Contrainte à l’abandon contre la Chinoise Zheng Qinwen, la Française est sortie sous quelques sifflets. Et n’a pas apprécié.
Après l’élimination de la belle surprise Léolia Jeanjean par Irina Begu (6/1, 6/4), on attendait beaucoup d’Alizé Cornet. Opposée à Zheng (19 ans, 74ème WTA) au 3ème tour, ce devait être un moment de joie pour la Niçoise. Il a viré au cauchemar pour cette joueuse qui disputait son 18ème Roland-Garros. Largement menée sur le Central, elle a abandonné au cours du deuxième set (6/0, 3/0).
« C’était un pari risqué, mais j’ai voulu tenter le coup »
Les deux cuisses strappées au moment de poser le pied sur le court Philippe-Chatrier, la droitière de 32 ans savait l’issue presque inéluctable : « Cette douleur était là à l’échauffement. Je ne pouvais pas me déplacer sur le court, je le savais déjà avant de rentrer. Après j’ai essayé, parce que c’est dans ma nature, de tenter ma chance jusqu’au bout. Mais peut-être que j’aurais dû ne pas rentrer sur le court et ne pas prendre le risque d’aggraver. J’ai quand même une déchirure assez importante à l’adducteur. C’était un pari risqué, mais j’ai voulu tenter le coup. Après, mon adversaire ne m’a vraiment pas laissé respirer non plus. C’est aussi en grande partie à cause d’elle que je perdais 6/0 3/0 et pas uniquement qu’à cause de la blessure. Mais la douleur, à un moment donné, cela ne fait plus trop de sens de continuer ».
Terriblement diminuée Cornet a tout essayé : interruptions de certaines courses, appel au kiné. En vain. La Française a finalement baissé pavillon après neuf jeux perdus. Quelques sifflets ont alors accompagné sa sortie prématurée.Très touchée au bord des larmes, la joueuse a confié en conférence de presse : « Cela m’a fait presque plus mal que la blessure en elle-même. Après, il ne faut pas généraliser, c’est peut-être une poignée de personnes dans le stade. Cela peut être 20, 30 ou 40 personnes qui font du bruit. Cela ne veut rien dire mais, franchement, c’est abusé. Quand on voit ce que je donne sur le terrain depuis toutes ces années, à quel point cela me tient à cœur…
Cela aurait été beaucoup plus facile pour moi de ne pas rentrer sur le court, de ne pas me rendre vulnérable avec cette blessure. J’étais fidèle à ce que je suis. Oui, cela fait chier parce que c’est injuste. Cela fait de la peine mais, encore une fois, la plupart des gens sont peut-être tristes pour moi et comprennent ce qui arrive. Cependant cette poignée de crétins, cela fait mal au coeur ».
« Je ne sais pas si je serais à Roland Garros l’annnée prochaine »
D’autant que Cornet avait envisagé de ne pas se présenter sur le court ce matin. Rendez-vous l’an prochain donc ? : « Je ne sais pas, a répondu l’intéressée. Comme ça, à chaud, je ne sais pas. C’est triste de terminer ainsi. En plus ce qui me fait halluciner, c’est qu’il y a des gens qui ont osé me huer sur le court quand j’abandonne. Alors qu’on sait que je suis assez résistante à la douleur. Si j’abandonne, ce n’est pas de gaïeté de cœur. Le public français m’étonne, mais pas toujours dans le bon sens ».
Une réaction sans doute à chaud liée à son avenir et à une déception légitime de sa part.Cependant à très court terme, la Niçoise va devoir passer des examens mais estime qu’elle « en a pour 2 à 3 semaines facile » d’indisponibilité. Elle reste cette battante avec laquelle il faut compter. Cependant à l’instant T, il n’y a plus de Françaises dans le tableau de Roland-Garros.