mardi 3 décembre 2024

Affaire PSG – Basaksehir : le tribunal médiatique plus fort que la justice ?

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Dès mardi soir, le tribunal médiatique avait jugé et condamné le 4ème arbitre de PSG-Basaksehir, accusé d’avoir tenu des propos racistes. Pourtant, l’enquête de l’UEFA n’avait pas encore commencé et peine à avancer…

Un peu moins de 72 heures après ce qui restera incontestablement l’événement de l’année dans le monde du football, l’UEFA poursuit ses investigations dans l’affaire qui avait amené les joueurs de PSG – Basaksehir à quitter le terrain.

A l’origine : des propos racistes que le 4ème arbitre de la rencontre aurait tenu en utilisant le mot « negru » (noir en Roumain) pour désigner Achile Webo, adjoint d’Okan Buruk sanctionné d’une expulsion, à la 13ème minute de jeu. 

Si la réaction des joueurs de Basaskehir comme ceux du PSG restera autant exemplaire qu’historique, peut-on en dire autant de la part des médias ? 

On ne sait rien mais on dit tout…

Sans ne rien savoir, puisqu’aucune image, aucun son, n’était assez clair pour permettre de retranscrire précisément ce qui venait de se passer sur le bord du terrain, les journalistes qui suivaient la rencontre, rejoints rapidement par des dizaines d’autres aux quatre coins de l’Europe, ont analysé, décortiqué et surtout, jugé, les propos d’un officiel de l’UEFA. 

Certes, l’attitude assurée tout en restant très calme, des joueurs, et en particulier de Demba Ba, le franco sénégalais de Basaksehir, remplaçant au coup d’envoi, laisse penser qu’il sait passé quelque chose de grave. 

Il n’en fallait pas plus aux médias pour faire du 4ème arbitre le raciste de base. Il était jeté à la vindicte populaire avant même toute forme de procès. 

Des charges accablantes mais pas encore de vraies preuves

Les charges sont accablantes, il faut bien le reconnaître. Mais depuis l’ouverture de l’enquête de l’UEFA ont lit et on entend tout et n’importe quoi. « L’auteur des propos racistes, c’est plutôt le juge de touche »ou encore « le banc de Basaksehir a commencé en premier en traitant les quatre arbitres (ndlr : de nationalité roumaine) de gitans ». Plusieurs jours après les faits, le contexte pas plus que les faits précis n’ont été prouvés.

Pourtant, si on devait s’en tenir aux informations délivrées en direct par certains médias, expliquant que le 4ème arbitre avait reconnu avoir dit « negru » car cela voulait dire « noir » dans son pays, il n’y a pas l’ombre d’un doute. Bien sûr, l’excuse de l’officiel (si elle est avérée) ne tient pas : on ne désigne pas un homme ou une femme par sa couleur de peau. 

Le président de Basaksehir frise l’indécence

Pour notre part, nous ne dédouanons bien sûr surtout pas la personne qui aurait tenu des propos racistes et espérons que cet honteux incident (quelques soient les conditions) puisse faire avancer la lutte contre le racisme dans les stades et dans la société en général, mais nous préférons attendre la fin de l’enquête pour condamner le 4ème arbitre à la peine suprême. 

On trouve même légèrement déplacé que le président du club turc, neveu par alliance et homme de confiance de Recep Tayyip Erdogan (le club est d’ailleurs surnommé « Erdoganspor » en Turquie), président à l’image pas très lisse de la Turquie, réclame que l’officiel soit radié à vie par l’UEFA sans même attendre le verdict de l’enquête. 

1 COMMENTAIRE

  1. Bonjour,

    SI : “on ne désigne pas un homme ou une femme par sa couleur de peau”. Expliquez moi tout ces articles de presse alors :

    Tour de France: Froome, le « Kenyan blanc » se rapproche des plus grands

    Sur les traces de Julien Wanders, le “Kényan blanc”

    Eminem, le rappeur blanc qui fait tache

    « Luka Doncic est le meilleur joueur blanc de l’histoire »

    Christophe Lemaître, premier sprinteur blanc sous les 10 secondes

    Et je passe les sorciers blancs et autres gringos…

    Je ne vous cite que des exemple blanc, parce que d’après monsieur Demba Ba : « when mentioning a white guy, you never say « this white guy », you say « this guy »

    Les joueurs ont joué le rôle de victimes, d’avocat, de juge et de bourreau, le tout devant une presse mondiale très complaisante. Personnellement j’attendrai la décision de justice pour savoir quels sont les faits sanctionnables, qui est la victime et qui est le coupable.

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