samedi 20 avril 2024

Canal+ doit-il virer Pierre Ménès ?

À lire

A la question : Canal+ doit-il virer Pierre Menès ? le tribunal des réseaux sociaux a déjà tranché, c’est un grand oui ! Mais la vraie vie, ce n’est – heureusement – pas twitter.

Depuis dimanche et les révélations du média Lesjours.fr à propos des scènes retirées du documentaire « Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste », signé Marie Portolano et Guillaume Priou et diffusé en fin de journée, le journaliste vedette de la chaine cryptée est dans l’œil du cyclone.

Alors que la société EA France a mis un terme à sa collaboration avec le journaliste de Canal+ et qu’une enquête interne a été ouverte, autant poser ici cette évidence : la société de Vincent Bolloré ne virera pas Pierre Menès. Pourtant, la chaine du foot a tout fait pour le mettre dans cette situation.

Une attitude déplacée, ringarde et irrespectueuse

En demandant à Marie Portolano et Guillaume Priou de supprimer la séquence de « règlement de comptes » avec l’ancien journaliste de l’Equipe, Canal+ a elle même transformé une attitude de beauf un peu libidineux en « délinquant sexuel ». Si l’attitude de Pierre Menès (qui a soulevé la jupe de Marie Portolano à la fin du Canal Football Club en août 2016) est complètement déplacée, ringarde, sexiste et irrespectueuse, elle a pris une toute autre dimension après l’épisode de la censure.

Le méchant Canal+, pointé du doigt (à juste titre) pour le licenciement de Stéphane Guy (viré sans coup férir pour un mot de soutien à l’antenne à Sébastien Thoen, écarté pour un sketch mal apprécié) a tout fait pour protéger sa « star »…

Il n’en fallait pas plus pour que la toile s’enflamme. Surtout que ses anciens employeurs – c’est à se demander ce qu’il leur a fait – n’y sont pas allés de main morte lui accordant un article dont le titre lui même suffit à l’accuser : « Canal+ censure le doc de Marie Portolano », avec une pleine photo de Pierre Ménès.

Un titre qui à lui seul condamne le journaliste. L’article, lui, reprend des informations révélées par le site Lesjours.fr qui explique que la chaine cryptée a donc censuré les auteurs du documentaire pour protéger Pierre Ménès. C’est raté. Au contraire, la star de Canal+ qui a 2 500 000 abonnés sur twitter et qui ne laisse personne indifférent, est la cible de ses ennemis…

On parle « d’agression sexuelle » envers ses collègues féminines. Beaucoup demandent son départ. Dans le même temps, Marie Portolano fait un tweet pour remercier Canal+ (qu’elle vient de quitter pour M6) et souligne que « l’essentiel, c’est la parole des femmes qui a été entièrement respectée ».

Dommage pour elle. Ces témoignages disparaissent derrière la haine portée à l’encontre de Pierre Ménès. Car le pire va arriver. Le lendemain, la fameuse scène coupée au montage apparaît sur C8, chaine filiale au groupe Canal+.

Canal+ et C8 : autant être ridicules à deux…

Autant dire que si Vincent Bolloré ne voulait pas qu’elle soit diffusée, elle ne l’aurait jamais été. En tout cas pas sur C8. C’est Cyril Hanouna, tout heureux de pouvoir faire le buzz, qui a la tâche, dans l’émission Touche Pas à Mon Poste,  de passer la séquence, mais aussi de donner la parole à Pierre Ménès, présent en plateau pour s’excuser.

Car la séance est affligeante. On y voit le journaliste face à Marie Portolano, ne semblant pas avoir la moindre conscience de son attitude (soulever sa jupe devant tout le monde). Pourtant, la journaliste lui rappelle qu’elle l’avait mal pris et même, l’avait « frappé ». Lui ne se souvient de rien et va même – le comble – jusqu’à dire qu’il le referait aujourd’hui, tout étonné d’apprendre qu’elle s’était sentie humiliée…

Sa présence sur le plateau de TPMP lui permet de dire qu’il regrette d’avoir dit ça. Il dit aussi qu’il comprend les attaques dont il est la victime aujourd’hui. Comment rendre encore plus ridicule la situation ? Canal+ et C8 font leur show et se ridiculisent.

Pas de quoi – on s’en doutait – calmer les réseaux sociaux. Sur la toile les internautes ne pardonnent pas. Et surtout, ceux qui ne l’aiment pas, lui reprochant son arrogance, son partie pris pour telle ou telle équipe, ses jugements souvent un peu trop définitifs, attaquent, insultent. Ils ont enfin une bonne occasion de s’en prendre à lui. C’est beaucoup mieux qu’un commentaire déplacé sur le joueur de son équipe favorite ou la contestation d’un penalty qui lui a été accordé…

L’Equipe tire sur l’ambulance

Même ses anciens amis de l’Equipe lui en veulent toujours. Il y a quelques heures est apparu un papier à charge : « Pierre Ménès poursuivi dans une affaire de harcèlement moral ». Le sujet ? Une information judiciaire a ouverte contre Pierre Ménès en décembre dernier après une plainte déposée en mai 2020.

Accusé de «harcèlement moral» par un ancien assistant, le chroniqueur a attaqué celui-ci en diffamation. On apprend dans l’article que l’avocat du plaignant se réjouit « pouvoir verser aux débats les témoignages de toutes ces femmes qui ont été humiliées ou rabaissées par Ménès », mais aussi que l’avocat du journaliste de Canal+ parle d’une « vaste fumisterie », arguments à l’appui. « Nous avons des attestations de la société de production (où était employé le plaignant à l’époque) et d’autres personnes qui nous assurent à quel point Pierre Ménès a toujours été respectueux avec lui et l’a valorisé ».

La chasse est ouverte, mais Canal+ ne craquera pas. Comme l’explique lui-même Pierre Ménès dans la séance coupée : « J’ai été embauché parce que je suis un personnage, je ne joue pas un personnage ». Tout est dit.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Actu

spot_img
spot_img

À lire aussi