Question surnom, le petit phénomène lyonnais, Amine Gouiri, qui a signé à l’OGC Nice cet été, a eu plusieurs périodes. De « mini Benzema », son idole de jeunesse, au « tank » ou à « la fuite », il a eu le droit à tout, jusqu’à se faire appeler « Minax le gourmand » lors de ses années au centre de formation à Tola Vologe.
Né à Bourgoin-Jallieu il y a un peu plus de vingt ans, longtemps résidant à Villeurbanne, puis à l’Isle Albeau, en Isère, au plus fort de l’emprise lyonnaise sur le foot français, Amine Gouiri ne pouvait pas passer à côté de l’OL… dont il a intégré le centre de formation à l’âge de 13 ans. Quatrième enfant d’une fratrie de cinq, c’est au cœur d’une vraie famille de footeux qu’il a grandi, avec, sans cesse, les Gones en tête, et rapidement la perspective de suivre le chemin des Ben Arfa, Benzema, Lacazette, Martial, Fékir… Tous ceux qui perpétuaient la qualité de la formation de l’ancienne capitale des Gaules.
Surclassé dans toutes les catégories de jeunes, ses surnoms épousent la réalité du moment. Lorsque sa croissance l’amène à avoir un crâne un peu plus grand que la moyenne, ses potes l’appellent affectueusement “grosse tête”. Il eut aussi une période particulière où il n’arrêtait pas de boire, de l’eau, des boissons sucrées, tout ce qui lui passait sous le nez… et lui ont valu de se faire appeler “la fuite”, surtout dans sa famille.
LE TANK, LE TUEUR, LA FUITE, GROSSE TÊTE…
Au centre de formation, il aura passé ses années d’adolescence sous une étrange identité : “Minax, le gourmand” pour le diminutif d’Amine et sa capacité à s’écarter des règles diététiques que les éducateurs du centre tentaient de lui inculquer. C’est d’ailleurs lorsqu’il prit enfin soin de son alimentation, après une grosse blessure à un genou (rupture des ligaments croisés en août 2018) qui l’obligea à plus de rigueur et de professionnalisme pour revenir le plus vite possible, qu’il franchit un palier et sortit plus fort de son ingrate rééducation.
Gouiri, qu’on appelait aussi le “tank” ou le “tueur” parce qu’il était obsédé par le but, et ne supportait pas que quelqu’un vienne lui en barrer le chemin, a du en baver pour apprendre et gagner ses galons de professionnel. Conscient que le gamin avait mûri, qu’il était sur la bonne voie, l’OL lui faisait alors signer en pleine convalescence une prolongation de contrat jusqu’en 2022. Et “Minax le gourmand” de reprendre le cours de sa carrière en avril 2019 plus fort et déterminé que jamais, plus aguerri aussi aux aléas d’un sport qu’il appréhende différemment, avec l’objectif de “suivre la trajectoire de Benzema. On me compare souvent à lui, à moi de l’imiter,” disait-il sur le site de la FFF en marge de l’Euro U17 en 2017.
Oublié par Sylvinho, peu utilisé par Garcia la saison passée, il n’allait pas suivre longtemps l’exemple du Madrilène en s’impatientant pour rejoindre l’OGC Nice et marquer la première journée de championnat de son empreinte. Face à Lens, son premier doublé en L1 (2-1) était une promesse autant qu’une pression supplémentaire qu’il allait devoir apprendre à gérer. Toujours à la poursuite de son rêve de gosse, Karim Benzema, et peut-être d’un nouveau surnom ?