La fille du fondateur de l’Etoile de Bessèges-Tour du Gard a repris le flambeau familial de son père Roland Fangille comme organisatrice de l’épreuve.
Prendre la succession de votre père, Roland, à la tête de l’Etoile doit être une grande fierté ?
En tout cas, cela n’a vraiment pas été évident au départ. Quand on m’a annoncé son décès, ma première réaction a été que je ne voulais pas faire l’Etoile sans lui. L’Etoile, c’était lui. Lors de la première réunion de bureau, on a évoqué la succession. Tout le monde m’a dit :
« Ce serait bien que ce soit toi qui reprennes ». J’ai toujours connu l’Etoile puisqu’elle est plus vieille que moi. Je voulais surtout que l’Etoile continue comme cette course avait été faite par mon papa. Que l’âme soit surtout conservée. Ma fille m’a dit que je devais servir de trait d’union entre mon papa et nous, et que je prenne le relais. J’ai fini par accepter. Je suis contente de ne pas avoir arrêté. Je me bats pour faire continuer ce qu’il a fait pendant 50 ans.
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« On n’a jamais payé pour qu’un coureur vienne »
Quelles vont être les spécificités de l’Etoile de Bessèges version 2024 (du 31 janvier au 4 février) ?
Il n’y aura pas beaucoup de changements. Mais ce ne sera pas un parcours facile. La 1ère étape est la même que l’an dernier avec le GP de Bellegarde. Pour la 2ème, cela va être la première fois qu’on part de Marguerittes. Cette étape vallonnée est à l’image de l’Etoile.
Il y aura pas mal de dénivelé. Loin d’être simple. Il y a deux ans, Bryan Coquard avait souffert. Sur la 3ème, c’est le traditionnel tracé de Bessèges avec 2200 mètres de dénivelé. L’étape 4 demeure le GP du département où ils ont voulu mettre le centre sportif en avant à Méjannes-le-Clap. Ce sera un pole et par rapport aux JO ils seront labellisés. Là encore, c’est un parcours cassepattes. Le dimanche, on terminera par le contre-la-montre à Alès, une habitude.
Cela coûte-t-il cher de faire venir un coureur français d’un très bon niveau ?
On ne paie pas les coureurs. Quand on traite avec les équipes, on n’a jamais payé pour qu’un coureur vienne. Cette année, je n’ai pas payé pour avoir Thibaut Pinot. On respecte ensuite ce que l’UCI nous demande. Une équipe nous coûte environ 6500 euros, soit sa prise en charge d’hébergement plus des indemnités à donner. On doit prendre en charge 14 personnes, 7 coureurs et 7 accompagnateurs, à partir du mardi soir jusqu’au dimanche matin.
Claudine Fangille-Allègre assume un coût de 6500€ par équipe engagée
Comment cette course est-elle parvenue à s’implanter dans le calendrier en se renouvelant sans cesse ?
Je dis toujours que papa avait la bonne recette. Il a tenu 50 ans malgré les difficultés. Il a toujours été de nature simple. Parfois il était sur un fil, mais il faisait toujours en sorte de ne rien demander à personne. Il n’a jamais voulu en mettre plein la vue non plus. Il a toujours fait avec ce qu’il avait. On continue à faire pareil. Je me bats pour que cela ne change pas. C’est beaucoup pour cela que les gens aiment venir sur l’Etoile.
Comment voyez-vous l’avenir de la course ?
On a la chance d’avoir avec nous le département, les agglos, on a des demandes de communes pour nous recevoir. Sur cet aspect, il n’y a pas de souci. Les partenaires nous suivent. Pour l’édition à venir, celle d’après, je sais qu’on sera là. On a dévoilé le programme 2024. Le programme 2025 est déjà bouclé. On le dévoilera peut-être en février à la fin de l’Etoile.
Maintenant, il faut toujours être prudent car il y a les augmentations, cela devient de plus en plus difficile pour les partenaires. On sait qu’il faut qu’on fasse attention. Mais pour 2025 l’Etoile sera là. On a déjà des demandes pour 2026. Mais encore faut-il que le budget suive. Il faut tenir beaucoup compte aussi de la volonté des élus. Tant qu’ils nous suivent, on fera le maximum pour que l’Etoile tienne.