Repositionné troisième ligne au Lou Rugby, passé par New-York la saison dernière, l’ancienne star du RC Toulon et du XV de France, Mathieu Bastareaud est à 32 ans l’un des acteurs majeurs du rugby français. C’est notre rubrique « le jour où… »
Le jour où…
il devient international
Appelé une première fois par Bernard Laporte à seulement 18 ans, sans jamais avoir disputé un match professionnel en 2007, il avait été contraint de déclarer forfait sur blessure. C’est finalement le 27 février 2009 contre le Pays de Galles qu’il débute en Bleus. Avec brio : une victoire tricolore 21-16 et un titre d’homme du match pour « Basta ».
Le jour où…
il est homme du match et champion d’Europe
Vainqueur à trois reprises de la Coupe d’Europe avec le RC Toulon en 2013, 2014, 2015, il avait été désigné homme du match de la première finale remportée devant Clermont (16-15). Avec 17 plaquages et trois pénalités provoquées, le 3⁄4 centre avait été monstrueux.
Le jour où…
il tombe de la table de nuit
Le 21 juin 2009, lors d’une tournée avec le XV de France en Nouvelle-Zélande, il se présente le visage tuméfié et prétend avoir été agressé dans la nuit. Les images de vidéo-surveillance démontrent le contraire et, face à l’incident diplomatique, le joueur donne une autre version : « Je suis rentré à l’hôtel après avoir trop bu. Je suis tombé dans ma chambre, j’ai heurté la table de nuit et je me suis ouvert la pommette. J’ai eu honte, j’ai cru que j’allais être renvoyé de l’équipe de France. Vue l’ampleur que cela prend, je préfère raconter la vérité. » La vérité, vraiment ?
Le jour où…
il se livre à cœur ouvert
En avril 2020, dans un Sport Reporter à sa gloire (« Basta ») sur Canal +, il évoque sa descente aux enfers après l’épisode néo-zélandais, allant même jusqu’à évoquer une tentative de suicide : « Je suis passé à l’acte. Heureusement, j’avais des amis qui étaient là et qui ont pu appeler les pompiers. » En juin 2015, il avait déjà révélé cet épisode dans son autobiographie : « Je ne sais pas si je voulais réellement mourir. En tout cas, je voulais me faire souffrir. Souffrir pour me punir. »
Le jour où…
il est capitaine du XV de France
Membre irremplaçable du groupe tricolore, il supplée Guilhem Guirado et devient, pour la première fois, de sa carrière capitaine du XV de France le 17 mars 2018, le 88ème de l’histoire. Malheureusement, les Bleus s’inclinent ce soir-là d’un cheveu à Cardiff contre le Pays de Galles (14-13) et terminent quatrièmes du Tournoi des VI Nations. « Basta » sera capitaine des Bleus deux autres fois lors de la tournée néo-zélandaise l’été suivant pour deux défaites contre les Blacks (52-11 et 26-13).
Le jour où…
il renonce aux Bleus
Le 19 juin 2019, Mathieu Bastareaud décide de fermer pour de bon la page équipe de France. Pourtant, quelques mois plus tôt, il avait été titulaire lors de quatre des cinq matches des Bleus dans le Tournoi. Mais l’arrivée de Fabien Galthié au sein du staff français a changé la donne : avec Morgan Parra, « Basta » a été le grand absent de la liste de Jacques Brunel pour la Coupe du monde au Japon. La blessure de trop.
Le jour où…
il est confiné à New-York
Le rêve américain a tourné court. Mathieu Bastareaud n’a eu le temps de disputer que cinq matches de Major League Rugby (deux essais) avant que la saison ne soit purement et simplement annulée à cause de la crise sanitaire. Confiné dans la « grosse pomme », au 50ème étage de son appartement, le rugbyman s’est occupé en se programmant trois séances de sport quotidienne.
Le jour où…
il est repositionné troisième ligne
Le 17 juillet 2019, il choisit de rejoindre le LOU en qualité de joker Coupe du monde, avant, comme prévu, de partir jouer à New-York sitôt le Mondial terminé début novembre. A Lyon, Pierre Mignoni lui propose un sacré défi : changer de poste et évoluer troisième ligne centre. A 31 ans, Bastareaud relève le défi avec brio : sept matches, quatre titularisations, un essai et de très belles dispositions pour ce rôle. De retour au LOU pour la saison 2020/2021 après sa pige américaine, il s’installe pour de bon à ce poste : « Je me sens comme un jeune joueur qui redécouvre un peu le rugby. »