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Europe : le fiasco du foot italien

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L’Italie, en grande difficulté à l’échelon européen a encore subi une débâcle marquée par plusieurs éliminations inattendues et frustrantes. Un pays de football qui n’arrive pas à retrouver son standing et à remettre ses clubs historiques sur le devant de la scène.

Alors qu’au début de saison, l’Italie pouvait se targuer d’envoyer cinq clubs en Ligue des Champions, il ne reste désormais que l’Inter de Milan en lice, et ce avant même le début des huitièmes de finale. L’année dernière, les trois équipes italiennes ayant franchi la phase de poules avaient été éliminées en huitièmes de finale… L’année 2025 est, pour l’instant, encore plus difficile : l’Italie essuie une nouvelle désillusion avec Bologne, inexistant lors de la phase de ligue, mais surtout avec l’AC Milan, incapable de rattraper son retard d’un but contre Feyenoord à San Siro, pas aidé par l’expulsion de Théo Hernandez pour une simulation honteuse. Scénario similaire pour l’Atalanta, qui devait remonter son retard à domicile contre Bruges, mais les Nerazzurri se sont littéralement fait écraser dans leur antre, subissant une défaite sèche (1-3).

La Juventus de Turin, qui avait prise une courte avance après sa victoire 2-1 contre le PSV Eindhoven, portait les espoirs d’une deuxième chance de qualification. Pourtant, l’impensable s’est produit : les Turinois ont été éliminés en prolongation (3-1) par le dauphin du championnat néerlandais.

Ces désillusions pour des clubs mythiques s’inscrivent dans la suite des limites du football italien. Malgré le beau parcours de l’Inter Milan en 2022 (finaliste), l’Italie se fait discrète en Ligue des Champions et peine à peser chaque année. Le constat est d’autant plus frappant que, pendant des années, la Juventus a été la locomotive du football italien, représentant le pays dans les plus hautes sphères européennes. Une époque révolue depuis la dernière victoire en Ligue des Champions, de l’Inter Milan en 2010.

Les raisons d’un désastre 

Bien que tout ne puisse pas s’expliquer, plusieurs facteurs peuvent être avancés pour comprendre ce que La Gazzetta dello Sport a résumé en une de son journal : « Désastre en Europe ». Tout d’abord, la Serie A est un championnat très homogène, ce n’est pas le seul mais cette saison, la course aux places européennes est particulièrement intense, avec seulement 15 points d’écart qui séparent les huit premières équipes du classement. Ce qui crée une concurrence accrue et une course effrénée aux résultats le week-end. C’est de loin le championnat le plus serré, en comparaison, l’Espagne compte 19 points d’écart entre le premier et le huitième, tandis que les autres grands championnats affichent des écarts supérieurs à 20 points. On peut citer l’exemple de la Juventus, qui réalise un superbe match en s’imposant contre l’Inter le dimanche, avant de s’effondrer quelques jours plus tard en milieu de semaine.

Par ailleurs, les équipes italiennes ont longtemps cultivé une culture défensive, dont l’Inter Milan reste le meilleur représentant avec une défense solide (1 but encaissé en phase de poules). Cependant, les autres clubs ne défendent plus aussi bien, tandis que leurs attaques manquent de créativité et d’efficacité.

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L’Italie peine également à former des cracks, ce qui se ressent dans les résultats décevants de la Squadra Azzurra depuis plusieurs années. Cette carence en talents locaux impacte directement les clubs. Bien que les équipes recrutent des joueurs étrangers, l’Italie a toujours été conservatrice en matière de formation, et cette tendance est moins visible aujourd’hui, faute de talents émergents. Pour illustrer ce déclin, le championnat italien compte cette année un nombre historiquement bas de joueurs italiens (277), une statistique en baisse constante depuis plusieurs années.

Des lueurs d’espoir malgré tout ?

Cependant, il reste quelques éléments rassurants… ou inquiétants, selon la perspective que l’on adopte. L’AS Roma jouera ce soir un match décisif face à Porto en seizièmes de finale de la Ligue Europa, une occasion de redorer le blason du football italien face à un très bel adversaire. De son côté, la Lazio, l’autre club de la Ville éternelle, est qualifiée pour les huitièmes de finale de la Ligue Europa (C3), tout comme la Fiorentina, qui évolue en Ligue Europa Conférence (C4). L’Italie reste donc présente dans chaque compétition européenne, même si le nombre d’équipes, notamment en Ligue des Champions, s’est bien amenuisé.

Si de bonnes performances venaient à se concrétiser (comme l’année dernière avec la victoire de l’Atalanta en C3), cela offrirait une bouffée d’oxygène au « Calcio ». Cependant, un travail de fond reste à faire pour retrouver l’élite et une régularité au plus haut niveau, notamment en Ligue des Champions. Pour l’instant, la question demeure : l’Italie parviendra-t-elle à retrouver sa place parmi les géants du football européen, ou continuera-t-elle à subir la domination des autres ligues ?



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