RENNES – NANTES (20h45)
Entre 2004 et 2008, le nouveau milieu du Stade Rennais Enzo Le Fée n’a pas trainé à se faire remarquer du côté de la Vigilante de Keryado, club de quartier de Lorient, avant d’être enrôlé, à 8 ans, par le centre de formation des Merlus.
Il n’avait que 3 ans et demi lorsqu’il a touché pour la première fois un ballon, 6 ans quand il a pris sa première licence à la Vigilante de Keryado, pour débuter en plateaux, et être déjà surclassé tellement son aisance balle aux pieds lui permettait de rivaliser avec plus grand que lui. « Lorsqu’on l’a vu arriver, on s’est dit : là, on a affaire à un animal pas comme les autres (rires) ! »
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Président du club morbihannais, Jean-Paul Amalir n’en revient toujours pas. « Tous les ans, il était surclassé et passait des paliers avec une telle facilité qu’arrivé en U11, on s’est dit qu’il valait mieux pour son épanouissement qu’il rejoigne le FC Lorient. »
Pendant quatre ans, sous la responsabilité de Franck Le Montagner, responsable de l’école de foot, Enzo brûle les étapes : « On ne pouvait pas le laisser en U6-U7, il y avait trop d’écart, nous dit Franck. A 8 ans, il était avec les U10-U11 et a dû compenser son déficit physique dans l’impact en trouvant des techniques d’évitement. C’est là qu’il a travaillé ses prises de balle et c’est aussi pour ça qu’il est capable aujourd’hui d’orienter son ballon sur 360° sans aucun problème et avec autant de facilité ».
Surclassé chez les U10-U11 à 8 ans
Alors qu’habituellement, un joueur aussi jeune qui a autant d’avance a tendance à garder le ballon, à faire les différences tout seul, lui ne cesse de se mettre au service du collectif. « Il jouait entre les lignes » lance, admiratif, son ancien éducateur. Et c’est pour cette raison que lorsqu’il est arrivé à Lorient, alors que le club ne fonctionnait pas sur le modèle du surclassement, même pour les plus doués, il a fait exception pour Enzo :
« A la base, ils voulaient le remettre en U10 mais, six mois après, il était en U12 avec la génération 97 en raison de la qualité de ses prises de balle, de la maturité de son jeu, exceptionnelle à son âge, et de sa façon de faire participer les autres. »
« J’aurais voulu le garder un an de plus »
Tellement tourné vers le collectif, le risque était nul de le voir se perdre dans une quête de performance individuelle. En ce sens, il ne pouvait pas espérer mieux que de rejoindre les Merlus, dont il était si proche géographiquement et philosophiquement.
Même si Franck Le Montagner, du bout des lèvres, ose un petit bémol : « J’aurais voulu le garder un an de plus parce que je trouvais que sa qualité de dribble n’était pas extraordinaire. Il a beaucoup travaillé et progressé depuis. » Et il a chaque fois franchi les paliers avec la même approche ainsi décrite par le technicien breton : « Chaque fois, il lui a fallu un temps d’adaptation de quatre ou cinq matches. Par exemple, pour se mettre au rythme physique de la L2, il a dû faire un gros boulot sur lui et être patient. Je pense donc qu’il va avoir aussi besoin d’un temps d’adaptation pour se faire au jeu du Stade Rennais qui est différent de celui de Lorient. J’espère qu’on lui laissera le temps. »