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Comment empêcher la NBA de piquer les jeunes talents de la Betclic Elite ?

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Si, en 2023 et en 2024, Victor Wembanyama et Zaccharie Risacher ont été sélectionnés comme premier choix de la draft, d’autres jeunes incarnent la relève en Betclic Elite. Reste à savoir comment les garder plus d’une saison…

Malgré les départs en juin 2023 de Victor Wembanyama et de Zaccharie Risacher en juin 2024, d’autres jeunes ont repris le flambeau et sont scrutés : Nolan Traoré (Saint-Quentin, 4ème choix de la prochaine draft selon les projections), Zacharie Perrin (Nancy), Ilias Kamardine (Dijon), Noah Penda (Le Mans), Illan Pietrus (Strasbourg), Hugo Mienandi (Le Mans), Alexandre Bouzidi (Limoges), Roman Domon (Gravelines-Dunkerque), Mohamed Diawara (Cholet), Akram Naji (Chalon-sur-Saône)…

Mais qui dit gros talents dit danger de les voir partir rapidement. Alors comment les garder ? Si l’ancien sélectionneur Alain Weisz qui a eu Wemby à Boulogne-Levallois se félicite de la qualité de la formation à la Française, c’est selon lui à double tranchant :

« Le fait qu’ils soient si bons attise l’appétit des universités même si, pour le moment, on les voit majoritairement partir en NBA. Mais c’est la troisième année que la NCAA a la possibilité de payer les joueurs. C’est une vraie menace pour le basket français. Autant, avant, on pouvait les voir partir à 19, 20, 21 ans. Désormais, on peut craindre de les voir partir seulement après une première année de centre de formation. Du coup, ils n’alimenteront plus la Betclic Elite ».

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« La Fédération et la Ligue y réfléchissent. Le fait d’avoir de très bons joueurs valorisent aussi la LNB. Mais les voir partir à peine le dernier biberon pris est quelque chose d’inquiétant. Trouvera-t-on des solutions pour qu’ils restent autant que les Wembanyama ou Zaccharie Risacher, je ne le sais pas. Ce serait bien car, s’ils partent si jeunes, on risque même plus de les voir jouer pour faire la pré-formation avec une formation accomplie aux Etats-Unis en NCAA. C’est un vrai problème ».

Comment retenir ces pépites pour qu’elles ne partent pas trop tôt au risque même de se brûler les ailes en optant pour la NCAA ou la NBL (Ligue professionnelle en Australie). Claude Bergeaud, lui aussi ancien sélectionneur, se félicite que les clubs fassent confiance aux jeunes !

« C’est un vent nouveau. Nos jeunes talents sont déjà sur le terrain. N’oublions pas qu’il y a quatre ans, un flot de joueurs partaient en NCAA ou en Australie. On ne les avait pas dans notre championnat. Aujourd’hui, les présidents et les coachs sont devenus très courageux. Le fait d’avoir gardé Nolan Traoré ou d’autres démontre bien qu’on a créé des projets pour qu’ils jouent. Ensuite, il ne faut pas rêver. »

La LNB n’a pas de solution miracle

« Ils iront dans ce qui est le plus attractif en termes de projet sportif ou financier. Il n’y a donc aucune solution pour retenir ces jeunes talentueux. Sauf l’argent. Et nous n’aurons jamais dans notre championnat la possibilité financière de matcher contre la NBA ou la NCAA. Personne ne mettra 200 000 dollars sur un jeune de 18 ans. »

« Il n’y a qu’un sport qui arrive à retenir, c’est le rugby. Le Top 14 est le meilleur championnat au monde. Le basket, c’est un peu comme le football, la dimension est planétaire. On perdra nos talents, mais on les aura fait jouer chez nous. C’est la promotion du basket. Avant, c’était pire, quand certains n’avaient même pas joué chez nous ! ».

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Pour mettre encore plus en avant ses jeunes, la LNB organise le 21 janvier le Young Star Game au Palais des Sports Marcel-Cerdan de Levallois. “On cherche à les retenir ou à les exposer, nuance Alain Weisz. Le Young Star Game aura lieu en lever de rideau du match de NBA (San Antonio-Indiana, Ndlr). Tous les Américains seront là, susceptibles d’être intéressés par les meilleurs espoirs français. Cela montre l’intérêt pour le basket français et ses jeunes, mais ces étrangers peuvent être des “prédateurs””. En faisant jouer davantage les jeunes, la Betclic Elite peut-elle les retenir plus longtemps ?

« Il n’y a aucune solution pour retenir ces jeunes talentueux. Sauf l’argent. Et nous n’aurons jamais la possibilité financière de matcher contre la NBA ou la NCAA »

La Ligue a déterminé un coefficient de participations aux matches des jeunes joueurs, explique Alain Weisz. Elle paie pour récompenser les clubs mettant les jeunes sur le parquet. Ils reçoivent une subvention. Quant aux coachs, il ne s’agit pas de ne former que des jeunes, il y a aussi des entraîneurs qui jouent leur carrière sur des résultats. Ils font ce qu’il leur semble le mieux pour gagner des matches. Quand un jeune joueur est bon, il est rare qu’il n’ait pas la chance de montrer son talent”.

Claude Bergeaud est tout aussi pragmatique : « Nolan Traoré, on ne l’aura vu jouer qu’un an et demi. Sera-t-il drafté l’an prochain ? On peut vraiment l’imaginer. Mais si Monaco était capable de mettre 2 ou 3 millions d’euros sur Traoré, peut-être que le gamin réfléchirait. Sauf que jamais ils ne feront cela. Ce sera plutôt fait sur Mike James, un joueur rentable immédiatement ».

On l’aura compris, à l’instar de Victor Wembanyama et Zaccharie Risacher, Nolan Traoré et consorts sont destinés à jouer en NBA. Une raison de plus de savourer chacun de leurs matches en Betclic Elite !



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