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Vingegaard, Pogacar, Almeida, Pidcock… Les enjeux d’une saison très attendue

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L’année 2024 a été globalement dominée par les performances d’un homme, Tadej Pogacar. Omniprésent du début à la fin, le Slovène sera encore au centre des attentions pour l’année 2025. Mais la concurrence s’organise pour contrarier ses plans. Une saison pleine de courses et d’épreuves qui devrait passionner le plus grand nombre. 

Pogacar va-t-il s’offrir le seul grand tour qui lui résiste ; la vuelta ? 

Après avoir remporté le Giro et le Tour en 2024, tout le monde s’imagine voir Tadej Pogacar repousser ses limites pour tenter sur une seule et unique année le Grand Chelem des victoires sur les trois grands Tours du calendrier. Une idée qui semble faire son chemin, mais qui devrait tout de même se faire au fil des saisons.

En effet, Pogacar n’a pour le moment annoncé que la défense du son maillot jaune en juillet prochain. Reste à savoir si le Giro ou/et la Vuelta sera à son programme. Mais le fait que le Tour d’Espagne ne soit pas encore à son palmarès pourrait être une raison supplémentaire de le voir sur la Vuelta après le Tour. C’est le souhait de son directeur Javien Guillen.

« Nous sommes excités et ravis que Pogacar puisse venir, expliquait-il dans la presse espagnole.  Nous sommes absolument respectueux de la décision qu’il peut prendre, mais il y a une réalité : c’est le seul grand Tour qui lui manque. Quant à Pogacar, nous ne savons pas s’il viendra en 2025, 2026… mais, à mon avis, il y a de grandes chances de le voir à la Vuelta en 2025, même si cela reste plutôt un souhait qu’une réalité. »

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Pogacar encore dans le coup

En 2019, la Vuelta était le premier grand Tour de sa carrière et il avait terminé à la 3ème place (derrière Roglic et Valverde) avec le classement du meilleur jeune et trois succès d’étapes. A l’occasion de sa conférence de presse de reprise, Tadej Pogacar avait laissé sous-entendre qu’il ne ferait pas les trois grands Tours.

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« Je respecte mes coéquipiers. Il y a plusieurs coureurs dans l’équipe UAE qui peuvent gagner un grand Tour. Il n’y a aucune raison d’être avide et de se faire des ennemis dans l’équipe où je me sens chez moi. » De vraies paroles de leader avant de voir la réalité sur la route et les décisions qui pourraient être prises par les patrons de l’équipe.

Joxean Fernandez Matxin a déjà donné une indication lors du stage de reprise en Espagne en décembre. « Ce qui est sûr, c’est qu’il ne fera pas les trois grands Tours l’année prochaine (2025). » Donc on partirait sur le Tour et la Vuelta pour Pogacar ? 

UAE n’a-t-il pas trop de leaders ?

Avec un budget de plus de 60 M€, la formation UAE Team Emirates-XRG est la plus grosse équipe du peloton avec INEOS Grenadiers puis Team Visma Lease a Bike. Et forcément, il suffit de se pencher sur son effectif pour réaliser que les talents ne manquent pas autour de son leader Tadej Pogacar. Certains diraient même trop.

Une véritable Dream Team avec des coureurs capables d’endosser le rôle de numéro 1 à l’image de João Almeida, Juan Ayuso, Brandon McNulty, Jay Vine, Felix Grossschartner, Pavel Sivakov, Adam Yates ou encore les jeunes pépites comme Isaac Del Toro et Pablo Torres. Un cumul qui n’est pas pour faire peur à Joxean Fernandez Matxin, son directeur sportif.

« Le fait de se sentir partie prenante de ce projet, car c’est plus une famille qu’une simple équipe de travail, est quelque chose d’important, expliquait-il dans la presse espagnole en novembre pour analyser la réussite de son équipe. On voit qu’ils vous valorisent… La continuité a été facile. Beaucoup de personnes sur ce projet sont importantes, et j’ai une confiance aveugle en Mauro Gianetti et en lui avec moi. Je ne mettrais pas un 10 pour la saison 2024, puisque le but était de gagner les trois grands Tours et d’établir un record de victoires. Vous ne pouvez jamais donner cette note, car il y a toujours quelque chose à améliorer. »

60 millions € de budget

Avant de rajouter. « L’objectif est d’essayer de maintenir ce que nous avons. Il n’est pas seulement difficile de devenir le meilleur coureur du monde et la meilleure équipe du monde, mais aussi de s’y maintenir. » C’est pour cette raison que les rôles ont déjà été bien définis pour la saison 2025. Tadej Pogacar gardera le plus gros programme avec notamment un gros calendrier avec les Classiques flandriennes (Tour des Flandres) et ardennaises (Flèche, LiègeBastogne-Liège), le Dauphiné et surtout le Tour de France.

