S’il est né à Liège en Belgique, le latéral rennais Adrien Truffert (20 ans) a bien été formé en France à l’ES Jouy Saint-Prest. En Eure-et-Loir, le joyau, appelé pour la première fois en équipe de France en septembre pour les matches contre l’Autriche et le Danemark (il a eu droit à 27 minutes contre les Danois), est parti depuis plusieurs années, mais on continue à travailler pour trouver le nouveau Truffert.
Adrien Truffert se souviendra longtemps de ce lundi 19 septembre, les dirigeants de l’ES Jouy Saint-Prest aussi. Ce jour-là, Didier Deschamps a convoqué le jeune rennais pour remplacer Lucas Digne blessé. A des centaines de kilomètres de Clairefontaine, à Saint-Prest près de Chartres dans les bureaux du club de l’ES Jouy Saint-Prest on pouvait se montrer fier de l’ancien enfant du club. Arrivé par l’intermédiaire de son papa Christophe au club en U10, il a d’emblée impressionné ses formateurs au poste de latéral, mais aussi de milieu de terrain :
« C’est une famille de footballeurs. Son père l’a mis ici, il a également un petit frère qui a directement commencé à Chartres, il n’est pas passé par notre club et qui est aujourd’hui en U19 au Stade Rennais, c’est aussi un excellent joueur. Son grand-père a aussi joué au foot. D’emblée, on a vu qu’Adrien avait un truc en plus. C’était un petit gabarit, mais avec une sacrée vision du jeu, des gestes techniques qui nous ont rapidement montré qu’on ne pourrait pas le garder. Il est arrivé en 2007 et en 2010 il est parti à Chartres le grand club du coin puis il a été logiquement repéré par le Stade Rennais (en 2015, Ndlr) » explique Frédéric Gonzalez le président du club.
« Un petit gabarit, avec une sacrée vision de jeu »
L’ES Jouy Saint-Prest est un club familial de deux petites villes de 2000 habitants qui ne sont distantes que de 6 km, un club qui donne sa priorité à la formation et dont l’équipe senior évolue en 3ème division départementale. « Nous essayons d’évoluer de saison en saison. L’objectif est d’atteindre la Régionale dans les 3, 4 ans. Nous travaillons bien, sans moyens exceptionnels mais, le plus important, c’est d’avoir des idées. Nous sommes également un club formateur qui essaie de fidéliser ses jeunes, mais c’est difficile car il n’y a pas de grandes universités aux alentours et les jeunes doivent s’exiler vers Tours ou Orléans pour continuer leurs études. C’est très difficile de garder les jeunes joueurs, c’est bien dommage car en équipe de jeunes on a de bons résultats mais, quand la moitié de l’équipe vous quitte la saison d’après, il est difficile de travailler dans la continuité. C’est un peu le lot des petits clubs, perdre ses meilleurs éléments mais après quand on les voit réussir au niveau supérieur on ressent un grand sentiment de fierté. »
Le club compte 200 licenciés qui vont des catégories U7 aux séniors. Au-delà de la formation, les dirigeants essaient également de développer le football féminin. Ils accueillent de plus en plus de jeunes filles et le succès d’Adrien Truffert, seul joueur du club à évoluer aujourd’hui au haut niveau, est un boost inconstestable pour le club. Il est un exemple pour tous les jeunes d’autant plus qu’il vient régulièrement au club car il n’a jamais oublié d’où il venait, il est très accessible :
« La dernière fois qu’on l’a vu, c’était fin juin, il est venu avec toute sa famille à la fête du club. Il ne rate pas une occasion pour venir nous voir quand son emploi du temps le permet. C’est un plus pour nous, les jeunes s’identifient à lui. A chaque fois qu’il vient, c’est une grande fête pour notre petit club. Cet appel en équipe de France va augmenter sa popularité et cela nous sera bénéfique bien évidemment. »
Truffert a franchi un cap en popularité
« On a aussi un ancien joueur au centre de formation de Monaco, mais le plus connu reste Adrien bien sûr. Au-delà de ses résultats sportifs, nous sommes fiers des valeurs qu’il véhicule en dehors du terrain, il est poli, calme, très bien élevé. Son succès rejaillit bien sûr sur notre club, les jeunes veulent venir dans l’ancien club d’Adrien Truffert. Il était déjà populaire ici en disputant des matches de L1 ou de Coupe d’Europe avec Rennes et en étant en Espoirs mais là avec les A c’est un palier supplémentaire qu’il a franchi en terme de popularité. »
En attendant la prochaine visite du latéral rennais qui amènera peut-être avec lui un maillot de l’équipe de France pour l’offrir au club, les dirigeants et les éducateurs continuent leur travail auprès des jeunes, ils trouveront ou formeront peut-être un jour un nouvel Adrien Truffert.