À l’instar de Roglic, ancien sauteur à skis, de plus en plus de coureurs professionnels montent en selle après s’être distingués dans d’autres disciplines.
La liste n’est pas exhaustive, mais quelques nouveaux visages cette année étaient spécialisés dans d’autres sports et vont chercher à marcher sur les traces de Primoz Roglic.
Le Slovène, vainqueur de la Vuelta en 2019 et 2020 (mais aussi de 3 étapes sur le Giro, de 3 autres sur le Tour, de 5 sur la Vuelta et de Liège-Bastogne-Liège en 2020), a excellé dès son plus jeune âge en combiné nordique. Mais aussi et surtout en saut à skis (jusqu’en 2011) où il a été champion du monde juniors par équipes en 2007 (5ème en individuel).
Outre Anton Palzer (voir son interview), Marti Vigo del Arco va aussi essayer de se faire un nom dans le milieu de la petite reine. Androni Giocattoli a mis le grappin dessus. Le jeune espagnol de 23 ans s’est engagé deux ans avec l’équipe Pro Team italienne. Son profil est là encore atypique. Il était skieur de fond professionnel.
Il a participé aux JO d’hiver en 2018. La saison dernière, il a fini 6ème du Championnat d’Aragon, course qu’il disputait pour la première fois. Et le natif de Huesca d’expliquer le choix de ce changement : « J’ai arrêté le ski de fond en compétition pour des tas de raisons. C’est un rêve pour moi de signer avec Androni. Passer professionnel est quelque chose à quoi je ne m’attendais pas.
Roglic et Vigo, deux coureurs qui pratiquaient le ski
J’ai eu cette opportunité. J’en suis content. Pour la saison 2021, je veux surtout apprendre, accumuler de l’expérience aux côtés de mes équipiers et apporter tout ce que je peux à l’équipe. Et tenter de m’améliorer autant que possible. L’objectif est de faire du mieux possible. Le temps nous dira où je peux aller. Mon grand rêve ? J’aimerais simplement disputer un grand Tour ».
Quand on connaît la faculté de Gianni Savio à pouvoir dénicher les grands talents, Vigo sera un élément intéressant à suivre. Roglic et Vigo, deux exemples qui viennent des sports d’hiver. « Il y a une fameuse devise qui dit que les athlètes de sports d’hiver sont faits pour l’été. Cela signifie que l’entraînement en été est particulièrement important.
Il sert comme élément de base pour la performance l’hiver. La plupart des athlètes d’endurance en hiver s’entraînent de nombreuses heures sur des vélos de route et savent comment gérer cela » explique Anton Palzer qui rejoindra en avril Bora-hansgrohe après avoir brillé en ski-alpinisme.
Et l’Allemand de poursuivre : « Je sais comment respirer, ce qui veut dire aussi comment souffrir lors de montées en montagne. Je suis également habitué à prendre des risques en descente. Mes indices de performance sont élevés. Je suis impatient. J’ai besoin de devenir un cycliste. On verra bien où cette aventure excitante me mènera ».
« Je sais comment respirer, ce qui veut dire aussi comment souffrir lors de montées en montagne »
Le cyclisme est un sport d’aventure. De quoi faire redoubler notre curiosité pour suivre la leur. Après tout, Remco Evenepoel (Deceuninck-Quick Step, ancien international U16 en foot), Michael Woods (Israel Start-Up Nation, ancien coureur de demi-fond, médaille d’or sur le 1500 mètres lors des championnats panaméricains juniors d’athlétisme 2005), les rameurs Kristen Faulkner (Tibco-SVB), Hamish Bond (deux fois champion olympique, huit fois champion du monde.
Il a été champion de Nouvelle-Zélande du contre-la-montre en 2018 et 2020) et Cameron Wurf (INEOS Grenadiers, 16ème aux JO en 2004 en deux de couple poids légers, 4ème des Mondiaux 2006 en deux de pointe poids léger) et dernièrement Jason Osborne premier champion du monde de cyclisme virtuel, 6ème des championnats d’Allemagne du contre-la-montre en 2019 (8ème en 2018) après avoir été médaille d’argent dans les quatre de couple hommes légers aux Championnats du monde d’aviron 2013 ont bien montré que tous les chemins pouvaient mener au cyclisme.
