle économique du PSG
Le salaire annuel de 32 millions d’euros de Kylian Mbappé au Real Madrid est souvent cité comme une preuve d’un effort financier ou d’un choix sentimental. En réalité, il ne reflète qu’une fraction de la rémunération réelle de l’attaquant français. Derrière cette apparente modération se cache une stratégie contractuelle avancée, mêlant primes, droits à l’image, avantages fiscaux et revenus commerciaux.
À sa signature avec le Real Madrid à l’été 2024, Mbappé a accepté un salaire brut annuel de 32 millions d’euros. Net d’impôts, ce montant équivaut à environ 15 à 20 millions d’euros, selon les modalités fiscales spécifiques aux revenus des résidents étrangers en Espagne. Ce chiffre, en baisse par rapport aux 72 millions bruts perçus au PSG, pourrait laisser penser à une perte financière. En réalité, il s’inscrit dans une approche optimisée.
En réduisant son salaire fixe, Mbappé a ouvert la voie à une négociation plus favorable sur d’autres volets contractuels. Il a également limité son exposition fiscale en France. Ce choix de structure salariale reflète un positionnement stratégique et une volonté de diversifier ses sources de revenus tout en améliorant son rendement net.
Une prime à la signature comprise entre 100 et 150 millions d’euros
Libéré de son contrat avec le PSG, Mbappé a rejoint le Real Madrid sans indemnité de transfert. Le club espagnol a donc consacré une enveloppe exceptionnelle à sa prime à la signature, estimée à environ 143 millions d’euros, selon les sources, et répartie sur les cinq années du contrat, de 2024 à 2029.
À lireCombien gagne le vainqueur du Masters 1000 de Paris ?Ce versement représente un ajout annuel de 20 à 30 millions d’euros bruts aux revenus directs du joueur. Cumulé au salaire de base, cela positionne la rémunération contractuelle fixe de Mbappé entre 52 et 62 millions d’euros bruts par saison.
Droits à l’image : Mbappé obtient un accord inédit au Real Madrid
Le volet des droits à l’image constitue l’innovation contractuelle la plus marquante. Alors que le Real Madrid conserve traditionnellement 50 % des droits à l’image de ses joueurs, Mbappé a obtenu un partage inédit de 80 % pour lui et 20 % pour le club.
Ce pourcentage, supérieur à celui accordé à Cristiano Ronaldo lors de son passage au club, ouvre à Mbappé des perspectives de revenus publicitaires estimés à 20 millions d’euros annuels. Avec 80 % conservés, il en retire environ 16 millions d’euros bruts supplémentaires par an.
L’Espagne applique par ailleurs un régime fiscal favorable aux nouveaux résidents étrangers, permettant de taxer certains revenus à un taux d’environ 24,5 %, bien inférieur aux standards français. Ce levier fiscal accroît significativement le gain net de l’attaquant sur cette part de ses revenus.
Un portefeuille de sponsoring à forte valeur ajoutée
Au-delà de ses rémunérations contractuelles et publicitaires liées au Real Madrid, Mbappé continue de tirer d’importants revenus de ses partenariats commerciaux. Son contrat avec Nike, signé en 2019 pour 10 ans, lui rapporte entre 14 et 16 millions d’euros par an. Ce partenariat reste actif depuis Madrid.
À lireCombien gagne Jonathan Clauss ?D’autres marques internationales — Dior, Hublot, Oakley, EA Sports, Sorare, Accor, Panini ou Mengniu — complètent son portefeuille. L’ensemble de ces partenariats génère entre 20 et 42 millions d’euros supplémentaires par an.
Contrairement à d’autres figures du football, Mbappé sélectionne ses sponsors selon une stratégie d’image exigeante. Cette cohérence lui permet de maintenir une position premium sur le marché des marques, augmentant sa valeur commerciale et sa stabilité financière.
