Une première participation au Tour de France, et même à un grand Tour, traduit le travail de longue haleine mené par la formation belge Alpecin-Fenix du phénomène Mathieu Van der Poel.
À l’intersaison, Alpecin-Fenix a beaucoup gagné en attractivité en recrutant notamment Silvan Dillier (AG2R Citroën), Jasper Philipsen (UAE-Team Emirates), Laurens de Vreese (Astana) ou Xandro Meurisse (Intermarché-Wanty). De quoi ne plus rimer seulement ou presque avec Mathieu Van der Poel. Le directeur sportif Christoph Roodhooft s’en félicite : « Mathieu est bien évidemment notre atout majeur. Sa présence optimise la qualité des autres. Alors certes il y a Mathieu, mais notre grande unité est surtout à louer ».
Première au classement UCI Europe en 2020, la formation belge a beaucoup évolué depuis trois ans :
« Avec mon frère (Philip, manager général, Ndlr), on a commencé ensemble en 2009. On a débuté par le cyclo-cross à l’image de ce que faisait Mathieu. Cela fait maintenant deux saisons qu’on évolue au niveau Continentale. Cela nous a ouvert davantage de possibilités sur les grandes courses ».
Et Christoph Roodhooft de définir les objectifs à court terme : « On va chercher à remporter rapidement un des gros Monuments. Milan-San Remo nous a échappé (Van der Poel a fini 5ème, Ndlr), mais on espère bientôt une vicToire sur Paris-Roubaix… Avec Mathieu, on rêve aussi de médaille sur les Jeux Olympiques. Quant au Tour de France, on verra comment cela se passera… Il y aura peut-être quelque chose à aller chercher en première semaine… Pensons déjà à essayer de gagner une étape. On serait déjà contents ».
Alpecin-Fenix manque de budget
Si une place au général n’est pas recherchée, à quand une promotion en World Tour ? « Ce n’est pas du tout un objectif. En tout cas, pas pour l’instant. On nous a déjà proposé une licence pour le World Tour (par CCC). Mais, pour le moment, nous ne sommes pas vraiment intéressés. On est déjà acceptés un peu partout. Mais on n’a pas d’obligations non plus. On ne veut pas figurer en World Tour pour simplement dire qu’on est en World Tour. On n’a pas encore le budget suffisant et pour y évoluer en force. Je ne peux le dévoiler, mais c’est moins de 10 millions ».
Dans ces conditions, comment espérer garder le prodige Mathieu Van der Poel encore longtemps ?
« Il est encore sous contrat jusqu’en 2023. Mathieu est chez nous depuis une dizaine d’années. Il ne partira pas sans nous le dire (rires). Il est très sollicité, évidemment, mais je pense vraiment aussi qu’il n’est pas très intéressé pour le moment. Une course comme parisroubaix le motive par exemple au plus haut point. Ce n’est pas de la langue de bois. On sent qu’il est vraiment heureux avec nous ».
Dans le sillage du champion néerlandais, Alpecin-Fenix a beaucoup progressé et ne compte pas baisser de régime et se rater pour son premier grand tour.