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Le Vendéen, Sébastien Simon premier marin vendéen à monter sur le podium du Vendée Globe évoque avec fierté sa performance lui qui avait abandonné en 2020. Il a même battu le record de la plus grande distance parcourue en 24 heures, atteignant 615,33 milles entre le 26 et le 27 novembre.
Que représente pour vous cette 3ème place finale ?
Elle a la saveur d’une victoire ! Elle va bien au-delà de nos objectifs. Le projet a débuté il y a 18 mois avant le départ. On avait une équipe très jeune avec peu d’expérience. On y a mis beaucoup d’énergie. Il y a un peu plus d’un an, j’ai failli devenir tétraplégique après mon accident pendant la qualification au Vendée Globe. L’objectif, pour nous, était donc surtout de finir. J’avais bien quelques espérances en tête, mais elles étaient très personnelles. Décrocher une 3ème place est quelque chose d’incroyable.
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« Cette troisième place a une saveur de victoire »
Où êtes-vous allé chercher toutes ces ressources ?
À lirePaul Meilhat (5ème du Vendée Globe) : « Comme un pilote de F1 qui monte dans sa voiture »Je n’en ai absolument aucune idée (rires). Si c’était à refaire, je ne sais pas si je serais capable de le refaire. Le Vendée Globe est un rêve qui me passionne. C’est un événement qui me hante l’esprit depuis plusieurs années. Je vis quasiment Vendée Globe (sic). Le personnel est mélangé avec le professionnel en permanence. C’est pratiquement un objectif de vie. C’est un peu toute ma vie. Je fais subir cela à ma fiancée et mon papa. J’ai passé peu de temps avec ma grand-mère avant de la perdre…
J’avais à cœur d’être présent sur ce Vendée Globe 2024. Le groupe Dubreuil m’a offert cette opportunité. Ils m’accompagnaient déjà lors de mon précédent projet. Ils ont été loyaux. C’est grâce à eux que j’ai pu rebondir sur ce Vendée Globe. Je leur dois beaucoup. C’est pour cela que j’ai trouvé des ressources au-delà de la normale en termes d’énergie et de motivation. Ces dernières années, j’ai eu un parcours assez compliqué. Je sais d’où je viens. Cela me permet de savourer pleinement le moment présent.
Avez-vous quelques regrets sur ce Vendée Globe ?
À lireVendée Globe : comment Violette Dorange a révolutionné la course au largeAbsolument aucun. On pourrait certes refaire l’histoire. Et si je n’avais pas cassé le foil ? Malgré tout, on a décroché une très belle 3ème place. On peut en être d’autant plus fier. Surtout sur cette édition avec un niveau très homogène, un plateau très relevé, des bateaux très bien préparés. Je le répète, cette 3ème place a presque le goût de la victoire.
Sébastien Simon malchanceux sur le Vendée Globe
Mais comment expliquer la différence avec les deux premiers ?
C’est uniquement dû à la casse de mon foil. Je le brise le 8 décembre alors que je ne suis qu’au milieu de l’océan Indien. Malgré cela, je repasse en tête au milieu du Pacifique. Pour le reste, j’avais la motivation, le mental, la vitesse pour continuer le match avec les deux premiers.
Avez-vous connu d’autres avaries ?
J’ai eu du gazole de mon réservoir qui s’est déversé dans quatre de mes six sacs de nourriture. Cela m’a pompé pas mal d’énergie. Du coup, j’ai eu pas mal de nourriture qui a été contaminée. J’ai mis beaucoup de temps à nettoyer. C’est très gras. Les odeurs restent partout et elles m’ont donné mal à la tête. J’ai pu récupérer le gazole et le remettre dans le réservoir. Autre avarie notoire, j’ai perdu les ogives de quille.
À lireJérémie Beyou (4ème du Vendée Globe) : « L’impression de repousser ses limites »Qu’avez-vous appris sur vous-même ?
Que j’étais capable d’encore davantage. J’ai tendance à explorer mes limites. Même dans des domaines qui ne sont pas les miens. J’ai fait un semi Iron Man deux ans avant. Je me suis mis à la course à pied avec un beau temps de référence alors que je ne suis pas du tout un coureur à pied. Je vais faire un full Iron Man le 22 juin. Concernant le Vendée Globe, je pense que je peux faire encore mieux.
En plus, j’ai un parcours d’entrepreneur depuis une vingtaine de mois. J’étais chef d’entreprise et pilote de mon précédent projet sur le Vendée Globe 2020. Désormais je suis totalement à la tête de ce projet. On rend des comptes au groupe Dubreuil. C’est ma société qui salarie les équipes, qui rend des comptes pour être totalement transparent dans les dépenses. Il y a donc beaucoup de domaines dans lesquels je peux explorer mes limites.
« En 2028, je vais essayer de remporter le Vendée Globe »
Dans quatre ans, votre but sera donc de remporter ce Vendée Globe.
C’est l’objectif. On va essayer de s’en donner les moyens. Aujourd’hui, on travaille déjà sur ce que sera le prochain projet. On sait qu’on sera présent avec un projet plus ambitieux. L’idée est de progresser et peut-être d’aller chercher la victoire. C’est mon rêve ultime. Je suis toujours très motivé et prêt à tout pour y arriver.
Est-ce que ce sera sur un nouveau bateau ?
À lireYoann Richomme (2ème du Vendée Globe) : « Je travaille avec une préparatrice mentale »Ce ne sera probablement pas avec le même bateau. On demeure dans un sport technologique et d’innovation. Cela passera aussi par une équipe qui a plus d’expérience voire peut-être un peu plus étoffée. Mais on ne sera jamais à l’échelle des gros projets comme on a pu les voir avec ceux de Thomas Ruyant, Jérémie Beyou ou Charlie Dalin. On restera sur un projet raisonné. On ne sera jamais un des plus gros teams de l’Imoca.
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