Le handball féminin a connu un petit tremblement de terre la saison dernière. Pour la première fois depuis 2012, Metz n’a remporté aucun titre. Est-ce la fin de la domination messine ? L’équipe peut-elle rebondir ?
Si les Françaises ont réussi une première cette année en devenant championnes olympiques, sur le plan national Brest a également réussi une première en privant Metz d’un titre pour la première fois depuis 2012. La domination des Messines était telle que le doublé réalisé par les Bretonnes peut s’apparenter à un petit exploit même s’il est aussi le résultat d’une progression constante ces dernières années comme le reconnaît le président messin Thierry Weizman :
« Brest n’est pas là par hasard. Les dirigeants font un excellent travail depuis de nombreuses années. Des équipes clamaient haut et fort qu’elles allaient nous détrôner puis elles disparaissaient, à Brest ça travaille et c’est une équipe qui est construite pour durer. C’est positif pour le sport d’avoir des oppositions serrées, des adversaires au même niveau, cela rend les titres remportés encore plus savoureux. »
Metz un favori qui veut (re)gagner
Même si Brest n’est pas une étoile filante et que les duels des saisons à venir devraient encore être passionnants, Thierry Weizman assure que son équipe a bien digéré la saison dernière et les ambitions restent intactes :
« Le discours de début de saison n’a pas changé sous prétexte que l’on n’a rien gagné l’an dernier. Nous avons des objectifs très hauts comme toutes les saisons. Ce n’est pas passé loin puisqu’on a perdu sur le fil face à Brest. En sport, c’est la meilleure équipe qui gagne et là Brest était meilleure. De notre côté, on avait une équipe en reconstruction après le départ de sept joueuses. On a perdu Orlane Kanor sur blessure juste avant les play offs puis Hatadou Sako. L’effectif devenait juste pour le turn over même pour nous. »
Cette saison, il y a eu quelques ajustements encore dans l’effectif et les dirigeants ont aussi choisi de donner leur chance aux jeunes pour cette opération reconquête.
Ces titres perdus ont décuplé les ambitions des Messines pour reprendre leur domination face aux Brestoises car cette saison encore le match pour les premières places devrait se jouer à deux. Metz et Brest semblent encore au-dessus des autres équipes françaises. Elles ont les meilleurs budgets, autour de 6,5 millions d’euros pour Brest, autour de 3,5 millions pour Metz.
A Metz, on est aussi heureux que la saison ait démarré sur des bases plus normales que la précédente au cours de laquelle la crise sanitaire a brouillé les cartes avec des tribunes vides, des calendriers modifiés, des incertitudes planant sur les matches avec comme épée de Damoclès au-dessus de la tête des cas de COVID qui pouvaient se déclarer à tout moment.
« On en perd un tous les cinq ans à peu près. C’est arrivé la saison dernière. La reconquête a commencé »
Au-delà de l’aspect financier, le président est content de revoir les supporteurs de retour dans la salle d’autant plus qu’à Metz le soutien du public est très important, la salle est souvent pleine et pousse les joueuses notamment dans les matches importants et qui sont serrés :
« Retrouver du public dans la salle, ça nous rebooste aussi. Les résultats, c’est bien, mais ce qui m’intéresse aussi, c’est la pérennité du club. Et, de ce côté-là, nous avançons bien. Nous sommes l’équipe de sports collectifs la plus titrée en France avec le Stade Toulousain en rugby et le Cannes volley féminin. Ce n’est pas anecdotique, cela montre la force du handball messin.
Et puis si on remporte de nouveau 23 titres dans les 30 prochaines années je serai content ! On en perd un tous les cinq ans à peu près. C’est arrivé la saison dernière. La reconquête a commencé, on est très motivés. »
Attention donc à la bête blessée. Metz n’est pas habitué à gérer ce genre de situation, mais son début de saison confirme (un 9 sur 9 avec une victoire 31-24 sur Brest !) que l’équipe a digéré l’échec du dernier exercice.
Les dirigeants et les supporteurs ne pardonneront certainement pas un deuxième exercice consécutif blanc. Brest sera encore un adversaire costaud, ce qui promet d’avoir une saison passionnante. Comme on les aime !
