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C’est une histoire quasiment oubliée. En 1978, la veille du départ des Bleus pour l’Argentine, Michel Hidalgo était victime d’une tentative d’enlèvement.
Après douze ans d’absence, l’Equipe de France se qualifie enfin pour la Coupe du Monde. Nommé sélectionneur en novembre 1975, Michel Hidalgo est le grand artisan de la qualification. Mais à l’époque, c’est la dictature qui dirige le pays d’Amérique du Sud et l’organisation de la Coupe du Monde en plait pas à tout le monde. La veille du départ de la délégation tricolore pour l’Argentine, le 23 mai 1978, Michel Hidalgo circule, avec son épouse, sur une route de Gironde.
Ce jour-là, le sélectionneur de l’équipe de France, quitte sa maison de Saint-Savin-de-Blaye, à environ 45 km de Bordeaux pour prendre un train et rejoindre Paris d’où s’envoleront les Bleus en Concorde. Tout d’un coup, une voiture le dépasse, heurte son véhicule et l’oblige à s’arrêter sur le bas côté.
Michel Hidalgo se retourne, désarme son agresseur et récupère le P. 38
Trois hommes surgissent de la voiture, l’obligent à descendre, l’un d’entre eux lui braque une arme dans le dos et lui demande de le suivre dans le sous-bois qui longe la départementale. Michel Hidalgo, qui ne fait aucun rapport avec la Coupe du Monde, cherche le meilleur moyen de se tirer de cette situation terrifiante et décide d’agir.
À lireOL : ça se complique pour le prêt d’Endrick (Real Madrid)Profitant de l’arrivée d’une 2CV qui monopolise l’attention de son agresseur, il se retourne et comme dans une scène de film, désarme son agresseur puis récupère le pistolet, un calibre 38 dont il s’apercevra par la suite qu’il n’était pas chargé. Pris de panique, le preneur d’otage rejoint ses complices et s’enfuit.
Chez nos confrères de Sud-Ouest, le sélectionneur de l’équipe de France se défend d’être un héros. « Ce n’était pas des professionnels, je n’avais jamais désarmé un homme, mais cela n’a pas été difficile et je n’ai aucun mérite à l’avoir fait. ».
Michel Hidalgo a failli démissionner
On apprendra plus tard que, à travers cette prise d’otage, l’objectif des agresseurs était de persuader la France de ne pas participer à la Coupe du monde, dans un pays dirigé par le dictateur Jorge Videla, auteur d’un coup d’Etat deux ans plus tôt. L’élection de l’Argentine comme pays organisateur avait eu lieu avant et la FIFA n’avait rien fait pour changer le lieu.
Après avoir un cours instant songé à démissionner de sa fonction, pour protéger sa famille, Michel Hidalgo, choqué, a bien pris l’avion avec les Bleus pour l’Argentine, où la France, pour son retour au mondial, sera éliminé dès le premier tour.
À lireLes choix forts d’Habib Beye (Rennes) pour sauver sa peauMais cette Coupe du monde sera le point de départ du retour des Bleus vers les sommets. 4 ans plus tard, l’équipe de France ira en demi-finale de la Coupe du Monde, puis gagnera l’Euro en 1984 et jouera encore une demi-finale en 1986 (cette fois, sous la direction d’Henri Michel).
