Il y a 32 ans, le CSP limoges ouvrait la voie pour le sport collectif français (en club), en montant sur le toit de l’Europe.
Le printemps 1993 est historique pour le sport français. Un mois et 11 jours avant la victoire de l’OM en finale de la Ligue des Champions (voir pages 30 et 31), le CSP Limoges devenait la première équipe de club dans un sport collectif à remporter une Coupe d’Europe ! Le 15 avril 1993 précisément, le club de basket de la Haute-Vienne réussit l’inimaginable en battant la grande équipe de Trévise, en finale de la Coupe d’Europe des clubs champions (ancêtre de l’Europa League) sur le score de 59 à 55.
Il faut remonter un an et demi en arrière pour trouver l’origine de cet exploit XXL. C’est l’arrivée de Bozidar Maljkovic, en cours de saison 91/92, qui a tout déclenché. Dès son arrivée, l’entraîneur serbe se lance dans la construction d’une équipe capable de gagner le titre européen. Maljkovic redonne confiance aux cadres de l’équipe, à l’instar de Richard Dacoury, mais aussi en recrutant des talents incroyables, comme Michael Young ou Jurij Zdvoc, meneur de jeu de la sélection Yougoslave, vice-championne olympique en 1988, championne d’Europe 1989 et championne du monde 1990.
Le plus grand exploit : la victoire en demi-finale contre le grand Real Madrid
Le plus grand exploit, il a lieu en demi-finale contre le Real Madrid
Au delà du choc des hommes, c’est le philosophie de jeu du Serbe qui fait des merveilles. Il met en place un système défensif oppressant, qui bloque les meilleurs attaquants adverses. Les Madrilènes le constateront à leurs dépends en demi-finale, avant que ne vienne le tour des Italiens de Trévise, les finalistes du final four d’Athènes. Avant ce 15 avril 1993, on avait vu les Français échouer dans leur quête de titre européens. Le garde Stade de Reims, les Verts de Saint-Etienne, l’OM de Tapie (en 1991), les demoiselles de Clermont en Basket… Mais un club français va mettre fin à cette malédiction, ouvrant la voie à l’OM, un peu plus d’un mois plus tard du côté de Munich.
De cette épopée qui s’est terminée en avril, on retiendra aussi la victoire en quart de finale face à l’Olympiakos de Zarko Paspalj, le redoutable intérieur serbe. Alors que les Grecs gagnent chez eux, les Français s’imposent à domicile et gagnent le droit de disputer le match décisif dans leur salle. Près de 9000 limougeauds sont réunis à Beaublanc pour les soutenir dans leur quête de Final Four. Les deux équipes sont à égalité quand le CSP Limoges arrache la victoire dans les dernières secondes (60-58).
A Athènes, le plus grand exploit de Dacoury et ses coéquipiers reste la victoire en demi-finale contre le géant du basket européen, au palmarès immense : le Real Madrid d’Arvydas Sabonis, l’un des meilleurs joueurs européens de l’histoire. Emmené par un Michael Young des grands soirs (20 points) le petit poucet de la compétition (le PAOK Salonique est la quatrième équipe) fait tomber le roi européen (62-52).
À lireNBA : Nick Smith Jr., héros des LakersEn finale, les Italiens sont bien décidés à faire valoir leur statut et attaquent fort, faisant souffrir les Français. Rien ne va plus. Dacoury fait 4 fautes en 12 minutes; Limoges ne marque que 22 points et voit Trévise s’envoler vers le titre. Mais Limoges est poussé par les supporters grecs, qui n’ont pas apprécié que Trévise élimine le PAOK. Les joueurs de Bözidar Malijkovic, animés par une force exceptionnelle, renversent le match en leur faveur et s’imposent 59 – 55 au terme d’un final joué dans une ambiance irrespirable.
Le lendemain, à leur arrivée, le petit aéroport de Limoges est pris d’assaut par des milliers de supporters venus fêter leurs héros. Ce jour là, le CSP Limoges a décomplexé le sport français. Et qui sait si cette victoire n’a pas une un impact sur le succès des Marseillais contre le Milan AC ?