Président du TO 13, Bernard Sarrazain, revient sur la situation de son club, son installation à Ernest-Wallon. Il revient aussi sur la Super League et l’avenir du XIII en France.
Quelle est la situation économique du club après cette saison blanche ?
Compliquée. Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires auprès de nos banques et de nos partenaires, qui pour la plupart ont continué de nous accompagner, ce qui nous permet aujourd’hui de garder la tête hors de l’eau.
Vous avez lancé une campagne de dons pour réduire les pertes dues à la crise sanitaire. Où en est-elle ?
Elle n’a pas encore eu l’effet escompté car beaucoup de clubs de rugby ont réalisé ce type d’action. Elle durera jusqu’à la fin de l’année, ce qui permettra à certaines entreprises de pouvoir défiscaliser (à hauteur de 66%). Le nom des donateurs sera inscrit sur une nouvelle version du logo (appliqué sur les vitres) et pourra être apposé sur un maillot unique porté par nos joueurs lors d’un match de gala.
Bernard Sarrazain ne pense qu’à la Superleague
Quels sont les objectifs de la saison ?
La Super League, nous ne pensons qu’à cela. C’est le but ultime. Nous souhaitons faire venir un maximum de public lors de l’ensemble de nos matches que nous pourrons jouer à Ernest Wallon d’ici la fin de la saison.
Avez-vous compris le refus d’admission en Super League ?
Oui, nous avons compris, nous ne sommes pas anglais (sourire). Nous avions fait un excellent dossier, ils nous ont même félicités et nous savons, qu’au final, nous étions seulement deux clubs en lice.
Il y a aussi la Covid, un aspect sur lequel nous ne pouvions rien faire : Leigh, cet autre club, une valeur sûre à court terme car ils pouvaient déplacer des supporteurs lors des matches à l’extérieur, en Angleterre, sans subir les restrictions de voyage entre la France et le Royaume-Uni.
Si une période à long terme avait été privilégiée, je pense qu’ils auraient opté pour le TO. Car en terme d’avenir, c’était le bon choix pour l’équipe de France et le rugby à XIII en général. Ce n’est pas grave, je préfère que nous montions sur le terrain plutôt qu’en ayant répondu à un cahier des charges.
« Il y a des échanges réguliers entre les staffs sportif, administratif. Cela permet de tirer tout le monde vers le haut »
La Super League est-elle vitale pour le club ?
Oui. Cela fait plusieurs années que nous sommes engagés dans la course, nous nous sommes structurés pour cela. Nous avons fait les investissements nécessaires. La Super League est la finalité qui viendrait récompenser les efforts des personnes qui ont œuvré dans ce projet depuis près de 20 ans. La Super League à Toulouse serait un nouveau moyen de dynamiser encore la ville, le département et la région. Enfin, un deuxième club au plus haut niveau européen assurerait au rugby à XIII un avenir prometteur, sur le plan sportif, économique et médiatique.
Que faut-il faire pour arriver à mieux développer le rugby à XIII en France ?
Une deuxième équipe française en Super League (sourire). Il y a déjà les Dragons Catalans. La Super League permettrait d’augmenter le nombre de licenciés et de développer notre système de formation. A terme, nous devons pouvoir compter sur une équipe nationale capable de battre la référence continentale qu’est l’Angleterre et d’aller loin en Coupe du monde. Notre avenir en dépend.
Pour quelle raison vous êtes-vous installé au stade Ernest-Wallon ? Que pouvez-vous vous apporter mutuellement avec le Stade Toulousain ?
Dans l’optique de la Super League, nous avions le projet de construire un nouveau complexe dans le quartier des Minimes où se trouve encore notre ancien stade, le stade Arnauné.
Mais le tribunal administratif a annulé le permis de construire face aux plaintes et cela aurait pris plusieurs années de refaire une demande pour cet emplacement. On nous a proposé Ernest-Wallon, un des plus beaux stades de rugby de France. Nous avons organisé des entraînements en commun et il y a des échanges réguliers entre les staffs sportif, administratif. Cela permet de tirer tout le monde vers le haut.
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