vendredi 19 avril 2024

Championnat du monde : Une 27ème couronne pour la Belgique ?

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Si la Belgique a souvent été le pays hôte des Championnats du monde, elle détient aussi un palmarès incomparable dans l’épreuve depuis sa création avec 26 victoires. Avec la force de Wout Van Aert, le Plat Pays vise encore l’excellence le 26 septembre en Flandre.

La région flamande va accueillir à bras ouverts le championnat du monde. La Flandre est une terre du vélo. Fin septembre,  en-ciel au terme des quelques 268 km, il faudra s’imposent. Cela ne devrait pas exploser comme aLouvain sera un lieu incontournable pour tous les amoureux de la Petite Reine. Sur un parcours typiquement flandrien, il faudra avoir des jambes solides le 26 septembre : « Cette course ressemble à une épreuve de classique. C’est entre une Flandrienne et une Ardennaise. Cela s’assimile un peu aussi courir avec intelligence :

Quarante candidats au titre de champion du monde ?

« En courant à domicile, les Belges seront probablement favoris, avoue Eric de Falleur, journaliste au quotidien La Dernière Heure. Depuis une dizaine d’années, on remarque une belle cohésion au sein de l’équipe belge. Cela n’a pas toujours été le cas autrefois.

Imola (en 2020). Il y aura beaucoup de virages, de relances, des cotes d’un kilomètre à 8%. Quarante candidats peuvent avoir leur mot à dire dont trois par sélection. Il y aura un peu de pavés, mais ce ne sera pas un Tour des Flandres non plus.

Van Aert sera sans aucun doute le leader de l’équipe belge avec Stuyven qui est de Louvain. Il pourrait être une arme en cas d’arrivée groupée. Après, j’imagine que les cadors seront bien là le jour J avec Paris-Roubaix qui suivra la semaine d’après. Les adversaires des Belges devraient les laisser prendre les choses en main.

A ces derniers d’être assez forts pour garder la tête froide et des munitions pour être au maximum de leur potentiel dans le final. Les conditions climatiques pourraient aussi influer sur le résultat s’il fait mauvais ou s’il y a beaucoup de vent. Dans le cas contraire, la tactique battra son plein.

On peut s’attendre à voir 200 000 personnes en Belgique s’il n’y a pas de problème lié au Covid. Les coureurs pourraient faire une course débridée et se faire embarquer par l’ambiance en partant à 80 km de l’arrivée pour certains ».

Julian Alaphilippe tenant du titre de la 88ème édition

Avec cet enjeu majeur de succéder au palmarès à Julian Alaphilippe au départ d’Anvers pour franchir la ligne d’arrivée à Louvain. L’attente est donc forte pour cette 88ème édition en Belgique qui accueille pour la dixième fois les Mondiaux sur route. Dix-neuf ans après Zolder en 2002 qui avait vu triompher Mario Cipollini devant McEwen et Erik Zabel. La région

flamande va accueillir pour la septième fois les Mondiaux. Cette édition va marquer aussi le centenaire des premiers Championnats du monde disputés uniquement par des amateurs. Que l’UCI ait attribué une nouvelle fois l’organisation des Mondiaux à la Belgique, dans cette région, n’est pas sans raison. La Flandre s’annonçait comme une candidate naturelle. Depuis 1927, aucun pays n’a aussi fait mieux que la Belgique dans la compétition en termes de résultats. Sur un total de cinquante médailles, 26 l’ont été en or (pour 12 d’argent et 12 de bronze). Mais la dernière victoire bel-ge remonte à 2012 avec le couronnement de Philippe Gilbert aux Pays-Bas devant Boasson Hagen et Valverde.

« Le parcours n’est pas assez dur pour que, nécessairement, les plus forts s’imposent »

L’an dernier, à Imola, Wout Van Aert a été un brillant 2ème derrière Alaphilippe. Alors comment expliquer cette longue tradition ? Tant organisationnelle que sportive. Rodrigo Beenkens, le commentateur de la RTBF, tient à nuancer les choses :

« Il y a eu d’autres pays comme l’Italie, l’Espagne, depuis 2002 à Zolder, qui ont bien plus organisé les Mondiaux. Avant, il y avait eu Renaix en 1988 (victoire de Fondriest). En un peu plus de trente ans, ce sera donc la 3ème fois. Ce n’est donc pas si fréquent. Après, si la question de l’organisation concerne la Flandre par rapport à la Wallonie il faudra davantage la poser à nos pouvoirs publics. Il y avait des possibilités d’organiser une course à Namur il y a quelques années. Mais, pour des raisons qui m’échappent, cela n’avait pu se faire ».

Le commentateur ne renie pas le palmarès belge conséquent dans sa globalité aux Mondiaux, mais précise :

« Cela reste des références qui datent de la grande époque. Cela rassure un peu nos téléspectateurs, mais on parle d’une époque où on considérait surtout quatre ou cinq nations. Jusqu’à la période de Merckx, il n’y avait aucune internationalisation du cyclisme. Forcément, la Belgique gagnait très souvent. Puis les Pays-Bas et l’Espagne sont arrivés. Ces nations étaient majoritaires. Ce n’est plus le cas désormais.

Il n’y avait pas de Slovènes ni d’Equatoriens. Si on regarde le palmarès et les victoires, il y a eu Boonen (2005) et Gilbert (2012) et quelques podiums (Van Aert 2ème en 2020, Van Petegem 3ème en 2003, Boonen 3ème en 2016). On verra bien ce que cela donnera cette année, mais la course du Mondial sera moins dure que les JO. Van Aert a toutes ses chances, mais Van der Poel et Alaphilippe ont aussi le profil. On devrait revoir les coureurs qui se sont distingués dans le Tour en Bretagne.

Mais j’espère aussi que l’équipe belge roulera plus intelligemment qu’elle ne l’a fait aux Jeux. Car sinon cela ne sera pas possible… ». Pas de blague !

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