vendredi 29 mars 2024

Agent véreux, mafia, exploitation… Le cauchemar grec d’Antoine Lemarié

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Tous les chemins mènent au monde professionnel. C’est ce que pensait Antoine Lemarié, prédestiné à devenir journaliste, avant de courir derrière ses rêves, à Singapour, en Australie et en Finlande, puis de connaître l’enfer en Grèce. Ce n’est pas un cas isolé dans le monde du football.

Originaire de Thiais dans le val de Marne, Antoine Lemarié a pas mal bourlingué pour assouvir sa passion et pratiquer le football à un niveau professionnel. Le jeune milieu de terrain, promis au métier de journaliste, décide de changer ses plans après avoir rencontré un ancien international singapourien.

Il commence par passer des essais à Singapour pendant 3 mois. Des essais qui se solderont par des échecs. Une connaissance lui conseille alors l’Australie pour lancer sa carrière. Après quelques difficultés, le joueur décroche un contrat pro à Forrestfield, en deuxième division australienne. Puis Antoine enchaine par Farsley en Angleterre, en 6ème division. Vient ensuite la quatrième division finlandaise, avec le Fc Espoo. Intéressé par son profil, le club JJK Jyväskylä le contacte par la suite. Prêté par JJK Jyväskylä lors de la saison 2021-2022, il est prêté au FC Vaajakoski ou il signe libre en fin de saison.

Un seul repas par jour, des hommes de main pour empêcher toute rébellion…

À la fin de son contrat, il estcontacté par l’agent Simo Fokom, qui se présente comme “conseiller sportif”, mais qui ne possède pas de licence pour exercer le métier.

Antoine Lemarié n’utilise pas d’agents sportifs pour se trouver des clubs et préfère les démarcher lui-même. Cependant, les conditions proposées pour jouer en troisième division grecque étaient tentantes pour le footballeur : soleil et 1000 € par mois, billet d’avion payé, logement et nourriture fournis.

Séduit, il signe le 16 janvier au Paniliakos, club de troisième division grecque (dans la ville de Pyrgos, au sud-ouest), un championnat ayant le statut professionnel. Mais une fois sur place, le désenchantement a été total. L’appartement était insalubre, il n’y avait qu’un seul repas par jour fourni, dans un restaurant partenaire du club et il était impossible de cuisiner chez soi.

Le Français a également subi des intimidations de la part du président et de ses hommes de main lorsqu’il a voulu partir. Tout avait mal commencé, dès la signature du contrat, repoussée jusqu’à la veille du premier match, pour économiser sur le salaire qui lui sera versé. Un enfer qui a pris fin lorsque le joueur a réussi à rentrer en France. Malheureusement, cette situation touche de nombreux joueurs dans le monde.

Arabie Saoudite, Roumanie, Chine, Grèce… Ces pays épinglés par la FIFPRO

La FIFPRO a publié un guide des pays déconseillés pour pratiquer le métier de footballeur professionnel, le 5 juillet 2022. La Grèce figure parmi les nombreux pays pointés du doigt. Ce rapport déclare que «Les clubs ferment fréquemment sans honorer leurs dettes. Depuis deux ans, la Grèce est le pays qui compte le plus grand nombre de joueurs cherchant à obtenir une partie de leurs salaires impayés auprès du Fonds de protection des joueurs de la FIFA.»

D’autres pays sont également épinglés dans ce rapport, tels que la Turquie, l’Arabie Saoudite, la Roumanie et la Chine. Des pays  principalement signalés pour des retards de salaire, mais pas,que. Certains clubs vont même jusqu’à confisquer les passeports des joueurs pour les empêcher de quitter le territoire. A l’image du Franco-algérien Zahir Belounis, qui a publié « Dans les griffes du Qatar », en 2015, pour témoigner de sa  mésaventure dans le pays du Golf.

Killian Ravon.

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