Parmi les autres leaders, c’est João Almeida le mieux servi avec des courses d’une semaine (Paris-Nice, Romandie, Suisse) et deux grands Tours (France et Espagne). Sur le Giro, on retrouvera Juan Ayuso, Adam Yates (qui fera aussi le Tour) et Isaac del Toro. Pour Brandon McNulty, Pavel Sivakov, Marc Soler ou encore Jay Vine (Santos Tour Down Under), il faudra encore attendre avoir de connaître leurs rôles respectifs. 

Vingegaard peut-il encore être la référence mondiale ? 

Double vainqueur du Tour en 2022 et 2023, Jonas Vingegaard a effectué son retour sur les routes de la Grande Boucle, mais n’a rien pu faire face à la domination sans partage de Tadej Pogacar. Revenu à temps de sa lourde chute au Tour du Pays basque, le Danois a manqué de temps pour panser ses blessures (côtes, thorax, clavicule) et peaufiner sa préparation physique et contrarier les plans du Slovène.

Malgré son succès au Lioran, le Danois a dû se contenter de la 2ème place. Il sait ce qui lui a manqué pour rivaliser avec Pogacar. Il s’est livré sur la question sur une chaîne danoise.

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« Au fond, il m’en manquait un peu dans tous les domaines, par rapport à ce que je peux faire. » Avant de prendre rendez-vous avec le Tour de France 2025. « J’ai pu lire à certains endroits que je ferai le Giro… alors, il se peut que je fasse le Giro. Nous déciderons plus tard. Je continue de considérer que le Tour est le plus grand événement cycliste. Je pense que je ne compromettrai jamais mes chances de le remporter. » En forme, Vingegaard se sait capable de battre Pogacar. 

La Soudal Quick-Step va-t-elle rentrer dans le rang ? 

L’hiver n’a pas été de tout repos chez Soudal Quick-Step. Avec le départ des coureurs qui ont fait le succès de l’équipe belge ces dernières années (Alaphilippe, Asgreen, Hirt, Masnada, Moscon), mais également de son fondateur et patron, Patrick Lefevere, difficile de savoir si le succès sera toujours au rendez-vous pour la formation belge. Mais avec Remco Evenepoel, Soudal Quick-Step possède déjà un talent hors norme qui pourrait continuer à grandir en 2025 même si le champion olympique a connu un accident qui a contrarié sa préparation d’avant-saison. Il faudra se montrer patient.

Les autres leaders vont devoir s’émanciper à l’image de Mikel Landa, Mauri Vansevenant, Casper Pedersen, Ilan van Wilder ou encore Tim Merlier. Au niveau des renforts, certains connaissent déjà la pression comme Maximilian Schachmann, Ethan Hayer, Dries Van Gestel, Pascal Eenkhoorn et même Valentin Paret-Peintre.

Le jeune William Junior Lecerf devrait aussi franchir un cap, tout comme Paul Magnier, Martin Svrcek et Luke Lamperti. Le nouveau patron Jürgen Foré a bien conscience de l’importance de conserver cet héritage passé de Lefevere.

« Je vais maintenant chercher à diriger cette équipe, en travaillant à assurer son avenir à long terme, avait-il conclu lors de sa présentation. J’ai été impliqué dans le cyclisme à plusieurs postes et dans le cadre de la gestion de l’équipe et je suis convaincu qu’en combinant cela avec mon expérience dans les affaires, cela me permettra de construire une structure qui peut faire progresser Soudal Quick-Step. » 

Ben O’Connor peut il gagner un grand tour ?

Après une année 2024 réussie, Ben O’Connor a terminé en beauté son aventure avec Decathlon AG2R La Mondiale. 4ème du dernier Giro, il avait rêvé de la victoire sur le Tour d’Espagne, mais l’Australien a finalement cédé son maillot rouge à Primoz Roglic à trois jours de la fin et après en avoir été le propriétaire pendant 13 jours.

Son 4ème Top 10 en 10 grands Tours et un premier podium à 28 ans. Avec sa nouvelle formation, Jayco AlUla, Ben O’Connor rêve de succès après avoir intégré le club des vainqueurs d’étapes sur les trois grands Tours. Pour l’aider dans sa quête, il pourra compter sur une équipe d’expérience avec Alessandro De Marchi, Eddie Dunbar, Christopher JuulJensen, Luke Plapp, Mauro Schmid, Filippo Zana, Luka Mezgec sans oublier Michael Matthews. 

Pidcock a t-il fait une erreur en quittant INEOS ?

