vendredi 11 octobre 2024

Barthez, Mandanda… et les autres, les gardiens de légende de l’OM

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Parmi la cinquantaine de gardiens qui ont gardé le temple olympien, une dizaine seulement a marqué son temps dans la durée. Jamais autant que Mandanda, jamais avec autant de talent que Barthez. A chaque période, son gardien, à chaque gardien son moment de gloire. Avec le « Divin chauve »  et « El Fenomeno »  en figures de proue.   

1/ Fabien Barthez (1992-1995 et 2004-2006) : Le divin chauve

En arrivant de Toulouse à 21 ans, il n’était pas chauve, et pas encore divin. A son départ pour Monaco trois ans plus tard, une Ligue des Champions en poche, il était devenu un mythe. Dans un style moderne qui fit évoluer le poste, son insouciance fut sa force, sa capacité à absorber la pression lui permit d’aider l’OM à conquérir l’Europe. Marseille fut pour lui un tremplin pour devenir le meilleur gardien du monde en 1998.

Son heure de gloire : finale de la C1 1993

On l’oublie souvent, mais cette Ligue des Champions remportée face au Milan AC est le seul trophée qu’il a gagné avec l’OM. Le titre de 1993 ayant été retiré en raison de l’affaire VA-OM.

2/ Steve Mandanda (2008-2016 et depuis 2017) : Le recordman

En devenant l’Olympien le plus capé de l’histoire du club (590 toutes compétitions confondues), Mandanda a placé la barre très haute. Pour un record qui, à l’instar de celui de Just Fontaine en Coupe du monde, ne sera certainement jamais battu.

S’approcher des 600 matches sous le même maillot, les dépasser certainement s’il reste, suffit pour définir la marque qu’il laissera dans l’histoire du club. Bien au delà de son titre de champion de France en 2010, de ses trois Coupes de la Ligue ou de sa finale de

Ligue Europa… : Son heure de gloire : 32ème journée de L1, 2013

 C’est à Lille, pour un 0-0 qui porte sa trace, qu’il est devenu « El Fenomeno » . En repoussant à lui tout seul tous les assauts des joueurs de Garcia, Mandanda a changé de dimension et permis à l’OM de préserver sa deuxième place qualificative pour la Ligue des Champions. « J’avais la sensation que je ne pouvais pas encaisser de but. C’était mon soir ! ».

3/ Pascal Olmeta (1990-1993) : Le corse bondissant

Arrivé du Racing Paris, il a passé trois saisons à Marseille au plus haut niveau avec deux titres de champion et une finale de Ligue des Champions perdue. Dans un style toujours spectaculaire, son caractère bouillant et son goût du risque. Pascal Olmeta est un des joueurs les plus marquants de l’ère Tapie.

Si l’éclosion de Barthez a interrompu sa montée en régime, elle n’a pas remis en cause son talent. Y compris son impact sur un Vélodrome qu’il a souvent fait vibrer par son côté fantasque. « Si j’avais réussi à arrêter au moins un penalty à Bari dans la séances des tirs au but, je serais devenu un héros ! »  regrette-t-il aujourd’hui en évoquant la défaite face à l’Etoile Rouge de Belgrade à Bari.

Son heure de gloire : quart de finale de la C1 1991

Face au grand Milan AC, il dévie d’une claquette un coup franc d’Evani qui filait au fond des filets. Quelques minutes après, Waddle offrira le but de la qualification. Après le 1-1 de l’aller, et avant que les Milanais ne quittent la pelouse en raison d’une panne d’éclairage.

4/ Joseph-Antoine Bell (1985-1988) : Le lion indomptable

Il fut l’un des joueurs les plus appréciés du Vélodrome. Spectaculaire, le gardien des Lions Indomptables a accompagné les débuts de l’OM de Tapie. Sans parvenir à s’entendre avec le nouveau boss d’un club qu’il quitta pour Toulon sans parvenir à accrocher un trophée, battu deux fois en finale de la Coupe de France.

Son heure de gloire : 16ème de finale de C2 1987

Qualifié pour la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe, l’OM de Tapie affronte au 1er tour le finaliste sortant, le Lokomotiv Leipzig, un gros morceau pour une équipe en construction.

Après la courte victoire au Vélodrome 1-0, le retour s’annonce difficile, mais la baraka de l’international camerounais permet de conserver le 0-0 et de poursuivre l’épopée jusqu’en demi-finale.

5/ Georges Carnus (1971-1974) : La force tranquille

International à 36 reprises, transféré avec Bosquier depuis Saint-Etienne en 1971. Il fut l’un des principaux artisans du doublé de 1972 avant d’être victime d’un tragique accident de la route qui coûta la vie à son épouse et à ses trois filles. Il le laissa grièvement blessé, obligé de stopper sa carrière en 1974. Après trois saisons à l’OM où son envergure et sa classe en firent un des meilleurs gardiens français de l’histoire.

Son heure de gloire : Finale de la Coupe de France 1972

Le titre est déjà en poche lorsque l’OM de Zatelli défie Bastia en finale d’une Coupe de France qui reprend la direction de Marseille à l’issue d’un match longtemps indécis où Carnus eut l’immense mérite de préserver un avantage rapidement acquis par Couécou et confirmé par Skoblar. Ce premier doublé du club fut l’apogée de l’ère du président Leclerc.

