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La Picnic PostNL attend le successeur de Romain Bardet

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En deux ans, la formation néerlandaise aura changé deux fois de nom, en accueillant PostNL en 2024, puis Picnic en 2025, pour dire adieu à DSM-firmenich en même temps qu’à Romain Bardet, un leader qui pourrait laisser un grand vide… sauf si les jeunes s’emparent du pouvoir. 

En réussissant ses adieux il quittera définitivement l’équipe en juin après le Critérium du Dauphiné au-delà de ses espérances, grâce à une victoire d’étape sur le Tour, une belle place dans le Top 10 du Giro et son magnifique final sur Liège-Bastogne-Liège (2ème), Romain Bardet a fait tout ce qu’il fallait pour se faire regretter.

Ses dirigeants vont devoir faire sans l’un des principaux animateurs du dernier Giro et du dernier Tour, et certainement revoir leurs prétentions sur les trois grands Tours. La victoire du Français à Rimini avec son jeune coéquipier Van den Broek le 29 juin, celle de Pavel Bittner sur la 5ème étape de la Vuelta ont tout de même remis les Oranje sur la bonne voie.

En doublant leur nombre de victoires (11 en 2023 contre 22 en 2024), les hommes de Rudi Kemna ont confirmé une trajectoire ascendante depuis trois ans. A défaut d’un Jakobsen qui court toujours après ses sensations passées (un seul bouquet en 2024 sur une étape du Tour de Turquie), le Danois Tobias-Lund Andresen (22 ans) a fait le job en allant chercher 6 victoires d’étapes sur le Tour de Turquie (3), le Tour du Danemark (2) et le Tour de Croatie (1).

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Quelles ambitions pour barguil ? 

Dans cette logique, l’avenir s’écrira certainement autour du jeune britannique, Max Poole, lancé dans le grand bain de la Vuelta avec le statut de leader à seulement 21 ans. Très actif en Espagne, proche à quatre reprises d’aller chercher une étape, il a fini 2024 fort en remportant le Tour de Langkawi.

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En voilà un qui promet autant qu’Oscar Onley, son compatriote de 22 ans, lui aussi responsabilisé et amené à incarner l’après Bardet. 2ème du Tour de Guangxi et du Tour de Grande-Bretagne, 8ème du Tour de Suisse, 4ème du Santos Tour Down Under, son premier Tour de France (39ème) a révélé un profil complet susceptible de l’amener plus haut.

A l’instar de Frank van den Broek (24 ans), et de son numéro lors de la 1ère étape du Tour aux côtés de Bardet, vainqueur du Tour de Turquie, la jeunesse est le credo d’une formation qui n’avait pas recruté de coureur expérimenté pour remplacer les départs de Bardet, Bevin, Liepins et Tusveld. Dans ce contexte, quel sera le rôle de Warren Barguil qui n’a plus levé les bras depuis plus de deux ans ?

Il devrait profiter d’encore davantage de liberté de manœuvre en 2025 pour exister sur les Ardennaises, le seul terrain de chasse, en dehors des étapes des grands Tours, où il peut encore avoir de l’ambition, surtout cette Flèche Wallonne où il compte six top 10 et qu’il ne désespère pas de dompter un jour.

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Il sera donc tout aussi attendu sur l’Amstel Gold Race et Liège-Bastogne-Liège, prêt à profiter d’une ouverture pour créer la surprise. A 33 ans, à deux ans de la fin de son contrat, ce n’est pas pour autre chose que Kemna l’a recruté.

Et désormais pour encadrer une nouvelle vague orange qui, dans le sillage du nouveau sponsor titre, Picnic, supermarché en ligne lancé aux PaysBas, et pour les quatre prochaines années, se préparait aussi à changer de vélos, Scott devant céder sa place à la marque française Lapierre qui avait quitté le peloton en 2023 avec 22 ans de collaboration avec Groupama-FDJ. 

Koerdt renforce la fibre britannique 

Avec Flynn, Onley et Poole, Bjoern Koerdt est le quatrième élément britannique d’une formation qui a misé sur un potentiel aperçu en fin de saison, en tant que stagiaire, sur le Tour de Langkawi, l’Artic Race, le Tour d’Allemagne et celui de Grande-Bretagne où Kemna s’est dit « impressionné par sa capacité à s’adapter rapidement aux exigences des courses de niveau pro. »

A 20 ans, l’ancien licencié du CC Etupes, vainqueur de la Boucle de l’Artois et du Tour du Charolais, mais aussi du premier Critérium d’Etupes devant Benjamin Thomas et Julien Bernard (quand même !), effectue le grand saut vers le World Tour avec un bagage complet qui peut lui permettre d’être sans tarder un coéquipier très utile. En attendant mieux ? 

Les plus 

  • Avec Onley, Andresen, Bittner et Poole ou Van Uden, qui ont tous moins de 23 ans, la jeunesse assure un avenir prometteur. 
  • Même s’ils ne sont plus au sommet de leur art, Barguil, Jakobsen et Degenkolb ont le profil pour gagner encore et accompagner la montée en puissance de la nouvelle génération. 
  • L’effectif est suffisamment complet pour pouvoir exister sur tous les terrains avec un minimum d’ambition. 

Les moins 

  • Le départ de Bardet en juin 2025 prive l’équipe d’un grand leader sur les grands Tours. 
  • Le recrutement n’a pas amené de profils capables d’étoffer un train encore trop juste pour les grands rendez-vous et un Jakobsen qui est apparu trop souvent isolé en 2024. 
  • Changer de vélo est toujours un risque qui peut demander un certain temps d’adaptation à condition qu’il s’agisse d’un plus et pas d’un moins…

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Tom Boissy 



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