Du CC Etupes, où Marc Madiot est allé le chercher en 2017, à l’UAE Emirates, où il vient de signer pour les deux prochaines années, Alexys Brunel a effectué toute sa formation dans le giron de Groupama-FDJ. Si ces quatre années de stagiaire ne lui ont pas permis de percer dans son club formateur, elles l’ont propulsé dans une autre dimension.
Pourquoi n’avez-vous pas poursuivi votre carrière là où elle a commencé, chez Groupama ?
En fait, ils m’ont annoncé qu’ils ne souhaitaient pas me garder le jour où je voulais leur dire que je ne voulais pas rester… Parce que je ne sentais pas assez de confiance de la part du staff, je ne me sentais plus très bien au sein de cette équipe. J’avais surtout besoin de découvrir autre chose, envie de vivre de nouvelles expériences, une nouvelle culture. Et c’est pour ça que je voulais partir à l’étranger. Mon agent aussi m’a dit que ça me ferait du bien, que j’avais le caractère pour ça.
Longtemps, les coureurs français ont été réticents à quitter la France. Pourquoi est-ce de moins en moins le cas aujourd’hui ?
Parce que ceux qui partent obtiennent de bons résultats, à l’instar d’Alaphilippe, Sénéchal, Cavagna, Bardet… Ce sont des bons et surtout des mecs capables de faire les efforts nécessaires pour s’ouvrir à d’autres méthodes, d’autres modes de fonctionnement. Ils ont la mentalité pour, je pense l’avoir aussi.
Vous n’allez pas dans n’importe quelle équipe, l’une des meilleures au monde !
J’ai vraiment hâte d’y être, de courir, de découvrir mon nouvel environnement, des coéquipiers que j’ai souvent croisés depuis les juniors. J’y vais sans pression, avec beaucoup de curiosité et d’envie, persuadé que j’ai fait le bon choix. Je ressens une petite appréhension, mais très positive.
Que pensez-vous découvrir chez UAE Emirates ?
Une autre façon de voir le vélo, de travailler, de m’entraîner, de courir aussi. Je m’y vois déjà ! Jesuis prêt à faire ce qu’on me demande, curieux et excité à la fois de voir le rôle qu’on va m’attribuer pour aider les leaders tout en saisissant toutes les opportunités, en dehors des chronos.
Vous n’avez encore jamais participé à un grand Tour ou à une Classique, vous y allez aussi pour ça ?
Oui, bien sûr. Je regrette d’ailleurs de ne pas avoir davantage d’expérience des grandes courses alors qu’à mon âge Pogacar, Hirschi, McNulty ou Pidcock ont déjà beaucoup gagné. J’aurais aimé arriver avec davantage de bagages…
Est-ce pour cette raison que vous n’avez pas pu suivre le rythme des coureurs avec lesquels vous rivalisiez chez les juniors et que vous allez retrouver chez UAE ?
Je n’ai pas évolué aussi. Peut-être qu’on m’a fait passer trop tard pro, j’aurais peut-être pu gagner deux ans. Mais sans certitude car peut-être aurais-je été trop tendre. J’aurai explosé… et on ne parlerait pas de mon départ pour UAE aujourd’hui. Chacun a sa propre évolution, un chemin spécifique à tracer.
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