La Champions Cup soulève de nombreuses questions depuis plusieurs années quant à son format et son organisation. Cette compétition, censée représenter l’élite du rugby européen, se trouve confrontée à plusieurs défis qui remettent en question sa pertinence et son équité.
Tout d’abord, l’inclusion des clubs sud-africains dans une compétition européenne soulève des interrogations légitimes. Et ce sont notamment les déplacements vers l’Afrique du Sud, longs, coûteux et pas très respectueux de l’environnement, qui posent questions. Comme le souligne Ugo Mola, manager du Stade Toulousain : « C’est une poule costaude en effet, et pas seulement en termes d’équipes. Elle l’est aussi de par les déplacements que l’on va effectuer (Exeter et Durban). » Ces déplacements créent des inégalités, Toulouse qui est dans la même poule que Bordeaux-Bègles doit se déplacer à Durban alors que dans le même temps les Girondins doivent aller à Belfast, déplacement largement moins dur pour les organismes des joueurs.
Les incohérences du système des phases de groupes sont aussi à pointer du doigt et le cas du Racing 92 lors de la saison précédente l’illustre parfaitement. Avec seulement une victoire pour trois défaites et un total de 8 points, le club francilien a réussi à se qualifier pour les huitièmes de finale. Créant derrière un quart de finale totalement déséquilibré avec le Stade Toulousain (31-7) qui lui, avait fini premier des phases de poules.
D’ailleurs cette saison, cinq points seront suffisants pour se qualifier au tour suivant dans la première poule. Les Sharks, de Durban, qui affrontent l’UBB à Bordeaux, devraient finir les phases de poules avec 5 petits points mais se qualifier quand même.
Un format complexe et peu compréhensible
Le système actuel, avec 24 équipes réparties en quatre poules de six équipes, puis des huitièmes de finale qui n’ont pas lieu d’être, est source de confusion. Thomas Ramos exprime cette incompréhension partagée : « Je ne comprends pas… Je ne comprends pas du tout le système de cette compétition. Pour en avoir discuté avec d’autres joueurs de différents clubs, personne ne comprend ce format ». Pour preuve, en huitième de finale la saison dernière, seule La Rochelle avait réussi à s’imposer à l’extérieur (21-22) sur le terrain des Stormers du Cap, et uniquement deux autres matchs avaient fini avec un écart inférieur à dix points.
De plus, la présence de 8 clubs du Top 14 en Champions Cup oblige les 6 autres à disputer la Challenge Cup, créant une surcharge du calendrier pour des équipes plus petites comme le promu vannetais, déjà en lutte pour sa survie en Top 14.
À lireSix Nations : le top 10 des plus grands joueurs de l’histoireLes compétitions européennes doivent donc être remaniées car si les joueurs n’y adhèrent plus, il est difficile de les faire exister à leur plein potentiel. Maintenant, c’est à l’European Professional Club Rugby (EPCR) de réfléchir et de trouver des solutions, pour ravir au mieux spectateurs et acteurs du jeu.
Loris Demonti