Des revenus totaux estimés entre 90 et 110 millions d’euros par an
En additionnant ses différentes sources de revenus — salaire, prime à la signature étalée, droits à l’image et partenariats commerciaux — le revenu annuel brut de Kylian Mbappé au Real Madrid se situe entre 90 et 110 millions d’euros.
- Salaire de base : 32 M€
- Prime à la signature (étalée) : 20–30 M€/an
- Droits à l’image conservés (80 %) : ~16 M€/an
- Sponsorings et partenariats : 35–58 M€/an
Cette structuration permet à Mbappé de sécuriser ses revenus sur plusieurs canaux tout en réduisant son exposition fiscale. Il figure ainsi parmi les sportifs les mieux rémunérés au monde, sans que cela n’apparaisse nécessairement dans les chiffres officiels de la Liga.
L’impact économique immédiat pour le Real Madrid
Le contrat de Mbappé n’est pas une charge isolée : c’est un investissement. Dès le premier jour de la commercialisation de son maillot, le 11 juillet 2024, le Real Madrid a généré 900 000 euros de revenus, dont 800 000 en ligne. À titre de comparaison, l’arrivée de Jude Bellingham un an plus tôt avait généré environ 200 000 euros.
Les ventes se sont maintenues sur un rythme inédit de 7 000 maillots par jour lors des premières semaines. En six mois, le club avait déjà écoulé plus d’un million de maillots floqués « Mbappé », un niveau équivalent à celui observé lors du pic d’intérêt autour de David Beckham en 2003.
Le merchandising global du Real Madrid a progressé de 26 % entre la saison 2022-2023 et 2023-2024, atteignant 196 millions d’euros. L’effet Mbappé est identifié comme un levier clé de cette hausse.
Une performance sportive alignée sur les attentes
Le rendement de Mbappé sur le terrain valide pleinement l’investissement du Real Madrid. Lors de la saison 2024-2025, il a inscrit 40 buts en 54 matchs toutes compétitions confondues, dont 29 en Liga et 6 en Ligue des Champions.
Sur la saison en cours, au 2 novembre 2025, Mbappé compte déjà 21 buts en 17 matchs. En championnat, il domine le classement des buteurs avec 13 réalisations en 11 matchs. En Ligue des Champions, il a marqué 7 buts en 3 matchs.
Ces performances confirment que le joueur répond à l’attente non seulement commerciale, mais aussi sportive.
Un cadre fiscal favorable aux joueurs étrangers en Espagne
Le contrat de Mbappé s’inscrit dans un environnement réglementaire favorable. Bien qu’aucune « loi Mbappé » spécifique n’ait été adoptée, les cadres fiscaux existants en Espagne permettent aux nouveaux résidents de bénéficier d’une fiscalité allégée sur certains types de revenus pendant plusieurs années.
À lireLes salaires 2025 des stars de la Ligue 1, club par clubCes régimes, inspirés de la « loi Beckham » mise en place en 2005, ont pour but d’attirer les talents internationaux. Dans ce cadre, une grande partie des revenus de Mbappé — notamment les droits à l’image — est imposée à des taux réduits, renforçant l’efficacité nette de sa rémunération.
Une rupture nette avec le modèle économique du PSG
À Paris, Mbappé percevait un salaire brut annuel de 72 millions d’euros après sa prolongation de mai 2022, auxquels s’ajoutaient des primes de fidélité et des bonus liés aux performances. Lors de sa dernière proposition de prolongation, le PSG aurait proposé jusqu’à 250 millions d’euros brut par an.
En comparaison, la structure mise en place au Real Madrid peut sembler inférieure en valeur faciale. Mais en intégrant les avantages fiscaux, la diversification des revenus et l’autonomie sur les droits à l’image, elle s’avère plus stable, plus souple et mieux optimisée. Elle permet également à Mbappé de s’affranchir du système fiscal français, plus lourd sur les très hauts revenus.
