Manager de l’équipe depuis sa création, Jean-François Bourlart évolue avec l’équipe. En fin de saison, les licences UCI seront renouvelées pour les 18 meilleures équipes du classement, avec pas mal d’avance sur le deuxième, Intermarché-Wanty semble bien parti pour conserver sa place.
Vous avez annoncé un partenariat de 4 ans avec Intermarché. On a déjà vu certaines équipes se reposer un peu sur leurs lauriers quand elles ont des partenariats aussi longs, vous n’avez pas une petite appréhension de ce côté là ?
C’est vrai que ça peut être une arme à double tranchant, mais on a quand même l’habitude de gérer des partenariats à long terme dans l’équipe. Parmi nos 150 partenaires, la plupart sont avec nous depuis très longtemps. On a commencé avec la filiale belge d’Intermarché il y a 4 ans, et on a fait un bon boulot dès le départ. Avec le Tour de France 2024, l’équipe a pris une plus grande ampleur et Intermarché a vraiment la volonté de nous aider à développer l’équipe et de l’utiliser comme un moyen de communication dans tous les pays où ils sont présents. Donc pour nous c’est très motivant, en plus en parallèle on a réussi à signer Biniam Girmay pour 4 ans, donc nos plans sont à longs termes. Nos objectifs sont plus hauts que par le passé, notamment avec Biniam que l’on voit bien remporter un monument, et surtout Milan San-remo, avec le Poggio. Si Philipsen a pu gagner ça veut dire que Biniam peut le faire aussi, après avec des coureurs comme Pogacar on peut s’attendre à tout. De plus, le tour nous convient bien et notamment les premières étapes. Et forcément avec le maillot jaune à la clé on rêve de remporter la première étape.
Vous avez dû casser votre tirelire pour garder Biniam Girmay dans l’équipe ?
À lireDans 15 jour le Giro : quelle sortie pour Romain Bardet ?C’était très raisonnable. On sait que UAE et d’autres équipes étaient intéressées mais Biniam et un garçon qui a les pieds sur terre et qui met tout dans la balance, pas uniquement le chèque. Donc on a pu trouver une solution qui était acceptable pour tout le monde, et c’est le principal.
« On n’a pas les meilleurs grimpeurs du peloton »
Quelles sont vos ambitions pour le Tour de France 2025 ?
Sur le tour on va aligner la meilleure équipe possible autour de Biniam, on reste focus sur lui. On n’a pas les meilleurs grimpeurs du peloton donc il faut être logique, on est une équipe belge plutôt axée sur les classiques, donc on a pas nécessairement les meilleurs en montagne.
Pourquoi avez-vous peu de grimpeurs cette saison ?
À lireTour de France Femmes : Squiban exceptionnel, au tour de Ferrand-PrévotOn en a mais ils sont jeunes, comme on a l’habitude de faire. On a été très surpris du niveau de Louis Barré par exemple, qui vient de chez Arkéa, je pense qu’on peut bien travailler avec lui. C’est pas impossible qu’on l’aligne sur le Tour, on verra après son début de saison. Donc on a des jeunes grimpeurs, à part Louis Meintjes, qui peut essayer de s’accrocher le plus longtemps possible au leader des grandes équipes pour essayer de jouer un top 10 sur les grands tours. Les autres sont des jeunes coureurs qui doivent encore faire leurs preuves, mais c’est la magie du cyclisme, et il n’est pas impossible qu’un de ceux là soit un jour dans une échappée en montagne qui va loin, avec potentiellement la victoire au bout et qu’il l’amène à un autre niveau dans sa carrière. C’est ça qu’on vise.
Guillaume Martin était chez vous au début de sa carrière, quelques mots sur lui ?
Quand Guillaume était chez nous ça s’est très bien passé, il a eu l’opportunité de rejoindre une équipe qui était sur le Tour de France. Il s’est fait un nom, à gagner plusieurs courses, s’est approché des top 10 et des meilleurs grimpeurs du peloton. Il a eu l’occasion de rejoindre une équipe où on lui a offert plus d’argent et je pense qu’il a eu raison de partir. Aujourd’hui il est parti à la Française des Jeux, je pense que c’est bien pour lui d’avoir changé d’air, et d’avoir de nouvelles ambitions. Guillaume ça reste un bon coureur avec qui on s’entendra toujours bien et je lui souhaite le meilleur chez la Groupama-FDJ.
Si vous deviez donner votre meilleur souvenir en tant que manager de cette équipe, ça serait lequel ?
À lireBernard Thévenet : « Bientôt une équipe chinoise sur le Tour de France ? »Il y en a beaucoup. La victoire d’Enrico Gasparotto à l’Amstel Gold Race en 2016, trois semaines après le décès d’Antoine Demoitié, je ne sais pas si c’est la plus belle mais c’est la plus émouvante. Il y a la première victoire de Biniam aussi car on ne s’y attend pas, on avait programmé la deuxième, elle était entourée en fluo dans le livre depuis longtemps. Mais la première qu’il gagne on roulait pour Gerben Thijssen, et la course en a décidé autrement. Le train s’arrête à gauche, ça part à droite, il passe Pedersen, et c’est le plus fort. Donc là quand c’est inattendu c’est très émouvant aussi.