Passant lors de la 3ème étape entre Lorient et Pontivy chez lui peu après le départ, le coureur d’Arkéa Samsic, Warren Barguil, qui réside à Kervignac dans le Morbihan, s’attend à vivre une épreuve riche en émotions avec un Julian Alaphilippe qui devrait casser la baraque.
Quelles sont les ambitions de l’équipe Arkéa Samsic pour ce Tour ?
De jouer les sprints avec Nacer. Ensuite les étapes avec Nairo et moi-même. Pour le général, cela se décidera en fonction de nos jambes.
Rêvez-vous du maillot jaune en Bretagne ?
Bien sûr que j’en rêve ! Le rêve est permis à tout le monde. Ce n’est pas interdit.
La quête du maillot à pois comme en 2017 fait-elle aussi partie de vos objectifs ?
Cela peut faire effectivement partie de mes objectifs. Le Tour sera très ouvert. La première semaine sera bretonne et charnière. La montagne se présentera ensuite. On verra comment je gérerai les choses.
autres fois. Tout le monde le laissait prendre un peu de temps un peu partout. Cela risque d’être un peu différent cette fois. Ses adversaires devraient faire un peu plus gaffe de ne pas trop lui laisser d’avance.
Pour Warren Barguil, la plus grande interrogation est Froome
Quelle est la plus grande interrogation sur ce Tour ?
Elle devrait concerner Chris Froome. On ne sait pas vraiment ce que cela va donner pour lui. Je suis convaincu néanmoins qu’il peut revenir à un très haut niveau.
Tadej Pogacar reste-t-il le grand favori à sa succession ?
C’est vraiment l’année de la confirmation pour lui. Peut-être que le plus dur commence. Ce n’est jamais simple de se retrouver dans cette position.
Un dernier mot sur Nacer qui ne vit pas une situation facile après son récent sprint sur Cholet-Pays de Loire et les incessantes attaques dont il est l’objet sur les réseaux sociaux…
J’ai discuté avec lui. Ce n’est vraiment pas facile. Il y aura toujours des critiques. Mais les réseaux sociaux sont devenus un peu le défouloir de beaucoup de gens. Il ne faut pas avoir peur de le dire : Nacer est victime de racisme et on le soutient totalement dans l’équipe.
Warren Barguil satisfait de son début de saison
Que retirez-vous de votre début de saison ?
C’est un bon début de saison comparativement aux autres années. Au Tour de Provence, j’étais déjà dans le match. Cela a été positif assez tôt. Cela ne m’arrive pas si souvent. Malheureusement, je suis tombé malade le week-end avant Paris-Nice. J’ai eu des crampes d’estomac pendant près d’une semaine. Du coup, je suis passé à côté de mon week-end préféré français (14ème, Ndlr).
Je n’ai pas obtenu le résultat escompté. Cela m’a beaucoup déçu. Pendant l’épreuve, c’était moyen/bien sauf le dernier jour où j’avais de très bonnes sensations (5ème, Ndlr). Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu ce ressenti-là. La course en a décidé autrement avec la chute de Roglic. Car sinon mon échappée aurait pu aller au bout. Cela m’aurait permis aussi de faire une belle remontée au général.
La 3ème étape du Tour entre Lorient et Pontivy passera chez vous. Comment imaginez-vous ce moment ?
Cela me donne des frissons rien que d’en parler (sourire). C’est exceptionnel ! On a déjà eu un départ de Lorient sauf que là on va passer devant chez moi. Sur le pont, on va voir ma maison. C’est un rêve de gosse.
J’allais voir le Tour quand j’étais petit. Passer devant votre maison, au milieu du peloton, vous ne le vivez qu’une fois dans votre vie. Je suis super content. J’espère juste que d’ici là on parlera un peu moins du coronavirus, mais plus de sport et de fête avec du public. Je compte bien que ce soit la fête à côté de chez moi.
« On se met nous-même la pression »
Vous attendez-vous à ressentir ce qu’a vécu Thibaut Pinot l’an dernier quand il est passé sur ses terres ?
Bien entendu. Mes copains ont été très motivés quand ils ont vu le parcours. Ils étaient très contents. Cela va être la fête pour les Bretons pendant quatre jours !
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Les enjeux deviennent-ils encore plus importants quand on court pour une équipe bretonne avec un départ donné de Bretagne ?
Forcément. On se met nous-mêmes la pression sans qu’on nous la mette en fait. On veut réussir notre Tour de France. L’an passé, il a été moyen. Cette année, on va avoir Nacer (Bouhanni) en plus pour les sprints. On a très envie de bien faire.
La Bretagne est-elle LA terre du vélo en France ?
Sans aucun doute. C’est même la plus belle région de France (rires). Par l’engouement, le nombre de ses courses, c’est vraiment une région très populaire qui aime le vélo. La région Rhône-Alpes a également bien déve- loppé les choses.
Quid des Jeux Olympiques ?
Si je ne joue pas le classement général sur le Tour, cela peut présenter un avantage pour les Jeux. Les jambes devraient répondre pour les JO. Cette course est dans un coin de ma tête. Sur les compétitions d’une journée, je suis un coureur qui est capable de performer.
Avec un tracé assez pyrénéen pourraiton assister, sur le Tour, à une surprise aussi spectaculaire que ce qui s’est passé l’an dernier ?
Je le crois. Le tracé est taillé pour Julian Alaphilippe. Je ne dis pas cela pour lui mettre la pression (sourire). Franchement, le voir sur le podium, c’est plus que jouable !
« Ce tour est fait pour Julian »
Ce Tour est plus taillé pour Julian que pour Nairo Quintana ?
Oui je le pense. Il y a énormément de bordures. Cela plaît beaucoup à Julian. Il y a des étapes piégeuses. Cela reste un Tour de France dur. S’il s’est donné cela comme objectif, je ne vois pas pourquoi il ne serait pas sur le podium cette année. La surprise dans ce cas sera moins inattendue que les autres fois. Tout le monde le laissait prendre un peu de temps un peu partout. Cela risque d’être un peu différent cette fois. Ses adversaires devraient faire un peu plus gaffe de ne pas trop lui laisser d’avance.
Quelle est la plus grande interrogation sur ce Tour ?
Elle devrait concerner Chris Froome. On ne sait pas vraiment ce que cela va donner pour lui. Je suis convaincu néanmoins qu’il peut revenir à un très haut niveau.
Tadej Pogacar reste-t-il le grand favori à sa succession ?
C’est vraiment l’année de la confirmation pour lui. Peut-être que le plus dur commen- ce. Ce n’est jamais simple de se retrouver dans cette position.
Un dernier mot sur Nacer qui ne vit pas une situation facile après son récent sprint sur Cholet-Pays de Loire et les incessantes attaques dont il est l’objet sur les réseaux sociaux…
J’ai discuté avec lui. Ce n’est vraiment pas facile. On est toujours soumis aux critiques. Mais les réseaux sociaux sont devenus un peu le défouloir de beaucoup de gens. Il ne faut pas avoir peur de le dire : Nacer est vic- time de racisme et on le soutient totalement dans l’équipe.