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A 29 ans, Rémi Cavagna, le spécialiste du contre-la-montre n’avait jamais couru dans une équipe française. Après une saison très compliquée chez Movistar, celui qui a connu les sommets chez Quick-Step compte bien se relancer à la Groupama-FDJ avec qui il s’est engagé deux ans.
A 29 ans, vous connaissez enfin votre première équipe française !
J’ai eu des opportunités en France, mais je n’ai jamais voulu rejoindre la France. Je pensais que les équipes françaises étaient moins pointues, qu’elles avaient un temps de retard. Au final, je suis agréablement surpris. J’arrive dans une équipe professionnelle, structurée où la performance a la place primordiale de l’équipe.
Cet a priori vous a-t-il fait hésiter à franchir le pas de la Groupama-FDJ ?
À lireDans 8 jours Paris-Roubaix, la course crainte, détestée, fantasmée…J’ai senti tout de suite un feeling quand j’ai eu au téléphone Philippe Mauduit, Marc Madiot et Julien Pinot qui s’occupe du suivi de l’entraînement. J’ai senti qu’on avait des valeurs communes. Et dans le domaine du contre-lamontre qui est ma spécialité, l’équipe bosse énormément. En 12 mois, Wilier a réussi à développer un vélo de chrono incroyable. Je roule quasiment tous les jours avec et c’est juste dingue.
Vous n’avez pas gagné en 2024, vous n’avez même pas pu faire le Tour de France. Aviez-vous perdu le plaisir chez Movistar ?
Totalement ! Chez Quick-Step, j’étais à 8590% de ce que je pouvais faire et je pensais vraiment prendre ces petits pourcents manquant chez Movistar. Au contraire, je suis redescendu de trois étages, je me suis complètement perdu et j’ai perdu l’envie de courir, de performer. Ça m’a complètement anéanti.
À lire30 secteurs pavés sur 259 km de course, bienvenue dans l’enfer de Paris-RoubaixPeut-on parler de dépression ?
Limite oui, ça jouait même sur ma vie privée. Quand c’est à ce point-là, c’est compliqué et en plus très tôt dans la saison.
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Un nouveau départ avec la Groupama-FDJ
Avez-vous songé à arrêter le vélo ?
À lireDans 15 jour le Giro : quelle sortie pour Romain Bardet ?A un moment donné, j’ai commencé à réfléchir à mon avenir. J’avais un contrat de trois ans, mais je ne pouvais pas continuer comme ça, ce n’était pas viable. Il faut être heureux dans la vie et si tu ne prends pas de plaisir sur le vélo, c’est tellement difficile ce sport, c’est tellement dur que si ça ne va pas mentalement ça ne peut pas le faire et moi ça n’allait pas du tout.
Avez-vous retrouvé le plaisir ?
Ça n’a rien à voir ! Même mes proches et mes amis voient que c’est un nouveau Rémi. Ils m’avaient perdu en 2024 ! Habituellement, j’étais tout le temps échappé, en train de tirer le peloton, à lui faire mal, à l’attaque. L’année dernière, je signais la feuille d’engagement, j’étais sur la ligne de départ, mais il n’y avait pas cette grinta, cette envie.
La Groupama-FDJ peut-elle vous apporter ces 10% pour franchir encore un palier ?
À lireTour de France Femmes : Squiban exceptionnel, au tour de Ferrand-PrévotCe sont surtout pleins de détails sur les à côté du cyclisme. Je suis un bon Auvergnat. J’ai tendance en nutrition à mal me gérer. A ce niveau-là, je ne suis même pas un amateur, je suis un débutant. J’ai fait des courses comme Paris-Roubaix où j’ai bu un bidon de poudre et mangé une barre alors que, sur des courses comme ça, il faut des apports énormes. Il y a plein de choses dont je me foutais entre guillemets en me disant que ça allait le faire. Mais le cyclisme, c’est de plus en plus d’un haut niveau que ça ne passe plus.
Rémi Cavagna a de nouvelles ambitions
Quelqu’un vous suit-il désormais ?
J’ai un suivi glycémique très poussé. J’ai par exemple fait un test pendant une semaine avec un capteur. On peut déterminer mon profil glycémique de façon à savoir ce dont j’ai besoin. J’étais complètement perdu là-dessus. Je ne connaissais pas mes besoins, je faisais mal les choses. Là, il y a un professionnalisme au niveau de l’équipe sur ce point-là, mais aussi sur la musculation, sur la préparation physique avant chrono après chrono, les étirements, des choses qui m’étaient complètement inconnues.
Comment s’est passée la rencontre avec Marc Madiot ?
Quand je l’ai eu au téléphone, j’ai senti un feeling, une envie que je sois dans l’équipe. Il n’y a pas eu besoin de beaucoup se parler.
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Quand j’ai repris le vélo, j’avais l’impression d’être un néo professionnel ! Je suis frais comme un jeune, comme un cadet ! J’ai de l’expérience, de la bouteille et j’ai envie d’apporter aussi mon expérience aux jeunes. J’ai toujours cette passion qui me pousse à aller gagner des courses et à réussir de belles choses. Je sais que ça passe par le plaisir. Cette envie, c’est mental. Le vélo, c’est physique, mais le mental joue tellement. Je sens que j’ai comblé le vide qui m’a manqué.
Pensez-vous que la cohabitation avec Stefan Küng va être simple ?
On était rivaux entre guillemets. Il aime le chrono, il est très performant, j’ai été performant donc on se titillait. Mais ça a été aussi un déclencheur pour rejoindre l’équipe d’y trouver un coureur comme ça, spécialiste du contre-la-montre. Ça montre que ça fonctionne bien dans l’équipe. Ça va me pousser vers le haut et Stefan va me booster.
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