Cela faisait plusieurs mois que la rumeur faisait état d’un ras-le-bol de Tom Pidcock et d’une envie de quitter INEOS Grenadiers. S’estimant peu aidé pour performer de manière optimale, le Britannique a fait en sorte de voir son contrat qui le liait jusqu’en 2027 être rompu. Désormais, c’est sous le maillot de la formation suisse de Q36.5 Pro Cycling Team qu’il espère s’émanciper et réussir.

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A 25 ans, l’Anglais veut encore croire en son destin de grandeur, mais il va sûrement devoir patienter car, pour le moment, l’équipe suisse n’est pas considérée comme une priorité pour participer aux plus grandes courses du calendrier. Pidcock va devoir attendre les invitations des organisateurs pour courir face aux meilleurs. Mais nul doute que la formation de Douglas Ryder pourrait surprendre avec Pidcock comme leader. 

Gaudu et Martin vont-ils s’entendre chez Groupama-FDJ ? 

L’arrivée de Guillaume Martin devrait permettre à la Groupama-FDJ d’avoir un groupe de coureurs susceptibles d’accompagner les meilleurs. Avec son expérience et son vécu, l’ancien leader de la Cofidis a déjà démontré sa capacité à aider ses coéquipiers quand cela se faisait sentir.

David Gaudu pourrait profiter des qualités de grimpeur de Guillaume Martin pour l’aider dans sa quête de podium, notamment sur le Tour. Martin n’est pas un soliste et il sait aussi jouer la partition de son équipe. Voir Martin, Gaudu, mais aussi Madouas, Grégoire, Küng ou encore Cavagna ensemble devrait suffire à croire aux chances de briller pour la formation tricolore. 

Alaphillipe a-t-il eu raison de choisir Tudor et quitter le World Tour ?

De son propre aveu, Julian Alaphilippe sentait que le moment était venu de tourner la page de la Soudal Quick-Step. A la recherche d’un nouveau défi, il a finalement opté pour l’équipe suisse Tudor Pro Cycling Team. Un choix audacieux qui pourrait l’empêcher d’être sur toutes les grandes épreuves du calendrier. En effet, la formation helvète évolue en Pro Tour et ne pourra pas prétendre à toutes les courses du World Tour.

Tout dépendra des invitations des organisateurs. Même si en 2024, on avait vu l’équipe de Fabian Cancellara être à Paris-Nice, le Tour de Romandie, UAE Tour, le Tour de Pologne et bien évidemment le Tour d’Italie grâce à la présence de Matteo Trentin et Alberto Dainese. La présence de Julian Alaphilippe pourrait-elle lui ouvrir les portes du Tour de France ? Réponse dans les prochains mois, mais on ne jugera de l’opportunité du choix du double champion du monde français qu’à travers ses victoires et sa capacité à briller sur son vélo. 

Qui seront les nouveaux visages de 2025 ?

Il y aura de nouveaux visages à surveiller dans le peloton en 2025. En France, il faudra être attentif à l’éclosion de Paul Seixas chez Decathlon AG2R La Mondiale. A 18 ans, le natif de Lyon ne manque pas de susciter de grands espoirs. Vainqueur du chrono des derniers Mondiaux, en Juniors, il a aussi fini 7ème de la course en ligne.

Auparavant, il avait frappé les esprits avec de nombreuses victoires et un profil complet. Il ne sera pas seul. Chez Decathlon AG2R La Mondiale, il sera accompagné de Léo Bisiaux, 4ème du dernier Tour de l’Avenir et du sprinteur, Noa Isidore. 3ème du Championnat d’Europe sur route Espoirs, Leandre Lozouet s’est engagé avec Arkéa-B&B Hotels, tout comme Louis Rouland.

Groupama-FDJ a promu un jeune de sa Conti comme Brieuc Rolland ou encore Clément Braz Afonso, passé chez CIC U Nantes Atlantique. Du côté de la Cofidis, on pourrait être surpris par Sam Maisonobe, Clément Izquierdo, mais également Valentin Ferron et Paul Ourselin, qui intègrent une équipe World Tour pour la première fois de leurs carrières à 26 et 30 ans !

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Le Monégasque Victor Langellotti devrait aussi surprendre en signant chez INEOS Grenadiers à 29 ans. D’autres jeunes de moins de 23 ans devraient faire parler d’eux à l’image d’Albert Withen Philipsen (Lidl-Trek), Matthew Brennan, Jorgen Nordhagen et Niklas Behrens, le champion du monde de la catégorie Espoirs (Visma Lease a Bike), Oscar Chamberlain (Decathlon AG2R La Mondiale), Pablo Torres (UAE Team Emirates XRG) ou encore Erzen Zak (Bahrain-Victorious).

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