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Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck) : « J’ai prouvé que Paris-Roubaix était à ma portée »

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A 27 ans (le 2 mars), le sprinteur belge, Jasper Philipsen a attaqué 2025 avec l’ambition de faire au moins aussi bien qu’en 2024, voire mieux, s’il parvient à récupérer le maillot vert du Tour et aller chercher ce Paris-Roubaix qui se dérobe à lui depuis deux ans. 

Quel bilan faites-vous de votre saison 2024 ?

En gagnant Milan-San Remo et trois étapes sur le Tour de France, ma saison a été déjà réussie dès le début. Si l’on y ajoute une deuxième place à Paris-Roubaix, un exploit collectif remarquable pour Alpecin-Deceuninck, on peut dire que cette année fut un grand cru. 

Laquelle de vos 9 victoires de l’année a le plus de valeur pour vous ? 

Milan-San Remo, sans aucun doute. Gagner un Monument en tant que sprinteur est tout sauf facile. Et la Primavera est l’une des rares occasions d’y parvenir. 

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Quelle a été la plus surprenante, celle à laquelle vous vous attendiez le moins ? 

Je dirais encore Milan-San Remo. Je savais que j’étais en forme, mais gagner est une autre affaire. Le fait que la course ait eu un vainqueur différent chaque année depuis quinze ans montre à quel point elle est difficile. Mais, ce jour-là, tout s’est parfaitement déroulé, grâce en grande partie à mon coéquipier Mathieu Van der Poel.

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Dans quelle épreuve nourrissez-vous le plus de regrets ?

Les Championnats d’Europe à Limbourg. J’avais de grands espoirs et je me suis entraîné intensément pour les gagner, mais ce fut une déception (4ème). Etre au top de sa forme ne se décrète pas, ce jour-là, elle n’était pas aussi bonne que je l’espérais. Je suis également malheureux de ne pas avoir pu récupérer le maillot vert du Tour de France, même si je n’ai pas totalement pu maîtriser la situation. 

Quelle course rêvez-vous encore de gagner ?

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Après avoir terminé deux fois 2ème à Paris-Roubaix, je rêve secrètement de tenir un jour ce trophée pavé. J’ai prouvé qu’il était à ma portée. 

Dans quels domaines pensez-vous pouvoir encore vous améliorer ?

Chaque année, je suis de plus en plus fort dans les classiques, mais je ne suis pas encore au sommet de ma forme. Je veux continuer sur cette lancée. 

Etes-vous surpris par le développement de votre équipe pour devenir l’une des meilleures du monde en si peu de temps ? 

Pas vraiment. Quand j’ai quitté UAE Team Emirates pour Alpecin-Deceuninck, les frères Roodhooft avaient déjà une vision claire à long terme. Leur objectif était de devenir une équipe World Tour de premier plan, excellant dans les courses d’un jour et les victoires d’étapes dans les grands Tours. C’est pourquoi j’ai signé avec eux, et ils ont répondu à cette ambition. 

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Comment Van der Poel a-t-il influencé vos victoires, que lui devez-vous ?

Pour mes victoires d’étapes sur le Tour au cours des dernières années, Mathieu a été un leader incroyable. Lorsqu’il pousse le sprint à sa limite, la concurrence a du mal à suivre. Bien sûr, c’est mon boulot de rester dans sa roue sans me brûler et d’accélérer dans les derniers mètres, mais Mathieu fait au moins la moitié du travail dans ces sprints. Cela dit, j’ai aussi gagné des sprints sans lui. A Milan-San Remo, c’est lui qui a poursuivi les derniers échappés, ce qui m’a permis de sprinter pour la victoire. Sans lui, cette victoire n’aurait pas été possible. 

« Je rêve secrètement de tenir un jour ce trophée pavé de Paris-Roubaix… » 

Quelles sont vos priorités et celles de votre équipe en 2025 ?

Il n’y aura pas beaucoup de changements. Je vais me concentrer sur ce que je fais le mieux, avec le Tour de France et peut-être le maillot vert comme objectif principal. J’aimerais aussi devenir champion de Belgique, ce que j’ai raté de peu en 2024 (2ème derrière Arnaud De Lie, Ndlr). 

Quelles sont les forces et les faiblesses d’Alpecin-Deceuninck ?

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La structure de l’équipe s’améliore d’année en année, et nous continuons à grandir. Le fait que les frères Roodhooft aient prolongé leur contrat avec Mathieu (Van der Poel), Kaden (Groves) et moi-même montre leur ambition. Nous n’avons cependant pas de coureur au classement général, ce qui est un choix délibéré pour nous concentrer sur les classiques de printemps et les victoires d’étapes sur les grands Tours. Je pense qu’il vaut mieux exceller dans un domaine que faire un travail médiocre dans deux. 

Si vous deviez parier sur un jeune coureur dans votre équipe pour 2025, qui serait-il ?

Je pense à Tibor Del Grosso, notre jeune coureur néerlandais prometteur. Il a encore du chemin à parcourir, mais son talent est indéniable. Je suis également curieux de savoir qui est Emiel Verstrynge, qui, comme Del Grosso, vient de notre équipe de développement. Et j’ai entendu de très bonnes choses sur le coureur slovène Gal Glivar, qui nous rejoint depuis l’équipe de développement d’UAE. 

Vous n’avez jamais participé au Giro. Pourquoi, et pourrions-nous vous y voir un jour ?

C’est un choix difficile. Le Giro arrive très tôt après les classiques du printemps, et j’ai généralement besoin de repos pour me préparer au Tour de France, qui reste le grand Tour le plus important. Cela arrivera peut-être dans le futur, mais ce n’est pas à l’ordre du jour pour l’instant. 

De quoi êtes-vous le plus fier depuis que vous êtes devenu cycliste professionnel ?

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De la progression constante que j’ai connue pour arriver là où je suis aujourd’hui. J’ai désormais remporté 9 étapes du Tour et un Monument, et j’ai toujours été fort dans mes performances. Cette régularité est quelque chose dont je suis fier. 

Que pensez-vous de l’évolution du cyclisme en général ?

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Je suis étonné que la vitesse et la puissance des coureurs continuent de s’améliorer d’année en année. J’ai l’impression que tout le monde s’améliore en permanence. Il doit bien y avoir une limite à un moment donné. De manière plus générale, je pense que le calendrier des courses n’est pas optimisé. En Belgique et dans toute l’Europe, il est surchargé, alors que le cyclisme a le potentiel pour devenir un sport véritablement mondial. J’ai l’impression que ce sport se limite inutilement.

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