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Depuis 2021, Rémi Desbonnet est devenu une figure incontournable de l’équipe de France. Le gardien international du MHB revient sur le dernier Mondial avec la satisfaction d’avoir ramené une nouvelle médaille de bronze pour le handball français. Le point de départ d’une nouvelle ère de succès ? Desbonnet en est convaincu.
Quelle saveur a cette médaille de bronze des derniers Mondiaux ?
C’est une belle récompense. Elle a beaucoup de valeur. Celle du travail accompli depuis les Jeux Olympiques pour reconstruire ce groupe et se relever de la désillusion des JO de Paris. C’est une belle récompense que l’on savoure comme il se doit.
Après avoir connu l’or européen et l’argent lors des derniers Mondiaux, est-ce une médaille particulière en étant le titulaire des gardiens en démarrant cette compétition ?
À lireGuéric Vincent (Nîmes) : « L’équipe de France est dans un coin de ma tête »C’est la première compétition où je suis autant sollicité dans le temps de jeu et les responsabilités. Effectivement, cette médaille revêt une importance particulière.
C’est aussi pour moi l’accomplissement et l’aboutissement de beaucoup de travail personnel, sur moi-même, pour prendre ma place dans cette équipe de France. J’en suis hyper fier. C’est un long parcours qui mène à cette médaille. Une supplémentaire à ma collection (sourire).
A 32 ans et faisant partie du groupe depuis 2021, avez-vous un rôle différent aujourd’hui avec les nouveaux qui arrivent ?
À lireMontpellier/PSG L’entente cordiale ?Je fais partie de la génération qui était entre les deux. Les anciens que j’avais côtoyés en club à Montpellier comme Niko et Luka Karabatic, Kentin Mahé, Mathieu Grébille ou encore Valentin Porte. On avait un vécu commun et on s’était beaucoup côtoyés au début de ma carrière. J’étais très jeune. Puis maintenant, il y a les nouveaux, que j’ai appris à connaître en équipe de France et qui sont les leaders de l’équipe de France actuelle.
J’ai cette faculté à faire le lien entre les générations dans le groupe. Maintenant que les anciens ne sont plus là, pour la majorité d’entre eux, pour le coup, le groupe s’est transformé dans sa manière de vivre. Ça me convient très bien. J’ai l’impression d’être à ma place. Je n’ai plus à me demander où me situer. Ça s’est fait naturellement. Je me sens très bien dans le groupe actuel de l’équipe de France.
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Rémi Desbonnet, le lien générationnel
Pensez-vous que la dernière médaille de bronze peut être fondatrice pour cette génération qui arrive ?
À lireHandball : le renouveau de l’équipe de FranceIl faut être cohérent. On ne peut pas parler de renouveau de l’équipe de France et de nouveau groupe, d’une nouvelle génération, tout en la comparant à une ancienne qui était en place pendant plus de 10 ans. Avant que l’équipe de France ne gagne avec les générations que l’on a connues, il a fallu passer par cette phase de transition en remportant des médailles autres que l’or.
Ensuite, elle a eu une hégémonie que l’on a connue pendant de nombreuses années. Le handball démontre aussi qu’il y a une plus grande densité aujourd’hui. On affronte aussi des équipes qui sont au firmament générationnel.
Par exemple, le Danemark. En France, on est dans une culture de l’autosatisfaction, mais il faut savoir regarder les autres aussi. Le handball danois propose un niveau exceptionnel. Il faut savoir l’admettre. A nous maintenant de tout mettre en œuvre pour s’en approcher et rivaliser avec. Cette médaille de bronze est la première de cette équipe de France et j’espère qu’elle est annonciatrice de très beaux résultats.
Mais, en elle-même, c’est une très belle chose. En ayant joué la Hongrie ou encore l’Egypte, on ne parle pas des nations les plus faibles. Il faut se satisfaire de notre résultat et voir le verre à moitié plein.
« Le groupe de gardiens est exceptionnel »
Le dernier Mondial a démontré que la concurrence se développe au niveau du handball.
À lireQuand Livry-Gargan disait adieu à la D1…Nous avons eu 30 minutes coupables contre la Croatie. On ne s’en cache pas. On est devant nos responsabilités. Nous ne peut pas parler d’un exploit monumental lors de la dernière victoire des Bleus à Zagreb (24-19, Mondial 2009, Ndlr) puis dire que c’est une débâcle de ne pas avoir gagné là-bas. On est très tristes et on a conscience que l’on avait les capacités de gagner ce match. Mais c’est notre histoire. Ça fait partie d’un processus plus global qui doit nous permettre d’aller gagner de grandes choses à l’avenir.
Etait-ce important de réagir face au Portugal (35-34) pour décrocher le bronze ?
Ce match est à l’image de notre groupe. Il est révélateur de notre collectif. C’est une équipe qui a rarement été aussi complète et aussi dense au niveau des rotations dans la globalité de son effectif. Quand on voit la performance d’Aymeric Minne et que c’est Charles (Bolzinger, Ndlr) qui remet le couvercle sur ce match après avoir été peu sollicité durant le tournoi, ça démontre les ressources et sa progression à venir. Ce ne sont que des bons signaux pour les échéances à venir.
Sentez-vous que le groupe des gardiens peut encore progresser ensemble avec Charles Bolzinger et vous ?
À lireHandball : le nouvel ordre mondialC’est l’aboutissement d’un boulot que l’on fait depuis pas mal d’années et d’un travail quotidien, dans notre relation, en club, à Montpellier. Cette compétition a été géniale à tout point de vue. On a fait corps au moment de la blessure de Samir (Bellahcene). On a essayé d’apporter no-tre soutien.
Il a aussi eu les mots pour transmettre le bâton à Charles pour la suite de la compétition. Il y a un gros travail avec Jean-Luc (Kieffer, entraîneur des gardiens, Ndlr). On se sent forts dans notre but. C’est un super signal et une belle image de notre travail pour être à ce niveau.
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