Le samedi à 20h a toujours été une institution dans le basket français. Mais, avec l’arrivée (jusqu’en 2030) du nouveau diffuseur Skweek, changement de décor (six matches sont diffusés le samedi : un à 16h (Skweek), quatre à 18h30 (Skweek) et un à 21 heures (Skweek). trois matches le dimanche : un à 14h30 (Skweek), un à 16h30 (Skweek) et un à 19h (L’Equipe en clair/codiffusion par Skweek en payant), et ça ne plaît pas à tout le monde…
Fini le sacro-saint créneau du samedi 20h. Désormais, la grille des matches en Betclic Elite est étalée sur tout le week-end. Et cette programmation ne fait pas que des heureux. « C’est un vrai sujet, estime le coach de Saint-Quentin Julien Mahé. Attendons de voir quelques semaines comment cela se passe. J’ai eu écho de quelques couacs sur la 1ère journée. Mais laissons la chance au produit. Le club (Saint-Quentin, Ndlr) jouait le vendredi à 20h depuis 10 ans. On va se retrouver à ne plus jamais jouer le vendredi. Il faut créer de nouvelles habitude ».
Et le coach du SQBB de préciser : « Tant qu’on sera diffusé, ce sera une bonne chose. En tant que fan de basket, en plus d’être coach, d’avoir des matches tout au long du week-end, c’est plutôt sympa. L’idée du feuilleton tout au long du week-end, je trouve cela intéressant. On ne peut pas nier effectivement que certains horaires posent question. En particulier le samedi après-midi. Il est très important d’avoir des jeunes dans les salles et certains partenaires qui sont commerçants, mais qui travaillent le samedi à 16h. Donc regardons la chose dans la globalité. Cela part quand même d’une volonté d’améliorer le produit du basket français en le rendant plus ouvert au public. Il faut qu’il y ait des gens qui puissent accéder à des matches de basket, que les salles soient pleines et que tout le monde soit gagnant. J’espère qu’il y aura une ouverture d’esprit suffisante pour comprendre que si cela ne fonctionne pas, il faudra alors savoir évoluer et s’adapter. La seule chose, c’est que pour les organisations des clubs, on sait nos horaires de matches que quatre semaines à l’avance, c’est parfois un peu juste ».
« Si ça ne marche pas, il faudra savoir évoluer »
Cyril Méjane, le directeur éditorial de la plateforme de streaming digital Skweek, se défend contre les critiques :« Je suis convaincu qu’on a besoin d’écrire une histoire autour du basket français justement pour le faire évoluer. Le fait d’avoir tous les matches en même temps le samedi à 20h ou mis à part un ou deux le dimanche pour l’ancien diffuseur, fait que cela devenait compliqué pour les nouveaux fans de basket qu’on voulait amener vers la Betclic Elite. Là, dans la formule de cette année, il y a Monaco avec ses stars, l’ASVEL avec de grands joueurs français, un Paris Basketball super alléchant avec d’anciens joueurs de Bonn, Nanterre une équipe intéressante sur le papier, des jeunes comme Risacher, Ajinça entre autres, si plaisants à voir jouer. On a aussi des salles avec une ambiance incroyable comme à Limoges, Nancy, Le Portel, Blois… Il y a un tas de raisons qui démontrent que notre championnat est ultra intéressant.
Il faut donc qu’on puisse intéresser le plus de monde possible en ne proposant pas des matches en même temps. Le samedi 16h et le dimanche 14h30 posent visiblement le plus de soucis aux clubs. En fait, les clubs qui vont jouer à domicile sur ces deux créneaux ne vont vraiment pas le faire souvent. Cela sera le cas deux ou trois fois dans l’année maximum. Et à ceux qui pensent que Monaco et l’ASVEL sont privilégiés car ils sont partenaires, ils se trompent. Cela sera le cas aussi pour eux. Tous les clubs auront ces différents spots de programmation. Cela permettra aux fans de pouvoir voir tous les clubs et de suivre l’histoire du championnat toute la saison. On autorisera aussi à des gens qui jouent le samedi soir en club en départemental, en régional, ou même en amateur le dimanche matin, de pouvoir voir un match le dimanche après-midi. Grâce à cela, on peut raconter une histoire pour le public et pour les clubs, ils peuvent aller chercher un nouveau public en plus ».
Assistant-coach de l’ASVEL, Jean-Christophe Prat voit d’ailleurs plus loin : « La problématique des horaires, ce n’est pas le débat. Il faut que le basket soit visible ce qui n’était pas le cas avant ». Espérons tout de même que les clubs ne voient pas leurs affluences chuter dangereusement…