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Ce samedi au Mesnil-en-Thelle (à quelques kilomètres de Beauvais), petite bourgade de 2329 habitants, le Variétés Club de France disputait le 2500ème match de son histoire.
Quand on parle du Variétés Club de France, on pense d’abord aux cent ans du Parc Lescure, célébrés dans une immense ferveur au mois de mai dernier, à la rencontre de gala du mois d’avril avec Emmanuel Macron sur le terrain, ou pour les plus anciens, aux jubilés de Michel Platini et Alain Giresse. Et aussi, pour les plus « connaisseurs », aux rencontres avec le Pape et aux matchs contre le Vatican, ou encore les tournées aux quatre coins du monde.

Des exemples prestigieux, on en trouve à la pelle au moment d’évoquer le 2500ème matchs de ce club mythique, engagé dans aucun championnat, mais qui joue tous les week-end au profit d’associations humanitaires, depuis le 11 septembre 1971.

Pourtant c’est « dans la France profonde » (comme Jacques Vendroux l’a fièrement dit lui même) que le Variétés Club de France a choisi de célébrer son 2500ème match. Pas de tribunes, seulement quelques centaines de spectateurs amassés le long des barrières, du stade Guy Roux, au Mesnil-en-Thelle, pour applaudir Sony Anderson, Steve Savidan, Souleyman Diawara, Jéremie Clément, Ludovic Obraniak ou encore Bernard Mendy, Romarin Billong, Claude Puel et bien sûr Alain Giresse, impressionnant, à 72 ans. « Un choix volontaire », précise l’emblématique journaliste, qui a assisté aux 2500 matchs, sans exception !
Alain Giresse, 72 ans et toujours sur le terrain !
Trois heures avant la rencontre, les membres du Variétés Club de France et leurs amis, tous invités pour l’occasion, avaient rendez-vous pour un déjeuner servi dans le grand gymnase du petit club de l’Oise. Au menu des conversations entre anciens (certains venus spécialement de l’autre bout de la France) et nouveaux membres, des souvenirs de Variétés, des nouvelles d’aujourd’hui, et des remerciements à ceux qui ont fait, depuis 53 ans, l’histoire due ce club pas comme les autres. A l’image de Jean-Pierre Orts (passé notamment par l’OL, le Stade de Reims ou Rouen), meilleur buteur de l’histoire du club, avec 749 buts ! L’occasion aussi pour Jacques Vendroux de révéler que, depuis ses débuts, le VCF a reversé plus de 6 millions d’euros à des associations caritatives.

« Des bons souvenirs, j’en ai plein », nous explique Alain Giresse, membre du VCF depuis près de 40 ans. « Je garde un souvenir tout particulier de notre match à Jericho (Cisjordanie) pour le symbole qu’il représente (ndlr : en octobre 1993, le VCF affrontait la Palestine à Jericho), et bien sûr mon jubilé, en 1989… Mais il y a eu tellement de matchs ».
Et ce n’est pas encore fini pour le champion d’Europe 1984 et demi-finaliste de la Coupe du Monde 1982. « Jusqu’à quand je vais jouer ? Je ne le sais pas et je n’annoncerais jamais ma retraite, car ce serait me l’imposer », souligne le cadre emblématique du Variétés.
À lireTransferts : l’OM de nouveau sur la piste Jonathan David (Juventus) !Deux heures plus tard, Alain Giresse jouait encore 45 minutes contre des joueurs qui auraient pus être ses petits enfants, même s’il s’agissait des vétérans du Mesnil-en-Thelle. Plus que jamais ce samedi après-midi, les stars du Variétés ont « joué sérieusement, sans se prendre au sérieux », comme le veut la doctrine du club, dont Thierry Roland, a été le président pendant 32 ans (de 1980 à 2012).
Giresse, Mendy, Anderson, Diawara, Puel… Les nombreuses anciennes stars ont « joué sérieusement, sans se prendre au sérieux »
Devant les vestiaires un peu exigües du club de campagne, plusieurs dizaines de spectateurs étaient là pour croiser les joueurs, dans une ambiance très bon enfant. Faire un self, échanger un mot. Même la pluie qui s’est invitée au rendez-vous n’a pas pu gâcher la fête simple organisée pour l’occasion. Même la défaite anecdotique les locaux (6-7 après avoir mené 5-0) n’a pas enlevé le sourire aux spectateurs qui n’attendaient rien d’autre que de prendre du plaisir, un brin nostalgiques.
Le triplé de Bernard Mendy, le Parisien, et le doublé de Sonny Anderson, le Lyonnais, reparti 30 minutes après le match à bord d’un taxi-moto pour attraper son avion, ont ravi le public. Comme les interventions toujours aussi solides du Marseillais Diawara.

Sous un ciel sombre et capricieux, en présence du député Karl Olive, président du Variétés, qui a même disputé la première période, ce samedi à la campagne s’est écoulé dans le bonheur du jeu, de la camaraderie et de la solidarité (2 500 euros ont été versés aux Enfants de la Terre, l’association de Yannick Noah qui a eu un empêchement de dernière minute). « L’objectif du Variétés est de donner du sourire aux gens », résumait l’ancien maire de Poissy. Objectif fêté dignement.
