Souvent blessé, en manque de régularité, l’international français a offert sa sixième Ligue des Champions au Bayern Munich avec un but qui pourrait tout changer pour lui. À 24 ans, un nouvel avenir s’offre à l’ancien Parisien avec l’Euro 2021 à l’horizon.
Il attendait ça depuis si longtemps; être décisif, au bon endroit, au bon moment… Après avoir manqué la Coupe du monde 2018 sur blessure, avoir connu, comme remplaçant entrant en jeu seulement quelques minutes, les affres de deux finales perdues, une de Ligue des Champions en 2015 avec la Juventus face au Barça, et celle de l’Euro 2016 avec les Bleus face au Portugal, Kingsley Coman commençait à douter de son destin. Parti très jeune du PSG pour se donner les moyens de jouer davantage, le Parisien n’est que partiellement parvenu à ses fins à la Juventus (22 matchs toutes compétitions confondues, 1 but, entre 2014 et 2016) et même au Bayern où il fut longtemps barré par le duo Robben-Ribéry. A 24 ans, si son palmarès est conséquent, beaucoup de ses
titres sont en trompe l’œil, notamment ceux acquis avec le PSG ou la Juventus où il n’eut qu’une très faible influence. Au Bayern, il fut même à deux doigts de tout arrêter, victime de blessures à répétition à la cheville gauche, opéré à deux reprises. Depuis qu’il est en Bavière, en 2015 à l’âge de 19 ans, il compte pas moins de 23 blessures et 412 jours d’absence.
« Ce but va compter pour son avenir… »
Mais ça, c’était avant… le 23 août dernier, cette 59ème minute et cette tête victorieuse qui pourraient tout changer pour lui. Car si ce 500ème but du Bayern en coupe d’Europe est historique pour le club bavarois, il offre un nouveau départ à son auteur. Interrogé par Téléfoot le lendemain de la finale de Lisbonne, Coman concédait : “C’est un jour que je n’oublierai jamais, comme dans un rêve. Sauf que quand je me réveille, là je me dis : “Ah, c’est vraiment arrivé !” C’est du pur plaisir…”
Une opportunité de rebondir et de changer de statut, pour lui qui n’est pas un titulaire à part entière au Bayern et qui voit arriver avec inquiétude Leroy Sané pour le concurrencer sur son côté gauche. Face aux 50 M€ qu’a coûté l’international allemand de Manchester City, ce but de Lisbonne ne sera pas de trop permettre à Kingsley de s’imposer enfin.
“Si son physique tient, mentalement, il est fort et sera capable de résister à la pression et à la concurrence, nous dit l’ancien parisien Luis Fernandez. Il a pas mal galéré depuis son départ de Paris, mais s’est habitué à jouer dans les grands clubs, avec de grands joueurs. Il a acquis une vraie culture de la gagne. Sans ces blessures, il ferait partie des meilleurs attaquants de la planète. Malgré ces blessures, il est là pour marquer un but décisif en finale de la Ligue des Champions. Et ça, ça va compter pour son avenir…”
Objectif Euro 2021 avec les Bleus
Après avoir prolongé son contrat jusqu’en 2023, et avoir été l’objet d’un intérêt de Guardiola, son ancien coach munichois, avec Manchester City (pour un éventuel échange avec Sané vite refusé par le Bayern), nul doute que celui qui vient d’intégrer le cercle très fermé des neuf joueurs français buteurs en finale de Ligue des Champions sera aussi sollicité cet automne pour un mercato exceptionnellement prolongé. Manchester United, où Pogba et Martial poussent leurs dirigeants à le recruter, était une option sérieuse. Mais on voit mal le Bayern se séparer de son buteur providentiel au moment où il retrouve tout son potentiel et où il a enfin réussi à faire oublier les grandes heures de l’ère Ribéry.
Valorisé à 40 M€, c’est maintenant avec les Bleus que Coman a rendez-vous. Préservé par Deschamps, comme tous les internationaux du Bayern, au moment de la première coupure internationale de la saison, pour jouer la Suède et la Croatie, on n’imagine pas le sélectionneur se passer de lui dans la perspective de l’Euro. Car après avoir pris sa revanche en Ligue des Champions, cinq ans après, Coman a aussi des larmes à effacer. En 2021, ça fera aussi cinq ans… Le bon moment, au bon endroit ?