jeudi 25 avril 2024

Cédric Burdet : « La longévité de Guigou est bluffante »

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Officiant désormais à 46 ans dans le domaine de la rénovation de biens, l’ancien arrière droit de Montpellier, Cédric Burdet, vainqueur de la Ligue des Champions en 2003, sept fois champion de France, était du premier titre olympique des Bleus en 2008.

Que devenez-vous ?

J’ai une société de rénovation dans l’immobilier sur Montpellier. Pour faire court, depuis dix ans, j’achète des biens que je retape et que je revends.

Cela ne vous disait rien de continuer dans le hand ?

Pour quoi faire ? (sourire) Je n’avais pas la volonté de devenir entraîneur. Le reste ne m’intéressait pas plus que cela. J’étais surtout intéressé par la rénovation depuis très longtemps. Après le hand, j’ai donc assouvi ma deuxième passion.

« Le retour de Karabatic peut être un plus »

L’or olympique décroché à Pékin en 2008 a-t-il été le moment le plus fort de votre carrière ?

Certainement. Cette médaille est venue couronner ma carrière internationale. Elle avait été, jusque-là, riche, mais pauvre en titres. Cette médaille d’or a eu une saveur particulière. Pékin reste pour moi le plus grand souvenir international avec les Bleus (il a aussi été médaillé de bronze aux Mondiaux en 2003 et 2005, Ndlr).

Et votre plus grand regret ?

D’avoir manqué en 2001 le Mondial en France sur blessure, avec des Bleus qui ont été champions du monde (en battant la Suède en finale, a.p)… Sinon j’ai eu une carrière riche, j’ai bien profité. On a vécu de belles aventures humaines. La solidarité était encore prépondérante à notre époque.

Quelle est la grande différence entre le hand en 2008 et en 2021 ?

Les joueurs sont de mieux en mieux préparés. Il y a peut-être un peu plus d’intensité aussi. La bascule du hand s’est vraiment faite quand il y a eu l’engagement rapide. On a grandi avec cela. Ensuite, je ne vois pas tant de différences. On était déjà, nous, sur des styles de jeu et des préparations comparables à ce qui se fait aujourd’hui.

Comment aviez-vous traversé cette compétition en Chine à Pékin en 2008 ?

On n’était pas arrivés avec un statut de favoris. Mais on figurait parmi les potentiels vainqueurs. On avait pris la compétition calmement. On avait une équipe très soudée et rodée. Cela faisait longtemps qu’on jouait ensemble. On se connaissait très bien. En cours de compétition, il y avait eu

des rebondissements. Mais cela s’était déroulé à la perfection. L’équipe était prête à aller chercher ce titre olympique. On courait après depuis quelques années. On avait besoin de cela.

Que vous inspire justement la longévité de Guigou ?

Ce qu’il réalise est époustouflant. J’ai fini à 35 ans sur les rotules. On s’entraîne beaucoup et on tire sur la machine. Quand on est international, on joue pratiquement 11 mois sur 12. Je suis halluciné par la longévité de Michaël. Il est exceptionnel en apportant un supplément d’âme partout où il passe.

Cédric Burdet impressionné par les Bleus de la génération Narcisse et Karabatic

Les gens attendent-ils trop de l’équipe de France ?

Tout le monde a tellement été mal habitués que, dès que cela ne gagne plus, on a l’impression que c’est une catastrophe. Les Suédois gagnaient tout dans les années 90. Depuis 15 ans, c’est davantage compliqué pour eux qui ont eu un trou énorme.

Rester aussi longtemps en haut de l’affiche dans un sport, c’est déjà extraordinaire. Les gens sont beaucoup en attente par rapport à l’équipe de France. Mais une sélection ne se forme pas en un claquement de doigts. Elle se construit dans le temps. C’est la grande difficulté, la grande complexité de Guillaume (Gille) aujourd’hui. Il faut du temps pour refaire un groupe. Un sélectionneur en a en fait très peu.

Seriez-vous surpris si la France était championne olympique à Tokyo ?

C’est dur à dire. Quand on voit ce qu’ils ont réalisé sur la dernière compétition (4èmes du Mondial en Egypte, Ndlr), on se dit que c’est peut-être possible. Personne ne les attendait. Ils étaient au fond du trou avant le Mondial. Ils ont malgré tout atteint le dernier carré (4èmes). Sur une compétition, tout est possible. Cependant, effectivement, l’équipe manque un peu de vécu.

On a vu aussi qu’aux Mondiaux en Egypte, sans un leader comme Nikola Karabatic, la sélection était davantage en souffrance…

Oui et non. Car la France a fini 4ème sans lui. La nature a toujours horreur du vide. Quand quelqu’un n’est pas là, quelqu’un d’autre prend sa place. Cela étant, Nikola a beaucoup d’expérience, il a une aura indéniable et un statut extraordinaire. Il ne peut que faire du bien à la sélection. En revenant bien, Nikola apportera une stabilité offensive et défensive indéniables. Reste à savoir à quel niveau il en sera en revenant d’une longue blessure. Il n’a jamais été absent aussi longtemps.

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