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Au Crépy en Valois, sur les traces de Lucas Digne

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Lorsqu’il foule pour la première fois la pelouse du stade Patrice Cauvin de l’US Crépy en Valois, Lucas Digne n’a que 9 ans et trois années de foot derrière lui. L’éducateur qui est allé le chercher à Mareuil sur Ourcq, Jean-Michel Cholet, nous raconte la suite… 

Né à la vie à Meaux, en Seine et Marne, le 20 juillet 1993, Lucas Digne est né au football dans l’Oise, le département d’à côté. D’abord à l’US Mareuil sur Ourcq, en lisière d’Aisne, pendant ses trois premières années de débutant, entre 6 et 9 ans, ensuite à l’US Crépy en Valois, petite commune de plus de 10 000 habitants où son père prolongeait avec les vétérans du club sa modeste carrière de joueur amateur avec Jean-Michel Cholet, alors éducateur de l’USCV. « J’avais repéré Lucas et j’étais de suite allé voir son père pour lui demander de nous l’amener. Son potentiel sautait aux yeux. »

Avec l’assentiment de toute la famille, le petit Lucas franchit ainsi son premier palier. En passant des pelouses improbables de Mareuil à celles un peu plus soignées de Crépy, son talent inné s’exprime encore davantage qui lui permet rapidement de se faire surclasser pour évoluer, lui le poussin chétif, avec les benjamins, puis les minimes.

« Il jouait attaquant, poursuit son ancien éducateur. Mais en fait, il était partout, devant, derrière… Peut-être encore davantage que ses capacités techniques, c’est son envie et sa motivation, bien supérieures aux autres, qui le rendaient différent. A ce moment-là, il prenait le ballon, et allait marquer tout seul ! »

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Digne a commencé comme attaquant

Au risque, parfois, de se prendre pour celui qu’il n’était pas encore, mais qu’il ne doutait pas de devenir un jour.

« Pendant un match où il n’avait pas eu la bonne attitude, parce que c’était un sacré compétiteur qui n’aimait pas perdre, son père n’a pas hésité à descendre des tribunes pour le sortir du terrain et lui remonter les bretelles dans les vestiaires, se souvient Jean-Michel Cholet. C’est aussi parce qu’il était bien entouré, par une famille qui avait des valeurs, qu’il a réussi à passer ensuite tous les échelons. »

« Parce qu’au départ, même s’il était au-dessus des autres, le fossé est tellement large avec les pros qu’on ne pouvait pas imaginer la carrière qui s’ouvrait à lui. Etre pro, oui, mais de là à être en équipe de France et à jouer en Premier League… »

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Avant de porter le maillot de Lille, PSG, l’AS Roma, Barcelone, Everton ou Aston Villa depuis deux ans et demi, Lucas a d’abord fait briller les couleurs d’un club qui évolue aujourd’hui en R3 et qui entretient sans en rajouter le souvenir du plus illustre de ses anciens licenciés.

Le latéral des Bleus a percé tardivement

« J’ai toujours gardé un contact avec sa famille, avec lui de temps en temps car il nous a invités plusieurs fois sur Paris, et chaque fois c’est comme si on s’était quitté la veille, nous dit Jean-Michel Cholet. Mais on ne veut pas l’embêter non plus, on sait que son calendrier est très chargé et on se contente de quelques messages à l’occasion. On le laisse tranquille, on le sollicitera davantage quand il aura raccroché les crampons (rires) ! »

Il sera alors peut-être le moment de baptiser l’un des deux terrains du complexe sportif Patrice Cauvin du nom de l’international français aux 50 sélections, d’écrire dans le marbre son palmarès, son parcours, se souvenir de ses années crépynoises, en faire forcément un exemple « car il s’est toujours donné les moyens de ses ambitions. Il rêvait d’être pro comme beaucoup de gamins de son âge, mais lui a tout fait pour et, surtout, il a été accompagné par ses parents qui lui ont permis d’aller au bout de son rêve. »

Dans le sillage d’un frère ainé, Mathieu, qui lui avait montré la voie, jusqu’au centre de formation de Lille qu’il a intégré en premier, Lucas a su, lui, saisir sa chance.

Le LOSC recrute Digne à 14 ans

A 14 ans, après une année de transition à Villeneuve d’Ascq, son arrivée au domaine de Luchin marquait la fin de son insouciance juvénile d’attaquant hyper actif, le début de sa nouvelle vie de défenseur latéral très offensif.

« Ce repositionnement ne m’a étonné qu’à moitié, rappelle son ancien éducateur crépynois, parce qu’il aimait tellement ça et avait tellement de qualités techniques et physiques, qu’il aurait été bon même dans les buts ! »Ce sera peut-être son poste s’il revient un jour marcher sur les traces de son père avec les vétérans du club.

Et même s’il ne revient jamais porter les couleurs Jaune et Bleu, le passage de Lucas a déjà rapporté financièrement près de 100 000 euros en indemnités de formation (à partir de la catégorie U12) récupérées sur chaque transfert payant avant 23 ans dans une équipe autre que celle du pays où il était licencié, ce qui a été le cas du PSG à Barcelone en 2016.

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Au-delà de l’image savamment entretenue sur les réseaux sociaux du club de son passage dans le coin, les jeunes licenciés de l’US Crépy en Valois savent tout ce qu’ils doivent au numéro 12 des Villans.

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