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Annoncée comme la Coupe du monde « la plus inclusive de l’histoire », celle de 2026 s’annonce surtout comme la plus chère jamais organisée. En septembre, Gianni Infantino promettait un événement de communion mondiale. Quatre mois plus tard, les supporteurs découvrent des prix de billets qui les excluent de la fête.
Le choc est immédiat. Pour assister à un simple match de poule de l’équipe de France, il faudra débourser entre 191 et 604 euros. Pour une finale, les tarifs grimpent à plus de 7 000 euros. Et pour suivre l’équipe sur l’ensemble du tournoi, la facture s’élève entre 6 443 et 15 250 euros selon la catégorie choisie. À cela s’ajoutent les billets d’avion, l’hébergement et les dépenses sur place. Estimation moyenne : entre 10 000 et 12 000 euros par personne. L’équivalent de plusieurs mois de salaire.
Des prix multipliés par quatre depuis le Qatar
Le décalage avec les éditions précédentes est frappant. Au Qatar, il y a trois ans, les tarifs étaient près de quatre fois moins élevés. Pour une compétition souvent qualifiée de « hors sol », celle de 2026 risque d’aller encore plus loin dans l’exclusion.
À lireCM 2026 : pourquoi Didier Deschamps ne rappellera pas Karim BenzemaLes premiers effets sont déjà visibles. Les groupes de supporteurs français, comme Les Irrésistibles Français, constatent une vague de désistements. Deux tiers des fans qui avaient envisagé d’assister à la finale ont renoncé après la publication des tarifs.
Cette contestation ne se limite pas à la France. L’association Football Supporters Europe (FSE), qui regroupe des groupes de fans à l’échelle du continent, dénonce elle aussi des tarifs « astronomiques ». Elle réclame une suspension immédiate des ventes de billets et une révision des prix. Elle rappelle qu’en 2018, le dossier de candidature promettait des places à partir de 21 dollars. Une promesse aujourd’hui introuvable.
Une compétition réservée à une élite économique
La Coupe du monde reste l’un des derniers grands événements capables de rassembler au-delà des frontières, des classes sociales, des langues. Mais à ces niveaux de prix, c’est une partie entière du public qui se trouve exclue. Non pas par choix, mais par contrainte. Le football pour tous cède la place au football pour les plus riches.
L’édition 2026 s’annonce donc comme un tournant. Pas seulement sur le plan sportif, mais sur celui de l’accès au spectacle. Pour la première fois, un boycott ne semble plus une hypothèse abstraite. Il pourrait ne pas venir d’un appel militant, mais d’un constat simple : le tournoi est devenu hors de portée.
Boycotter, une réponse politique au silence de la FIFA
Les associations de fans n’appellent pas encore officiellement au boycott. Mais elles posent les termes du débat : peut-on encore parler de Coupe du monde quand les tribunes sont vides de ceux qui font vivre le football au quotidien ? L’absence de réponse de la FIFA ne laisse guère d’options. Refuser de participer devient alors un acte politique. Une manière de rappeler que le football n’appartient pas seulement à ceux qui en fixent les prix.
À lireNeymar prolonge à Santos et peut croire à la Coupe du MondeSi aucune inflexion n’intervient dans les mois à venir, cette Coupe du monde entrera dans l’histoire pour de mauvaises raisons : elle aura prouvé qu’il est possible de célébrer le football sans ceux qui l’aiment.