6/ Andreas Kökpe (1996-1999) : Le roc allemand

Champion du monde en 1990, vainqueur de l’Euro en 1996, c’est une légende du foot allemand que recrute un OM tout juste revenu en L1. Sobre, efficace, très pro, il a incarné pendant deux saisons et demi la rigueur de l’école allemande.

En leader défensif autoritaire d’une équipe en reconstruction avant de laisser la place au jeune Porato. Mis de côté par Courbis, il quitte le club, à 36 ans, lors du Mercato hivernal 1999.

Son heure de gloire : 37ème journée de L1 1997

L’OM vient à peine de remonter en L1 quand se présente le PSG récent finaliste malheureux de la Coupe des Coupes face au Barça. Ce 17 mai 1997, si le Classico accouche d’une petite, mais précieuse victoire marseillaise, il le doit au penalty de Roy, mais aussi et surtout à l’efficacité d’un Köpke intraitable face aux assauts de Raï, Leonardo ou Loko. De ses quatre Classico, il n’en perdra aucun, s’imposant même au Parc en novembre 1997 (2-1).

7/ Stéphane Porato (1998-2000) : Le disciple

Arrivé de Monaco, il avait grandi à l’ombre de Barthez. Ol a eu l’immense mérite de pousser Köpke sur le banc. Avant de s’imposer malgré des débuts catastrophiques et quatre buts encaissés au Vélodrome face à Montpellier (la fameuse remontada 5-4 !). Mis en confiance par Courbis, il ne quitta plus ses habits de numéro 1 avant de revenir à Monaco en 2000. Non sans avoir été l’un des héros de l’épopée européenne jusqu’en finale de la Coupe UEFA.

Son heure de gloire : 8ème de finale de la Coupe UEFA 1998

Sur le chemin de la finale de Moscou, l’OM a dû se débarrasser en 8èmes de finale de son ancien club, Monaco. Club dans lequel évolue un certain… Barthez. Tout juste promu au détriment de Köpke, Porato va réussir son examen de passage européen. D’abord, en démontrant beaucoup d’autorité, à l’aller pour éviter le troisième but sur une parade face à Giuly (2-2), et au retour pour garder son but inviolé (1-0).

8/ Cédric Carrasso (2001-2008) : Le minot d’exception

S’il fut prêté à Guingamp ou à Crystal Palace, c’est bien dans son club formateur que Carrasso parvint à s’imposer. Un exploit inédit pour un minot gardien de but.

Profitant des blessures et suspensions de Barthez, il sut saisir sa chance en 2005. Avec beaucoup de talent et de force mentale jusqu’à une grave blessure à un tendon d’Achille. Carrasso assurant la transition entre Barthez et Mandanda, deux fois finaliste malheureux de la Coupe de France en 2006 et 2007.

Son heure de gloire : finale de la Coupe Intertoto 2005

Battue 0-2 à La Corogne, l’OM a besoin de gagner cette finale pour accéder aux phases de groupes de la Coupe UEFA.

À l’issue d’un match de fous au cours duquel Carrasso se montre décisif à de multiples reprises. Il permet de croire jusqu’au bout à un exploit qui finit par intervenir avec une incroyable victoire 5-1.

9/ Jean-Paul Escale (1960-1971) : Le remonte pente

Pendant une décennie, il aura tout connu, notamment huit entraîneurs. Dans un club qui ne vivait pas forcément ses meilleures années. Mais, où il aura pu, grâce à sa persévérance et sa fidélité, accrocher une Coupe de France en 1969 et un titre de champion en 1971, juste récompense d’un parcours qui l’avait aussi vu lutter pour le maintien en D2 jusqu’à la remontée en 1966. Le recrutement du gardien de l’équipe de France, Carnus en 1971, le poussa vers l’Ajaccio AC.

Son heure de gloire : finale de la Coupe de France 1969

Quinze ans après la dernière finale de coupe; perdue face à Nice, et surtout 26 ans après la dernière victoire, déjà face à Bordeaux en 1943, l’OM retrouve les Girondins pour une finale qui se dénoua dans les dix dernières minutes grâce à un doublé de Joseph :

« Les Girondins faisaient un complexe face à nous, se souvient Escale, ils n’arrivaient jamais à nous battre à domicile comme chez nous. On avait parfaitement maîtrisé cette finale… »  Cette année-là, c’était à Colombes le 18 mai 1969, le coup d’envoi de trois jours de liesse pour 150 000 Marseillais qui voyaient enfin le bout du tunnel…

10/ Vedran Runje (2001-2004) : L’envol croate

Avant d’être poussé vers la sortie par le revenant Barthez, l’international croate avait été un rempart solide et un compétiteur hors pair pour accompagner la montée en puissance de l’équipe de Perrin en Ligue des Champions notamment. Sa mentalité de gagnant, sa forte personnalité en ont fait un vrai leader qui, à défaut de gagner des titres, a su gagner le respect des supporteurs olympiens, et un statut d’international en Croatie.

Son heure de gloire : Tour préliminaire de Ligue des Champions 2003

Face à l’Austria Vienne (1-0 et 0-0), il aura été décisif dans la qualification à l’issue de deux matches étouffants au cours desquels son sang-froid et sa rage de vaincre lui auront permis, notamment au retour au Vélodrome, d’enrayer toutes les occasions autrichiennes; Et de qualifier l’OM pour une phase de groupe où, en huit matches, il n’encaissera que deux buts.

Tom Boissy

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