Strasbourg : les Ultras veulent-ils vraiment le bien du club ?

Depuis le début de la saison, les Ultra Boys 90 boycottent les 15 premières minutes des matchs du Racing Club de Strasbourg pour protester contre la multipropriété de BlueCo. Une situation qui agace le club et divise les supporters, alors que les résultats sportifs restent encourageants.

C’est une habitude depuis le début de la saison : les supporters du Racing Club de Strasbourg ne soutiennent pas leur équipe lors des 15 premières minutes de chaque match. Ce silence jette un froid à chaque début de match, ce qui peut être dérangeant, surtout à domicile… Bien que cette protestation n’ait pas d’impact direct sur les performances du club, avec un bilan à la maison de 5 victoires, 3 nuls et 1 défaite à domicile, le message passe et commence à irriter en interne.

Méfiants face à la multipropriété, les Ultra Boys 90 expriment ainsi leur opposition au consortium BlueCo, propriétaire de Chelsea et désormais du Racing. Le sujet est revenu sur le devant de la scène après la victoire face à Lille (2-1), le 25 janvier dernier, lorsque le capitaine Habib Diarra a pris la parole face aux ultras pour leur demander de cesser la grève et de soutenir l’équipe. Dans la foulée, le président Marc Keller a défendu son joueur et a réaffirmé, dans un communiqué, son engagement auprès de BlueCo : « Nos joueurs, qui sont exemplaires sur le terrain, méritent le soutien inconditionnel de nos supporters de la première à la dernière minute. J’assume pleinement la décision que nous avons prise de vendre le club en 2023 avec nos anciens actionnaires. Elle permet aujourd’hui à notre club de franchir un palier. Je suis pleinement satisfait du travail quotidien de co-construction que nous réalisons avec BlueCo et je tiens à saluer l’investissement, l’engagement et la confiance qu’ils démontrent envers notre club et notre région ».

L’appel poignant du coach aux supporters

Malgré les critiques sur la gouvernance du club, les supporters strasbourgeois peuvent se réjouir de la dynamique sportive. Actuellement neuvième de Ligue 1, le Racing s’appuie sur un effectif jeune et prometteur. Le 24 novembre dernier, face à Nice, l’équipe alsacienne avait aligné un onze titulaire dont l’âge moyen était de 21 ans et 184 jours, un record vieux de 75 ans selon Opta.

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Cette politique de formation et de rajeunissement n’est pas suffisante pour convaincre tous les ultras de faire table rase, eux, qui persistent dans leurs protestations, contre la direction. L’entraîneur Liam Rosenior a d’ailleurs exprimé son incompréhension lors d’une conférence de presse avant le match de Coupe de France face à Angers, ce mercredi 5 février : « Je suis tombé amoureux de ce club et je me sens dévasté, quand nous sortons dans un beau stade qui s’améliore, de voir que pendant 15 minutes, il y a un silence qui ne devrait pas exister dans ce club. Je comprends les problèmes, je comprends pourquoi les supporters se soucient autant de ce club incroyable. Mais quand vous avez un groupe de jeunes joueurs qui donnent tout pour leur club et leur maillot, ça me blesse au plus profond de mon être et de mon âme que nous n’ayons pas le soutien que mes joueurs méritent ».

Face aux différentes demandes, notamment du capitaine et de l’entraîneur, les ultras de Strasbourg n’ont rien répondu, le point devrait être fait entre eux. Le match de ce mercredi face à Angers sera l’occasion d’observer si changement il y a…