dimanche 3 novembre 2024

Antoine Kombouaré : itinéraire d’un entraîneur pas toujours gâté

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En février 2021, Antoine Kombouaré avait prévenu : il était venu à Nantes pour prendre une « revanche personnelle ». Sur son expérience traumatisante à Toulouse, mais pas seulement…

Le 11 février 2021, quand Antoine Kombouaré revient au centre d’entraînement de la Jonelière, 21 ans après l’avoir quitté en tant que joueur pour signer au PSG, le FC Nantes occupe la 18ème place.

A cette époque, sa crédibilité en tant qu’entraîneur est largement entamée. Après avoir bien commencé sa carrière, qui l’a amené sur le banc du PSG (d’où il est débarqué de façon incompréhensible en décembre 2011, alors que le club était en tête), le Kanak va enchainer avec des expériences compliquées. Parfois même traumatisantes.

Un exil forcé en Arabie Saoudite

Il décide d’abord de s’exiler en Arabie Saoudite, faute de propositions intéressantes (il entraînera Al-Hital, d’où il sera limogé en janvier 2012, alors que le club est deuxième), avant de revenir en France pour s’installer sur le banc du RC Lens, alors en Ligue 2.

Tout commence bien, avec une montée en Ligue 1 dès la première année, mais tout va vite se compliquer. Les atermoiements de la direction (sous la présidence de Mammadov) vont ramener le club, en proie à des problèmes financiers,  en Ligue 2 et pousser Kombouaré au départ, la mort dans l’âme.

C’est à Guingamp, qui reste sur six saisons sous la coupe de Jocelyn Gourvennec (avec une Coupe de France remportée en 2014, et une saison européenne dans la foulée), que le Kanak rebondit.

La trahison de Bertrand Desplat à Guingamp

Un an après son arrivée, alors que les Bretons ont terminé à la 10ème place, son nom est évoqué pour prendre la succession de Christophe Galtier, sur le départ de Saint-Etienne. Mais, faute d’accord, il ne rejoindra jamais le Forez. C’est l’Espagnol Oscar Garcia qui est choisi.

L’aventure bretonne se termine au cœur de l’automne 2018 dans la confusion. D’abord soutenu par son président (Bertrand Desplat) et conforté à son poste, il est écarté quelques jours plus tard, alors que l’En Avant occupe la dernière place (et finira d’ailleurs en Ligue 2).

Quelques semaines plus tard, c’est Olivier Delcourt, président de Dijon, qui l’appelle à la rescousse, pour éviter la relégation de son club. L’opération s’avère très difficile et le DFCO s’en sortira presque miraculeusement, en passant par les barrages.

Traumatisé par l’épisode toulousain

Après avoir refusé de prolonger en Bourgogne, c’est dans la galère toulousaine que l’on retrouve Antoine Kombouaré. Nommé le 19 octobre 2019 à la place d’Alain Casanova, il est écarté le 5 janvier 2020, après dix défaites consécutives.

Un épisode de sa carrière professionnelle qu’il a eu du mal à digérer. « Là-bas, je ne suis resté que deux mois. Je n’ai fait que dix matches, on ne m’a pas laissé le temps de finir mon travail », expliquera-t-il en signant à Nantes, plus d’un an plus tard.

Meurtri par l’épisode toulousain, Kombouaré s’en sert pour relancer le FC Nantes. « C’est une revanche personnelle, j’ai envie de me prouver que ce que j’ai fait, c’est de l’histoire ancienne », ajoute-t-il en arrivant.

Là encore, l’opération est plus difficile que prévu. Déstabilisé par la gestion de Waldemar Kita, qui avait d’abord fait appel à Raymond Domenech, avant de le renvoyer au bout de sept matchs, le club est au fond du gouffre.

Le divorce avec les supporters et la municipalité est consommé. Kombouaré ne peut compter que sur les joueurs, eux aussi meurtris par six mois catastrophiques, pour sauver le club.

Il s’en faudra de très peu, lors du match retour du barrage, contre le TFC. Une décision controversée de Benoit Bastien, qui refuse de siffler un penalty aux Toulousains, pour une main de Charles Traoré dans la surface, à la 80ème minute, alors que Toulouse, battu 2-1 à l’aller, menait 1-0.

Un divorce déjà consommé avec Kita ?

La suite, tout le monde la connaît. Avec le même effectif (en dehors des arrivées de Cyprien, prêté par Parme et Moutoussamy, de retour de prêt au Fortuna Sittard), les Canaris font une superbe saison. Longtemps au contact des places européennes par le biais du championnat (ils sont 9èmes), ils remportent la Coupe de France et joueront la saison prochaine la phase de poules de la Ligue Europa.  

Pas sûr pour autant que ce soit avec Antoine Kombouaré sur le banc. Sitôt la coupe levée, l’entraîneur nantais a laissé planer le doute sur son avenir.  « Sous la présidence de Kita, ça n’a pas été facile pour eux (ndlr : les joueurs). Ils ont fait comme moi, il faut compartimenter. Je ne m’entends pas toujours très bien avec le président, mais j’ai mis de côté et ce qui m’intéresse, c’est mon club, porter haut les couleurs du FC Nantes. Et surtout gagner des matchs, et c’est ce qu’on a fait. Et pourquoi pas gagner un trophée, et c’est arrivé ».

De passage devant les journalistes, quelques minutes plus tard, il aura même ces mots : « Christian Karembeu m’a dit que ça y est, tous les gars du Pacifique, on a payé notre dette avec le club : il ne peut plus rien nous demander ! » Surtout pas de rester ?

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