Chez INEOS Grenadiers, le feuilleton Pidcock est le symptôme d’un profond changement stratégique qui pousse une formation britannique de moins en moins compétitive sur les grands Tours, à revoir les bases de son fonctionnement.
Son surprenant forfait lors du Tour de Lombardie ne disait rien de bon des relations entre le dernier vainqueur de l’Amstel Gold Race et sa formation de toujours.
Encore sous contrat jusqu’en 2027, Tom Pidcock n’avait jusqu’alors pas démenti des rumeurs de départ qui l’envoyaient chez Q36.5 Pro Team. C’est ce positionnement qui a chagriné une équipe britannique où il jouit du plus gros salaire, mais où son individualisme a souvent posé des problèmes, à l’instar de son contrat avec Red Bull pour un casque différent de ses coéquipiers.
De son côté, reprochant à son équipe de ne pas “l’aider à être performant de manière optimale”, le Britannique de 25 ans n’écartait pas l’idée de changer d’air en 2025. Mais alors que Red Bull-BORA-hansgrohe tenait la corde, que la Q36.5 Pro Cycling Team était aussi prête à faire de gros efforts financiers pour attirer l’un des meilleurs coureurs du monde, son salut semblait surtout dépendre de Red Bull.
À lireTour de France Femmes : Squiban exceptionnel, au tour de Ferrand-PrévotSelon les informations du média néerlandais, hln.be, la société autrichienne a été proche d’un accord avec l’autre formation suisse, Tudor pour un rapprochement qui offrirait à Pidcock une équipe capable d’avoir des ambitions sur les grands Tours avec un statut de leader que ne pourraient pas lui contester, Alaphilippe et Hirschi, plutôt concentrés sur les courses d’un jour. En outre, champion olympique de VTT sur des vélos BMC, Pidcock retrouverait chez Tudor une marque qui lui réussit plutôt bien…
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« Nous n’allons pas acheter les meilleurs, nous allons développer les nôtres »
Mais que ces contacts établis viennent ou pas à se concrétiser d’ici 2025, INEOS Grenadiers était déjà passé à une autre chose.
De chassés, les Britanniques acceptaient de devenir chasseurs. Cet été, Scott Drawer, le directeur de la performance, reconnaissait le changement stratégique : « Nous n’allons pas acheter les meilleurs, nous allons développer les nôtres. »
À lireBernard Thévenet : « Bientôt une équipe chinoise sur le Tour de France ? »Et de se projeter, non pas sur le court terme, mais sur 2030, une échéance bien trop lointaine pour l’ambitieux Pidcock, lui aussi déstabilisé par les bouleversements internes d’un staff en pleine recomposition et les rumeurs de désengagement progressif d’INEOS dans le sillage du départ de Dave Brailsford, le boss sportif passé à Manchester United. En cas de départ, Pidcock laisserait au vétéran Geraint Thomas, à la révélation Carlos Rodriguez et au revenant Egan Bernal, le soin d’amener la formation britannique vers d’autres horizons.
