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Il était remuant et bouillant sur son banc. Roberto De Zerbi n’a pas eu la bonne idée pour faire plier l’OL. Pire, son staff comme son équipe semblait impuissant face à un club qui était amaigri depuis des semaines. Photo TVSEI – CC BY 3.0
Le show De Zerbi s’est transformé en mascarade. L’Italien n’a pas été capable de donner l’énergie et le cap footballistique à son équipe pour remporter un deuxième match en trois journée pour l’OM. Le club phocéen avait décidé de mettre les grands matchs dès le début de saison pour s’éviter des semaines chaotiques en automne; Sauf qu’à l’OM, la crise n’est jamais très loin. RDZ en sait quelque chose. Depuis son arrivée, il a affronté deux crises dont la dernière laissera une tâche rouge sur la maison olympienne avec Adrien Rabiot.
C’est justement en pleine affaire Rabiot que l’OM aborde ce choc des Olympiques. Et il y avait forcément un grand coup à jouer. Dans un premier temps, sur le plan comptable, les Phocéens pouvaient se remettre dans le sens de la marche et revenir sur l’OL, tout en évitant de laisser le PSG filer. Une opération que Marseille avait déjà réalisé par le passé en s’imposant lors de 3 des 4 derniers olympicos. Lyon était la victime idéale. L’équipe à faire redescendre de son nuage du début de saison.
Sauf que la lisibilité du choc des olympiques en cette troisième journée de Ligue 1 est nulle ou du moins aussi épaisse que le brouillard en pleine campagne. Parce que l’OM arrive dans la peau d’un favori légitime et que l’OL cède Mikautadze à Villareal pour 31 millions d’euros + 5 millions de bonus, quelques heures seulement avant le coup d’envoi.
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Un favori qui n’assume pas son standing
En se présentant avec ses premières recrues sur la pelouse du Groupama Stadium, l’OM est plus fort sur le papier que l’OL. L’écart de budget et la diète lyonnaise explique en partie l’intervalle de performance qui doit logiquement séparer les deux formations dans cette rencontre au sommet. Les Marseillais vont pourtant boire la mauvaise potion. En tout cas, à 11 contre 11, la domination marseillaise ne se fait pas sentir. Le jeu stéréotypé des Olympiens facilite le travail défensif de l’OL sur toute la largeur du terrain. C’est justement le premier détail d’une soirée pour le moins hachée.
À lireCe joueur de la Juventus qui met déjà le feu au mercato d’hiverMarseille se frustre, gâche des passes, les appels sont inexistants et des joueurs ne font pas les efforts. De Zerbi, qui a fait le choix de se priver de Gouiri et d’exposer le jeune Nadir au coeur du jeu, sautille et s’agace sur son banc. Il parle en Italien et s’énerve des ratés de son équipe.
Au fil des minutes, ce n’est pas l’OL qui s’énerve et tombe dans la frustration de la contre-performance. Mais bien l’OM avec son banc pléthorique. Pancho, De Zerbi, le duo s’agace et se tend alors que le 0-0 est logique. Puis vient le carton rouge alors que Marseille recule depuis une dizaine de minutes. Quasiment à la demi-heure de jeu, plus le match avance, plus De Zerbi bouillonne sans savoir quoi faire.
Et c’est le problème de l’Italien. Que faire en pareille scénario. Faut-il refaire le coup de l’an dernier ? Sauf que Rowe n’est plus là, Rabiot non plus. Donc, ces deux cartouches sont indisponibles. De Zerbi pense debout et regarde son staff. Ses choix sont basiques.
Greenwood, la sortie à la pause qui veut tout dire
Dans un premier temps, sacrifier le plus jeune du 11 de départ est sans doute nécessaire, du moins simpliste. Roberto De Zerbi sort un milieu pour renforcer sa défense. Lyon accentue la pression et les occasions et ne souhaite pas revivre le déséquilibre du match de la saison dernière. Les Gones s’étaient fait surprendre contre un OM à 10 en donnant deux buts aux phocéens. Pas question de répéter la même bêtise. Lyon domine et étire au maximum cette défense marseillaise.
Bien aidé par un travail défensif très léger du duo Greenwood et Aubameyang. Les deux attaquants de l’OM sont dépassés et vaincus dans leur duel à l’instant de cette première période. Le Gabonais arrivera à lancer Hojbjerg dans la profondeur qui perd son face à face avec Descamps. Ce sera tout pour la recrue olympienne. Concernant son compère, c’est guère mieux. Greenwood a été transparent comme contre le PSG l’an dernier. Le jeune joueur anglo-Jamaïquain a perdu sa place à la pause.
À lireTransferts : comment Michele Kang compte faire venir Endrick à l’OLDe Zerbi réalisait son deuxième changement de la soirée, avant de remettre la recette de l’an dernier sur le tapis. Lirola faisait son entrée pour dynamiser le côté droit marseillais. Rien n’y fait. Le technicien italien s’agace avec ses adjoints de l’attitude de ses remplaçants. Pire encore, il est furieux contre Rulli lorsque celui-ci relance le ballon au loin et ne trouve personne. Le gardien fait un geste d’humeur à son coach qui se retourne à nouveau vers son staff. L’OM est bouillant, à la limite de la panique. Tout le contraire du banc lyonnais qui reste d’un calme presque glacial.
Le but lyonnais ou plutôt la faiblesse De Zerbi
Contre une équipe qui est moins bonne individuellement, l’OM n’a jamais su trouver la faille dans le bloc lyonnais. Bien que les deux occasions marseillaises à bout portant ont été en contre, jamais les olympiens n’ont déstabilisé la défense rouge et bleu. Et c’est le plus inquiétant. Car sur une action anodine que l’OL répète depuis le début de la rencontre, Marseille s’affaisse et encaisse. Tel un symbole de la chute marseillaise, Balerdi envoie le ballon au fond du but et s’incline sur un énième centre de Karabec.
L’OL a profité de la fatigue de l’OM pour s’imposer et revenir à hauteur du PSG avec 9 points. Incrédule, le staff marseillais voit son équipe s’incliner et mettre fin à une série de deux victoires de suite dans l’Olympico. L’OL ressort de son match avec une double satisfaction : être leader à égalité avec le PSG et avoir mis les Marseillais à 6 points.
Pour Marseille, le problème de jeu associé au mercato a forcément joué. Il semble encore bien loin la stabilité prôné par Pablo Longoria. Depuis ce triste Olympico, pas moins d’une demi-douzaine de joueurs sont arrivés. Pour la 4ème journée, le vendredi 12 septembre, De Zerbi repartira donc de (presque) rien…

 
