Le milieu de terrain Kazuyoshi Miura dompte les lois de la physique. La star japonaise qui va entamer sa 40ème saison en tant que footballeur professionnel continue de vivre à bientôt 58 ans (le 26 février) une passion qui le suit depuis l’enfance.
16 clubs, 89 sélections avec sa sélection du Japon, et toujours footballeur à presque 58 ans il les aura le 26 février, la carrière de Kazuyoshi Miura est unique en son genre. Quand il rejoint le Brésil à 15 ans en 1982, son destin est loin d’être tracé. Barrière de la langue, mal du pays, jugé moins doué que ses coéquipiers, les premiers pas du jeune Kazuyoshi au Brésil sont loin d’être idylliques.
Mais, à force de persuasion et du soutien permanent de son père, qui filmait tous ses entraînements et matchs, l’adolescent finit par décrocher son premier contrat avec le mythique club brésilien de Santos en 1986 et devient par la même occasion le premier japonais à jouer en dehors du pays du Soleil Levant. S’il revient au Japon quatre ans plus tard, son statut a complètement changé, au point de devenir une véritable star. La même année, il devient international japonais pour la première fois.
S’en suivent des prêts au Genoa, en Italie, ainsi qu’en Croatie du côté de Zagreb. Après deux passages à Kyoto et Vissel Kobe, il rejoint le Yokohama FC en 2005 où il est toujours sous contrat (jusqu’en janvier 2026). Bien qu’il enchaîne les prêts depuis trois saisons, à l’Atletico Suzuka Club, club de 4ème Division cette saison son coeur reste lié à Yokohama.
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Olivier, d’Olive et Tom, c’est lui !
Croiser un footballeur professionnel âgé de 57 printemps est loin d’être commun, mais Kazuyoshi Miura a toujours été une personne différente. En 2012, alors qu’il est âgé de 45 ans, il décide de se lancer dans l’aventure du futsal bien qu’il ne connaisse absolument rien de cette discipline.
« C’est moi qui ai conseillé au président du Yokohama FC de créer une équipe de futsal. Au Brésil, les propriétaires des clubs pros ont aussi leur club de futsal. Il m’a ensuite demandé si je pouvais venir jouer quelques matchs. J’ai dit oui, et, le 15 janvier 2012, j’ai disputé un match de championnat devant plus de 6000 spectateurs, le record de la F League. »
« Ce jour-là, il y avait Miguel, le sélectionneur espagnol du Japon. Il est venu me voir à la fin du match pour savoir si ça m’intéresserait de rejoindre la sélection pour le Mondial de futsal en Thaïlande. Il voulait rendre cette équipe un peu plus populaire et pensait que je pouvais être utile. J’y suis allé, mais je ne connaissais pas vraiment les règles. »
À lireCe joueur de la Juventus qui met déjà le feu au mercato d’hiverSa patte, il l’a également laissée dans son championnat japonais. Son surnom « Kazu »devient également le nom d’une danse, inspirée par sa célébration, que les Nippons reprennent sur les terrains, mais aussi dans les boîtes de nuit du pays. Sacré Kazu !
Personnage très clivant au Japon, il a même été représenté dans le manga culte « Captain Tsubasa »(plus connu en France sous le nom d’Olive et Tom). Yoichi Takahashi, fondateur du manga, a expliqué que le passage de « King Kazu »au Brésil a été une inspiration pour lui.
« Même si je me suis surtout inspiré de Kempes et Maradona pour les actions fantasques, je voulais vraiment que le personnage d’Olivier Atton ait beaucoup de similitudes avec Kazu Miura parce que c’était le premier footballeur japonais à jouer à l’étranger. »A l’aube de sa 40ème année en tant que footballeur professionnel, Kazuyoshi Miura se sent toujours bien dans son corps et dans sa tête. Alors qu’il évoluait encore en 2ème division portugaise la saison dernière, il s’est confié à L’Equipe sur son avenir et le temps qu’il lui reste avant de raccrocher les crampons.
« C’est le corps qui décidera. Mais, au Portugal, j’ai complètement oublié l’âge que j’avais. Bien sûr que mon corps n’est plus le même qu’il y a cinq ans, mais j’ai suivi tous les entraînements à haute intensité. C’est Suzuka qui est venu me chercher, cela veut dire qu’on estime que je peux continuer. Je veux pousser le plus loin possible. Je vais avoir 60 ans dans trois ans. Quand je verrai que je n’y arriverai plus, j’arrêterai. Mais j’avoue que j’adorerais continuer jusqu’à 80 ans. »Rendez-vous en 2025 pour voir si la légende japonaise va une nouvelle fois jouer les prolongations !
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Jules Lefebvre