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Moins médiatique que Mbappé, Haaland, Bellingham ou Kane, le Brésilien Vinicius, de seulement 24 ans a pourtant tout d’un grand ; un style de jeu explosif, un palmarès XXL, un tempérament hors norme, un talent évident. A condition qu’il ne le soit pas déjà, que lui manque-t-il pour être considéré comme le meilleur ?
Quand certains, notamment du côté du PSG, mais pas que, courent encore après leur première Ligue des Champions, ou n’en ont accroché qu’une à leur palmarès, lui a déjà soulevé deux coupes aux grandes oreilles en y ajoutant trois titres de champion d’Espagne, une Coupe du Roi et ne cesse, dans son influence sur le jeu du Real, de monter en puissance.
La preuve : élu meilleur espoir de la Ligue des Champions en 2021/2022, il est meilleur joueur cette saison pour une progression évidente. A l’instar de Benzema avec CR7, lui aussi s’est comme libéré de l’ombre du Ballon d’Or 2022, pour franchir un palier et être considéré à juste titre comme le meilleur joueur brésilien du moment. Pour le titre officieux de meilleur joueur du monde, généralement attribué au lauréat du Ballon d’Or, et même si Thierry Henry et Jaime Carragher, sur Sky Sports, estiment « qu’il est déjà le meilleur du monde ! », il faudra certainement encore attendre un peu.
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Vinicius est devenu la star du Real après Benzema
Pour plusieurs raisons. La première remonte à octobre 2020, lors d’un match de Ligue des Champions où le Real a dû concéder le nul sur la pelouse de Mönchengladbach après avoir été mené 0-2 jusqu’à la 87ème minute. Dans les commentaires d’après match, plutôt que d’insister sur la belle remontée madrilène, tous les médias espagnols et européens ont préféré zoomer sur un enregistrement récupéré par l’émission El Chiringuito dans lequel Benzema, parlant à Ferland Mendy, taclait méchamment Vinicius :
« Il fait ce qu’il veut. Frère, joue pas avec ! La vie de ma mère. Il joue contre nous ! » Si le Français, alors au sommet de sa gloire, s’est ensuite excusé, le coup a fait très mal à son jeune coéquipier brésilien qui, à 20 ans, était encore en phase d’intégration dans le groupe de Zidane. Ainsi s’est insinuée une réputation de joueur fantasque et imprévisible, manquant d’intelligence de jeu et de sens du collectif. Bon prince, Vinicius passa l’éponge.
À lireInfos, enjeux et pronostics européens : le PSG partage les points, l’OM gagne, l’OL confirme, Lille se reprendLe deuxième élément qui ne lui permet pas encore de prétendre au Graal n’est pas sportif, mais identitaire. Les insultes et les cris racistes dont il est régulièrement l’objet, ce délit de sale gueule qui l’accompagne encore trop souvent aux quatre coins de l’Europe du foot semblent avoir cristallisé la haine des imbéciles sur sa seule personne. Au point d’en oublier le joueur extraordinaire qu’il est.
Au lieu de lui accorder un supplément d’âme, ce combat qu’il mène désormais contre la bêtise humaine, auquel il a greffé un engagement sans faille en faveur des enfants brésiliens issus des quartiers défavorisés, et qui lui a valu le prix Socrates en 2023, se retourne parfois contre lui sur les réseaux sociaux. Un comble.
« Avec Mbappé, il va devoir élever son niveau de jeu »
Face à cette injustice, mentalement irréprochable, il est toujours resté solide pour réaliser sa meilleure saison en 2021/2022. Champion d’Espagne, d’Europe, le moins de 21 ans le plus décisif d’Europe remporte la Supercoupe d’Espagne, et d’Europe ainsi que la Coupe du monde des clubs…
Pour ne finir que 8ème au classement du Ballon d’Or, loin derrière KB9, devancé par Mané, De Bruyne, Lewandowski, Salah, Mbappé et Courtois… Elu meilleur joueur du Real la saison d’après avec 23 buts et 20 passes décisives, il reste en dehors du top 5 la saison dernière, toujours derrière Messi, Haaland, Mbappé, De Bruyne et Rodri. Est-il sous côté ?
Vinicius doit marquer plus
« Pourtant, avec le ballon, il est incroyable, nous dit Vahid Halilhodzic, l’ancien buteur et coach du PSG. Un des rares joueurs à pouvoir éliminer n’importe quel défenseur sur une touche de balle, un contrôle, un geste technique. Il va vite, il est puissant, adroit, explosif… il n’y a que la finition qui n’est pas à la hauteur de toutes ces qualités qu’on connait chez les Brésiliens. »
À lireEndrick (Real Madrid) à l’OL : la guerre des nerfsAu-delà de toutes autres contingences, c’est certainement là que le bât blesse encore. Car depuis trois ans, il marque en moyenne deux fois moins de buts que Haaland, Mbappé ou Kane et n’en a mis que 3 avec la Seleçao !
« Il va d’ailleurs être intéressant de voir comment son jeu va évoluer avec l’arrivée de Mbappé au Real, poursuit coach Vahid. Avec Benzema, il était encore trop jeune pour rivaliser. Désormais qu’il a plus d’expérience, il va devoir élever encore son niveau de jeu, son efficacité surtout » pour prouver qu’il peut lui aussi exister au milieu des nouveaux galactiques.
