Le sprinteur belge Jasper Philipsen préparait sa quatrième Grande Boucle, sa deuxième sous la tunique Alpecin-Deceuninck, avec le souvenir encore frais de ses deux victoires d’étape de la dernière édition, dont celle sur les Champs-Elysées. Entretien pour Cyclisme magazine et Le Quotidien Du Sport.
Comment analysez-vous votre début de saison ?
Avec 4 victoires et une 2ème place sur Paris-Roubaix, je suis satisfait. J’ai aussi franchi un palier dans les Classiques. La première partie de la saison a été très réussie, pour moi et pour l’équipe.
Pensez-vous que gagner deux étapes du Tour l’an dernier a marqué un tournant dans votre carrière ?
Un tournant, c’est un grand mot. Certes, j’étais plutôt sur une pente descendante, mais travailler dur et acquérir un an d’expérience supplémentaire m’a rendu un peu plus fort. En fait, je vois cela comme un processus normal et logique dans ma carrière.
Dans quel état d’esprit abordez-vous votre quatrième Tour de France ?
Plein de confiance jusqu’à présent. J’ai déjà pu gagner plusieurs sprints cette saison avec beaucoup d’autorité !
Que pensez-vous du parcours du Tour 2023 ?
A première vue, ça ressemble à un parcours compact et il y a quelques belles opportunités de sprint, ce que j’aime bien sûr.
Avez-vous coché une étape en particulier ?
Toutes les étapes où un sprint massif est envisageable. Et si je dois en choisir une, alors celle des Champs-Elysées, pour moi une des plus belles arrivées de toutes les épreuves de cyclisme.
Avez-vous changé des choses dans votre préparation ?
Non. C’est presque à 100% le même programme que l’an dernier.
« Si van Aert ne s’intéresse pas au maillot vert, la bataille peut devenir plus ouverte »
Le maillot vert est-il un objectif atteignable pour vous cette année ?
Secrètement, en tant que sprinteur, vous en rêvez toujours. Mais je prends moins de points dans certaines étapes que par exemple Wout van Aert sur des arrivées percutantes. Là, nous avons Mathieu van der Poel comme leader. Cela rend les choses plus difficiles. Si van Aert ne s’intéresse pas au maillot vert, la bataille peut devenir plus ouverte. On ne sait jamais.
Quel est votre meilleur souvenir de coureur du Tour de France ?
Sans doute ma victoire sur les Champs-Elysées l’an dernier. Pouvoir gagner là-bas, après trois semaines de Tour de France, et être admis sur le podium avec l’Arc de Triomphe en arrière-plan, c’est quelque chose de magique.
Il y a un an, vous nous disiez que Mathieu van der Poel avait le potentiel pour gagner le Tour un jour s’il le décidait. Un an plus tard, avec la domination de Pogacar, le pensez-vous toujours ?
Oui… mais seulement s’il se concentre à 100% sur cette quête. Bien sûr, il devrait sacrifier ses ambitions dans les classiques. Je ne peux pas parler pour lui. Je voulais juste dire qu’il a un énorme talent et qu’il serait également très performant dans le contre-lamontre et dans la montagne s’il devrait se concentrer pleinement sur le Tour. Mais je n’ai aucune idée où cela pourrait l’amener et s’il pourrait se battre avec Tadej ou d’autres.
Quel rôle Alpecin-Deceuninck peutelle jouer cette année ?
Sauf en haute montagne, on peut jouer des victoires d’étapes partout. Comme dans les sprints groupés (moi), sur les arrivées percutantes (Mathieu) et dans les étapes de transition (Mathieu, Quinten Hermans et Søren Kragh Andersen). Par contre, nous n’avons aucune ambition particulière pour le général.
Quelle est votre prédiction pour le podium ?
1/ Pogacar 2/ Vingegaard 3/ Carapaz