Le prochain Champion d’Europe attend sa récompense dans le Trentin-Haut-Adige en Italie. Une compétition coincée entre deux autres événements majeurs : les Jeux Olympiques et les Championnats du monde.
Le 12 septembre, il devrait y avoir du spectacle pour la 6ème édition du Championnat d’Europe. La succession de Giacomo Nizzolo est ouverte ! Interrogé sur le parcours, le vainqueur sortant ne s’est pas caché : « Beaucoup considèrent ce circuit comme facile. Je dirais plutôt que cela semble facile.
Cependant, cela ne l’est pas. Cela pourrait être une course avec beaucoup de possibilités pour différents types de coureurs ».
Pour arracher ce nouveau maillot bleu et blanc étoilé, il faudra être opportuniste et avoir un brin de chance également. Initialement prévus en 2020 en Italie dans le Trentin, les Championnats d’Europe n’ont pu se tenir en Italie (Plouay a assuré au pied levé) pour cause de Covid et l’édition italienne a été reportée en 2021.
Les premières étapes du championnat d’Europe capitales
Dès le départ, il ne faudra surtout pas se relâcher. La course laissera peu de répit. Il y aura en particulier cette fameuse montée du Monte Bondone via Candrai. Un bel apéritif au programme dans les vallons du Trentin qui pourrait déjà réduire les forces de certains coureurs, et annuler très vite leurs chances de victoire.
Plus les coureurs avanceront vers la ligne d’arrivée plus le programme sera copieux et sélectif. Suivront les huit ascensions de Povo et un final assez technique. Il ne faudra d’ailleurs pas se louper dans les derniers moments de course avec deux virages serrés dans le dernier kilomètre et une ligne d’arrivée finale sur des pavés.
En cas de pluie, les chutes pourraient s’accumuler et générer leur lot de surprises. Le sélectionneur français Thomas Voeckler nous en dit davantage sur ce parcours singulier :
« Le Championnat d’Europe se déroule deux semaines avant le Championnat du monde. Les profils seront un peu différents des Mondiaux. En termes de préparation, ce n’est pas forcément compatible. Ce n’est donc pas forcément la même équipe engagée pour les nations.
La distance est moindre. Elle fera environ 178 km (179,2 km, Ndlr). Le parcours de cette course se divise en deux parties : une première moitié en ligne avec notamment un col d’une quinzaine de kilomètres. Mais cela n’a rien d’insurmontable.
Ensuite, on arrivera sur un circuit à réaliser plusieurs fois avec une côte de quatre kilomètres environ sans un gros pourcentage. C’est plutôt un parcours réservé pour puncheurs. Les favoris des Mondiaux ne seront pas forcément ceux du Championnat d’Europe. Sur le papier, pourquoi pas. Mais, en termes de préparation, ce n’est pas forcément l’idéal.
Le Championnat d’Europe doit toujours être un objectif. Mais, deux semaines avant des Mondiaux, les coureurs se trouvent alors dans un processus de préparation intense difficilement compatible. Ce sera alors peut-être la chance pour certains Français de pouvoir disputer un Championnat d’Europe en jouant leur carte alors qu’ils auraient été équipiers sur des Mondiaux. S
ur les huit du Championnat d’Europe et sur les huit des Mondiaux, peut-être qu’il y aura un ou des noms communs, mais fondamentalement avec des rôles différents. Une chose est certaine, ce ne sera pas les huit mêmes ».
« Un parcours pour puncheurs »
Le manager de l’équipe de France masculine de cyclisme sur route n’en nourrit pas moins quelques espoirs :
« On devrait assister à une course assez débridée. Si on prend l’exemple d’un Sonny Colbrelli avec ce qu’il vient de montrer dans les ascensions dans le Tour de France, on connaît aussi parfaitement la solidarité de l’équipe d’Italie. Ils feront figure de grand favori sur ce parcours.
On ne peut pas dire que cette course est moins relevée que celle des Mondiaux. Néanmoins, en termes d’opposition, un Championnat d’Europe n’a pas le prestige d’un Championnat du monde. On pourrait alors voir des coureurs favoris pour le Mondial qui feront l’impasse car c’est difficile à coller dans la préparation.
Il faut tenir compte de la proximité des Jeux Olympiques aussi. C’est clair que l’enchaînement Tour de France-Jeux Olympiques demande un effort énorme. Il faudra voir comment les coureurs auront récupéré et le prendre en compte. Le temps passe vite ».
L’an dernier, les Tricolores se sont très bien défendus (en 2016 aussi à Plumelec avec la 2ème place de Julian Alaphilippe derrière Peter Sagan). A Plouay, Arnaud Démare au sommet de sa forme avait été un très beau dauphin de Giacomo Nizzolo. Le Beauvaisien de naissance avait fait un très beau final, était bien revenu sur le futur lauréat, mais cela n’avait pas été suffisant pour empêcher le Transalpin de gagner.
Sur le chrono, Rémi Cavagna avait vu un seul coureur aller plus vite que lui en la personne du Suisse Stefan Küng. La course dictera la donne cette fois encore à Trente. Mais les espoirs français sont permis dans cette course qui s’annonce extrêmement ouverte même si l’Italie a décroché les trois dernières couronnes.