Afficher le sommaire Masquer le sommaire
En terminant 9ème en 76 jours, 2h, 1min ,45s, Sam Goodchild a réussi son premier Vendée Globe. A 35 ans, le Britannique est fier de sa course et se plonge avec gourmandise dans le souvenir d’une épreuve qu’il a tellement rêvée.
Comment allez-vous après quelques semaines et la fin de votre Vendée Globe ?
C’est un peu sport le retour à la vie normale. On ne s’occupe pas de grand-chose pendant plusieurs mois, on a la tête dans le guidon, ça fait que le retour sur terre, il faut l’encaisser. Mais je ne vais pas me plaindre.
Après plus de 76 jours en mer, qu’est-ce que ça fait d’avoir réussi votre tour du monde ?
À lireSébastien Simon (3ème du Vendée Globe) : « J’ai failli devenir tétraplégique »J’ai encore du mal à réaliser. C’était la quête de ma vie. J’ai quand même pris énormément de temps, d’énergie et d’envie pour y arriver. J’avais l’envie d’aller jusqu’au bout et c’est fait. J’ai réussi. Il a fallu digérer après pour se rendre compte de l’ampleur du défi que c’était pour moi. Mais aussi pour toute l’équipe. C’est dur de croire que c’est fait. Maintenant, je dois prendre le temps d’apprécier. C’est un vrai voyage pour y arriver et le faire.
Est-ce différent de vivre le Vendée Globe après en avoir écouté les récits ?
C’est complètement différent. C’est beaucoup de positif. Je me souviens quand j’ai découvert le Vendée Globe, j’ai tout de suite eu cette envie de le faire. Entendre le récit et parler avec des gens, on a l’impression de vivre à travers eux une torture pendant trois mois. Quand on regarde, par exemple, le film de Thomas Ruyant (Molécule, Ndlr), qui vient de sortir, on a l’impression d’une torture. Mais j’étais mentalement préparé pour la guerre (sic). Finalement, il y a des parties dures et compliquées, mais il y a des moments exceptionnels qui donnent la réelle valeur à cette course. On comprend pourquoi on fait ce métier.
Sam Goodchild a vécu une torture positive
Avec votre expérience, avez-vous pris conscience de la particularité du Vendée Globe ?
À lireVendée Globe : comment Violette Dorange a révolutionné la course au largeCe qui m’a le plus impressionné, c’est le fait d’y penser tous les jours. Ça devient notre quotidien. Ça devient une partie du travail et c’est un moment exceptionnel. On y pense tellement et on le prépare tellement qu’on imagine beaucoup. Quand ça arrive, on est tellement prêt que lorsqu’on parle avec ses pairs et les gens que je respecte dans le monde de la voile, les entendre et partager, c’est plus précieux de les entendre valider tous nos efforts. Faire un tour du monde, c’est une course exceptionnelle. Et faire partie de cette famille, c’est fort.
A quel moment votre rêve du Vendée Globe est-il devenu réalité ?
Tous les jours ! Je suis parti avec l’objectif de profiter de cette expérience. Je me suis dit que j’y étais. Ça faisait 20 ans que j’avais envie d’y être. C’était le cas maintenant. Je ne voulais pas oublier l’énergie, le temps et les moyens que tu as mis en œuvre pour cela. Tous les jours, plusieurs fois par jour, je me disais que, ça y est, j’y étais. Je me suis rappelé cela régulièrement. J’ai pu apprécier et savourer chaque instant. Je m’en rends compte encore plus maintenant que c’est fini.
« J’étais mentalement préparé pour la guerre »
Surtout que vous l’avez fait en moins de 80 jours… C’est mieux que Phileas Fogg, un autre Anglais…
(Rires) 76 jours, c’est un peu plus de deux mois. Sur l’échelle des années qu’il nous a fallu pour se préparer ce n’est rien.
À lireJérémie Beyou (4ème du Vendée Globe) : « L’impression de repousser ses limites »Est-ce une fierté d’avoir fait avec le même bateau, le Vulnerable, mieux que Thomas Ruyant, qui avait bouclé son tour du monde en 80 jours en 2021 ?
Je suis fier de la course que j’ai faite. J’ai perdu quatre places la dernière semaine. Ça, c’est dommage. On finit sur une mauvaise note. Mais le bilan global est positif. On sait que l’on pouvait faire mieux que 9ème, mais j’aurais signé pour cette place au départ de la course, où il n’y a pas eu beaucoup d’abandons.
Sans ce problème de grandvoile, le résultat aurait été meilleur…
La casse de la grand-voile m’a coûté cher. C’est vrai. Après, on peut toujours se dire que l’on aurait pu faire différemment, mais c’est la course. J’avais réussi 90% du tour du monde de la meilleure des manières.
À lireYoann Richomme (2ème du Vendée Globe) : « Je travaille avec une préparatrice mentale »Etes-vous un autre navigateur après ce Vendée Globe ?
Ça a un impact plutôt mental. C’est fort de savoir ce que l’on sait faire. On apprend aussi des choses comme ne pas casser une grand-voile (rires). On a plus d’expérience. C’est une confiance en soi que l’on peut repousser encore. On sait de quoi on est capable. Cette première expérience m’a plu. J’espère avoir la chance de revenir dans quatre ans pour jouer la gagne. C’est un peu l’objectif maintenant de tout mettre en place. L’envie est là. Je vais tout mettre en œuvre pour y arriver.
À LIRE AUSSI : les clichés de Noël du Vendée Globe