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Alors qu’elle n’a toujours pas 18 ans, la jeune Mirra Andreeva vient de faire un incroyable doublé, puisqu’après avoir remporté le Masters 1000 de Dubaï, elle s’est imposée à Indian Wells, en Californie, lors d’une semaine complètement folle.
La jeune Russe continue d’écrire le début de sa légende et frappe un grand coup cette semaine à Indian Wells, puisqu’elle s’est attribué son deuxième Masters 1000 de 2025, en battant la numéro 1 et la numéro 2 mondiales, un exploit qui la met à la table des plus grandes joueuses de ce sport, puisque ce ne sont autres que Steffi Graf et Serena Williams qui avaient réalisé cette prouesse avant leurs 18 ans. En pleine confiance, Andreeva apparaît comme la joueuse ultime avec une palette technique très large. Cette victoire lui permet d’accéder à la 6ème place mondiale. En signant sa 19ème victoire de l’année, Andreeva va changer complètement de statut. Demi-finaliste à Roland-Garros l’année dernière, elle ne sort pas de nulle part, mais cette double victoire, en éliminant Iga Swiatek en demi-finale, déjà deux fois gagnante du titre ici, puis Aryna Sabalenka en finale, la fait passer d’outsider à favorite certaine pour les prochains tournois.
Un jeu complet
Alors que Sabalenka est très puissante mais peut parfois déjouer ou accumuler les fautes directes, comme cela arrivait souvent en début de carrière, et que Swiatek peine de plus en plus face à des joueuses puissantes sur une surface dure, Mirra Andreeva, elle, possède un jeu extrêmement complet, capable de s’adapter à chaque style et de varier ses coups, que ce soit en puissance ou en finesse, avec de superbes amorties. La petite protégée de Conchita Martinez, sa coach, a tout pour devenir la meilleure. Dotée d’un superbe physique, elle court énormément et défend comme très peu de joueuses, c’est d’ailleurs sa défense extraordinaire qui lui a permis de survivre face à Sabalenka. En courant d’un côté à l’autre du terrain, elle a toujours forcé la Biélorusse à jouer un coup supplémentaire, la poussant alors à la faute (61 fautes directes pour Sabalenka en finale).
Mais au-delà de sa défense prodigieuse, la Russe possède un superbe revers, notamment son coup long de ligne. Elle est capable de toucher de superbes amorties tout en servant à 190 voire 200 km/h. Une joueuse unique… Mais ce n’est pas tout, puisqu’elle est aussi très forte mentalement pour son âge. On l’a vu en finale, où elle a réussi à se reprendre après le premier set perdu 6-2. Elle ne se prend pas la tête et continue de jouer. À 17 ans, son jeu presque sans défaut et son mental déjà digne d’une championne ont de quoi inquiéter le circuit féminin, puisqu’elle va continuer de progresser alors qu’elle est, en ce début d’année, déjà à un niveau incroyable.
Une tactique efficace
Son entraîneuse, l’Espagnole Conchita Martinez, vainqueure de Wimbledon 1994, peut se féliciter, car le binôme qu’elle forme avec Andreeva paraît fusionnel, une superbe relation facilitée par des résultats probants. Cela est dû, au-delà du talent de la Russe, à de très bonnes tactiques, bien huilées. On voit Andreeva communiquer beaucoup avec son entraîneuse pendant le match, jamais avare de conseils… De superbes tactiques qu’elle consulte parfois lors des changements de côté, dans un cahier qu’elle retrouve sur sa chaise, avec les bonnes stratégies pour faire déjouer ses adversaires. Aryna Sabalenka a d’ailleurs salué ce superbe travail après sa finale perdue à Indian Wells, en lui disant : « Félicitations pour avoir une super équipe. Si j’avais eu la même équipe que toi à ton âge, je serais probablement une meilleure joueuse aujourd’hui. Ne regardez pas mon équipe. J’ai la meilleure équipe en ce moment. Je veux dire avant ». Une bonne équipe, la native de Krasnoïarsk, en Sibérie, en aura besoin si elle veut continuer à progresser afin de relever les prochains défis qui vont se dresser devant elle.
Maintenant, elle ne peut plus se cacher, et au niveau de jeu où elle se situe, elle ne doit viser que sa première victoire en Grand Chelem et une place de numéro une mondiale. La tâche s’annonce très difficile, mais Andreeva a tout ce qu’il faut pour y arriver, et elle a prouvé que l’âge n’était pas un obstacle pour elle. Elle est consciente de sa trajectoire fulgurante mais semble très bien la gérer, à l’image de sa déclaration après la finale : « Tout va peut être un peu vite, mais j’aime ça. Il n’y a rien de négatif à dire à ce sujet. En tout cas, ça ne me dérange pas. Je prends. C’est pas mal de gagner deux tournois d’affilée donc je suis très heureuse ».