Non retenu pour la dernière Coupe du monde, le meneur de Gran Canaria (92 sélections) est motivé comme jamais pour ses deuxièmes JO. En espérant en être.
Quel sera le rôle des lignes arrières aux JO ?
Vincent (Collet) nous a dit qu’il voulait remettre la défense en avant. C’est nous qui devons remettre la pression, amener de l’énergie. Il faut être focus sur la défense, mais également avoir plus de jeu rapide. Ce sont les éléments sur lesquels Vincent a insisté depuis le début du stage. Il y aura des systèmes et beaucoup d’autres choses à mettre en place.
Il y a beaucoup de meneurs dans le groupe. Vous sentez-vous en concurrence, sous pression ?
A chaque sélection, je me sens menacé. Je suis prêt quoi qu’il arrive à gagner ma place. Rien n’est garanti. Cette année, encore plus car on a énormément d’arrières. On a des profils différents, on peut apporter différentes choses à l’équipe. La décision finale reviendra au sélectionneur.
Cette compétition est celle à ne pas louper dans une carrière !
Clairement. Moi je viens de la région parisienne, c’est quelque chose d’important. J’essaie de contrôler ces émotions.
Etre pris ou non, se prépare-t-on aux deux hypothèses dans sa tête ?
Je suis focus sur la préparation. J’ai eu la chance de me préparer avant contrairement à d’autres gars. Par rapport à l’année dernière, j’ai la chance d’être sur place, de pouvoir me battre et gagner ma place. Si je ne suis pas pris, il n’y aura pas de regrets même s’il y aura une pointe de déception.
Vincent Collet veut mettre en place une équipe très défensive. Cette tactique est-elle en adéquation avec votre style de jeu ?
Ce sont encore des choses que l’on prépare. D’autres joueurs amènent des choses différentes, peut-être moins du côté défensif. Il y a vraiment beaucoup de joueurs différents, de styles différents. C’est très intéressant.
« Tous mes adversaires, j’ai réussi à leur poser des problèmes »
Comment crée-t-on une identité défensive en moins d’un mois ?
Il faut insister sur le système défensif que l’on met collectivement et ensuite sur les qualités que l’on a. Je pense qu’on a des qualités supérieures à la moyenne, en Europe en tout cas. Il faut qu’on arrive à en profiter.
La cohésion a-t-elle manqué lors de la Coupe du monde ?
On ne se côtoie pas toute l’année. Mais on a le même but. Il faut qu’on arrive à penser et agir en conséquence par rapport à cela. Il faut que tout le monde se mette en tête qu’on aille le plus loin possible dans cette compétition. Il faut mettre les égos de côté. On se connaît tous, on s’aime tous (sic). C’est dans ces moments-là qu’on crée une vraie cohésion comme ce que l’on a pu avoir à Tokyo ou au championnat du monde.
Qu’est-ce que ça fait de jouer avec Victor Wembanyama ?
Ce n’est pas une surprise, son évolution est incroyable. On sait que ça va être une grosse force pour nous. On sait qu’il va être la pierre angulaire de l’équipe. Tout le monde en a conscience. On va essayer de l’utiliser contre les adversaires. On a la chance que Victor (Wembanyama) soit un joueur très intelligent, très altruiste. On va en profiter pour mettre en valeur d’autres joueurs. Pour son âge, c’est incroyable la façon dont il pense, dont il agit. Il a le recul pour profiter de cette influence des médias.
Est-il important de créer une bulle autour de l’équipe de France ?
Il y aura beaucoup de mouvement autour de lui (Victor Wembanyama) et de Rudy (Gobert). Le fait qu’on soit à l’INSEP, on pourra se focus uniquement sur nous. Il n’y aura pas de parasite pour perturber la préparation.
Vous sentez-vous prêt à défendre sur de grands gabarits ?
Moi, on m’a toujours reproché cela. Et bizarrement, je n’ai jamais eu de problème. C’est un argument que j’entends. J’ai toujours essayé de faire attention à cela. Tous mes adversaires, j’ai réussi à leur poser des problèmes.
Propos recueillis par Yohan Mouchon