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Haut lieu du cyclisme français dans les années 60 et 70, La Cipale a depuis connu un certain anonymat qui aurait pu la voir disparaitre. Mais, depuis 2015, le Vélodrome Jacques-Anquetil, son nom actuel, a retrouvé des couleurs grâce au PUC Rugby, mais aussi au Paris Cycliste Olympique qui devrait profiter de la rénovation de La Cipale.
En novembre, la mairie de Paris a officialisé la nouvelle : La Cipale, inaugurée en 1896, va être rénovée. Une bonne nouvelle pour les amoureux de la Petite Peine, mais surtout pour les nostalgiques d’une piste qui n’était pas encore connue comme le Vélodrome Jacques-Anquetil.
Entre 1968 et 1974, le Tour de France y avait pris ses habitudes pour conclure ses éditions. La Cipale a ainsi pu couronner de grands noms comme Jan Janssen, Eddy Merckx. Willy Teirlinck, Luis Ocana et bien évidemment Bernard Thévenet. En 1973, le double vainqueur des Tours 1975 et 1977, s’offre une victoire d’étape inespérée.
« L’arrivée de 73. Je gagne l’étape de façon inattendue. Ça s’est bien goupillé, mais je n’aurais jamais misé sur moi. J’ai eu un instant de chance. J’en ai profité. On rentrait 100 mètres avant la ligne d’arrivée. On la passait avant de faire un tour de vélodrome. »
La cipale, un lieu festif
Deuxième du Tour 73, Thévenet a forcément un souvenir particulier de La Cipale, un nom inoubliable. « La Cipale était une arrivée spéciale. Ce n’était pas très réjouissant. Ça ne pouvait accueillir que 12 000 spectateurs. Il y avait plus de monde sur les deux derniers km de la route, avant La Cipale, qu’à La Cipale elle-même. »
« Il y avait une petite côte pour y aller et il y avait du monde, tout le long. C’est grand La Cipale. Ça ne faisait pas dense. C’était festif car c’était l’arrivée du Tour. Que l’on soit devant ou derrière, on est toujours heureux de finir le Tour de France. C’est un grand souvenir même si le cadre se prêtait moins à la fête que maintenant avec les Champs-Elysées. Les Champs restent un souvenir puissant que pour celui qui arrive 50ème à La Cipale. »
À lireBernard Thévenet : « Bientôt une équipe chinoise sur le Tour de France ? »Avant de rajouter. « En 1970, on arrivait sur un contre-la-montre, c’était ma première arrivée sur La Cipale. Arriver l’un après l’autre n’était pas très festif. Après, on faisait le chrono à Versailles, le matin, puis on rejoignait La Cipale. C’était différent. Une ambiance différente avec le podium au milieu. »
Les plus grands coureurs y ont gagné
Les 500 mètres de La Cipale restent un lieu spécial avec une piste de béton armé unique. Une piste qui a vu les plus grands coureurs gagner comme Louison Bobet, en 1946, en devenant champion de France.
« Beaucoup de coureurs s’entraînant là-bas sont devenus champions olympiques comme Daniel Morelon et Pierre Trentin. Il y a eu aussi de grands tournois de vitesse comme la Roue d’Or. Dans les années 60 et 70, il y avait des épreuves tous les week-ends. J’ai eu l’occasion d’en faire quand j’étais à l’ACBB. Je faisais les Classiques de la région parisienne le matin puis on filait à La Cipale l’après-midi. Il y avait du demi-fond aussi le dimanche. »
C’est pour cela que la nouvelle de la rénovation a été accueillie avec joie par de nombreux cyclistes amateurs, mais également d’anciennes gloires comme Cyrille Guimard. L’ancien directeur sportif et consultant a bien connu La Cipale, mais espère que les travaux ne vont pas casser l’essence même du Vélodrome Jacques-Anquetil.
« C’était un lieu de convivialité. Si on a vraiment les moyens d’en faire un vélodrome moderne et fonctionnel, il faudrait refaire un vélodrome entre 350-250 mètres. Ce serait l’idéal mais, avec le rugby, on ne pourrait pas le refaire en moins de 400 mètres. Tous les vélodromes autour des terrains de foot et rugby n’existent plus. »
L’erreur du lieu multifonctions
« Comme le Vélodrome à Marseille. Soit on fait un outil pour le cyclisme, soit pour le rugby. On saupoudre un peu de tout en France. Avant, on avait deux vélodromes en France, à Hyères et Paris, à l’INSEP. A l’époque où l’on gagnait toutes les médailles aux JO et ailleurs. Maintenant, on dépense beaucoup d’argent, on n’a pas de médailles, mais on est content... »
À lireTop 5 des kits d’électrification vélo en 2025 : Comparatif indépendant (Syklo, Bafang, OZO, Cycloboost)On devrait rester sur les 500 mètres de piste, mais ce sont surtout les tribunes classées aux monuments historiques de Jean-Camille Formigé qui ont accueilli les JO de 1900 et 1924 qui vont permettre de fidéliser de nombreux spectateurs pour des évènements sportifs et culturels.
C’est grâce au mécénat de la Française des Jeux et la Fondation du patrimoine que plus de 1,2 M€ vont être utilisés dans ce projet ambitieux. Cela permettra également aux amoureux du vélo de retrouver un lieu mythique, mais surtout son café-restaurant qui était le lieu de rendez-vous et des retrouvailles des anciennes gloires de la piste et pas seulement. A croire que La Cipale possède tout pour de nouveau redevenir un lieu incontournable du cyclisme à Paris.